SIdO : l'écosystème des objets connectés se met en marche

Alors que le salon internet des objets connectés (SIdO) ferme ses portes ce mercredi à Lyon, cet écosystème au potentiel gigantesque, qui pourrait révolutionner nos habitudes et les entreprises, se développe en Rhône-Alpes. Cette région a de très fortes possibilités pour devenir leader du secteur. Mais elle doit faire face aux difficultés et enjeux qui touchent cette nouvelle poule aux œufs d'or.
La première édition du salon SIdO se tenait à Lyon les 7 et 8 avril.

"Le monde des objets connectés (IoT), c'est un peu comme le Far West. Il y a beaucoup de protagonistes, mais il n'y aura pas de place pour tous", explique un interlocuteur. L'univers des IoT, qui représente l'expansion d'Internet à des objets et à des lieux dans le monde physique, est en plein essor. De nombreuses institutions, startups, PME et grands comptes s'intéressent à ce créneau. Selon l'Institut Montaigne, ce marché a un potentiel de 15 milliards d'euros à horizon 2020 pour la France. La région Rhône-Alpes, de par ses caractéristiques économiques, possède un réel avantage concurrentiel. Mais l'écosystème régional illustre également les enjeux et problématiques liés à ce marché "dont tout le monde sait qu'il va flamber, mais personne ne sait quand ni comment".

Diversité et complémentarité

Le salon internet des objets connectés (SIdO) qui se déroule à Lyon du 7 au 8 avril, témoigne de ce dynamisme : "Nous cherchions un lieu pour réaliser cet événement national à portée européenne. La région Rhône-Alpes est une belle photographie de l'écosystème des objets connectés, aussi bien dans la diversité des filières que dans l'éclatement territorial", explique Stéphanie Gibert, à la tête de la startup organisatrice de l'événement.

Sido objets connectés

En effet, entre la spécialité stéphanoise portée sur le design, les nanotechnologies grenobloises ou la robotique numérique et les logiciels à Lyon, pour ne citer que certains secteurs, la région foisonne. Et la multiplicité de cette offre est un terreau favorable au développement des objets connectés. Ces derniers ont pour vocation de s'intégrer à de nombreux secteurs, mais aussi, ils se conçoivent à plusieurs. "Il n'y a pas de spécialisation verticale, mais davantage un mouvement de coopération", souligne François Payot, référent stratégie régionale d'innovation à l'Ardi Rhône-Alpes. "Le succès des objets connectés est dans leur capacité d'être ouverts et partagés, et de les faire interagir", illustre Bruno Deguet, collaborateur de la startup grenobloise Linkio, qui propose une solution domotique, et qui va bientôt étendre son activité à d'autres secteurs.

Réfléchir à l'usage

C'est justement sur l'ADN économique du territoire que les pouvoirs publics fondent leur stratégie. "Nous misons sur la standardisation économique naturelle du territoire rhônalpin, résultante d'une stratégie à long terme, pour faire émerger l'écosystème des objets connectés en Rhône-Alpes", précise François Payot. Ainsi, l'Ardi a centré son accompagnement sur les bases économiques rhônalpines, comme la santé, l'énergie, la montagne, les procédés, le numérique, etc, mais en intégrant au sein de la réussite de ce nouveau filon l'usage réel des objets.

L'usage concret, face au gadget, c'est l'enjeu essentiel pour les objets connectés. "Il y a une surreprésentation des offres technologiques. Et face à ce foisonnement, seulement celles avec un réel usage et une vraie intention auront une espérance de vie", concède un spécialiste du secteur.

Expérimenter

Pour définir le vrai usage de l'objet, la difficulté réside également dans le fait que les études de marché n'existent pas, de par la nature de rupture de ces nouveaux produits. Ces expérimentations se dessinent dans des lieux et univers qui n'existaient pas il y encore quelques années : ce sont notamment les fab lab, et laboratoires d'Open innovation. Dans cette idée, un IoT Lab ouvrira bientôt à Grenoble. "Ces endroits permettent de mettre les mains dans le cambouis. Mais aussi, en ouvrant au plus grand nombre, cela permet d'évangéliser et de démocratiser ces objets, tout en ciblant davantage les usages et les enjeux de ces produits", détaille un proche de la délégation de Digital Grenoble.

Mais cette forme de développement ne pourrait pas suffire, en Rhône-Alpes, notamment. "Si on regarde les besoins des différentes filières en termes d'objets connectés, et les capacités de conception, de tests d'usages, de production, nous n'aurions pas 10 % des ressources suffisantes, estime un acteur du secteur. Il faut impérativement renouveler le tissu des prestataires".

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