Lancée "seulement" en 2016, la filiale dédiée à l'ensemble des expertises sécurité de l'opérateur Orange a réalisé 300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017 (contre 200 en 2015) pour 1200 collaborateurs.
"Nous visons le top 3 Européen d'ici 2020 ce qui va nécessiter près de 1000 recrutements d'ici là", annonce d'emblée Michel Van Den Berghe, le président d'Orange Cyber Défense.
Proximité territoriale
Face aux risques cyber, les demandes de protection des entreprises (toutes tailles) se multiplient.
"70% des demandes de protection émaneront des PME en 2022", estime Jean-Michel Mis, député (LRM) de la Loire, vice-président du groupe d'étude "Cybersécurité et souveraineté numérique".
Un niveau de protection accentuée par la dématérialisation des entreprises, l'innovation et la multiplication des objets connectés.
"Une intrusion sévère dans une grande organisation a pu simplement être réalisée à partir du thermomètre connecté de l'aquarium de l'entreprise", rappelle simplement le président.
Pour répondre à ces besoins, Orange Cyberdefense mise d'abord sur la proximité de ses équipes. Ainsi, la filiale de l'opérateur regroupe ses collaborateurs lyonnais, jusqu'ici dispersés sur plusieurs sites, en un seul lieu emblématique, à Lyon-Confluence.
A Lille, cette entité décloisonnée, qui fonctionne en mode startup loin du modèle hiérarchisé de l'opérateur, répond aux incidents et celui de Rennes traite et récence les informations - il relève 40 milliards d'événements "suspects" par jour en France. A Lyon, si le centre est capable de s'adresser à l'ensemble des entreprises, il sera néanmoins un centre d'expertise industriel, au regard de la structuration de l'économie régionale.
Guerre des talents
Néanmoins, malgré la demande, l'opérateur en sécurité est freiné dans son développement. En cause : les difficultés de recrutement des talents. Rien que pour le centre lyonnais, qui compte une soixantaine de collaborateurs, la filiale prévoit de monter rapidement à 100 personnes pour développer son projet - 200 en 2020.
"Nous avons besoin de profils multiples, mais nous sommes en concurrence avec de multiples entreprises, et beaucoup de sociétés de services", confirme le président.
La stratégie de l'opérateur pour attirer - et garder ces jeunes talents (moyenne de la filiale : 29 ans) : miser sur l'autonomie, sur des modes de gestion originaux, comme la rémunération variable individuelle (chacun pourrait choisir ce qui lui convient comme complément de rémunération). Il cherche à recruter en proposant des diplômes internes pour faire émerger les compétences et noue des partenariats avec des écoles régionales (en cours). Et mise sur des locaux attractifs.
"Nous avons déjà le retour d'expérience à Lille. Par ce système, nous avons divisé le turn-over par deux et augmenter d'autant le nombre de candidatures spontanées", explique Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie et des affaires publiques d'Oranges Cyberdéfense
Orange Cyberdéfence fait le même pari pour Lyon et son site de la Confluence, choisi et aménagé par les salariés actuels de la filiale.
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