Karol Beffa  : "Oui, j'ai peur"

LE MONDE D'APRES Le pianiste et compositeur Karol Beffa ne se dérobe pas : de cette expérience de réclusion subie, il redoute qu'elle obstrue son droit à la flânerie, il s'inquiète qu'elle altère et même terrorise son inspiration, il prévient qu'au-delà de son propre cas elle ne devrait guère profiter à l'éveil artistique - puisque la claustration dépossède l'art de sa substantifique moelle : "une intermédiation vivante entre un émetteur et un récepteur". Mais l'enseignant-chercheur à l'Ecole Normale Supérieure refuse toute abdication ; aux fins que "'notre Renaissance émerge le plus tôt possible", il convoque "ses" et "nos" dispositions à créer, plus encore il met en lumière les gisements de créativité aujourd'hui bouleversés, peut-être insoupçonnés, sans doute révélés par l'expérience du retranchement, grâce auxquels "des ténèbres où nous sommes plongés surgisse un avenir riche de nouveaux trésors".
(Crédits : DR)

La Tribune - Ce moment si particulier de début de confinement, comment l'éprouvez-vous intimement, comment l'interprétez-vous intellectuellement ?

Dans ma vie professionnelle, je fais face à un changement majeur. Les portes de l'Ecole Normale Supérieure, où j'exerce en qualité d'enseignant-chercheur, sont fermées. Nous nous adaptons à la situation en dispensant les cours en ligne. Avec, dans mon cas, un obstacle supplémentaire : quel que soit l'outil de télé-enseignement, je dois me résigner à une qualité sonore médiocre, qui pénalise l'audition des exemples musicaux que je donne au piano.

Les étudiants font de leur mieux pour s'accommoder de cette dématérialisation de leurs cours, mais nous devons en plus, en tant qu'enseignants, veiller à ce que l'inévitable perturbation des cours provoquée par la distance physique (et donc émotionnelle) ne les gêne pas trop et ne les déprime pas.

Vous êtes enseignant et chercheur. A ce titre, votre quotidien est "aussi" de créer et de composer de nouvelles partitions. Comment ce moment indicible de confinement, c'est-à-dire de réclusion, d'isolement, de solitude forcée, pourrait-il influer sur votre inspiration ou vos possibilités de créativité ?

Je commence à percevoir quelques premières intuitions. Moi qui travaillais le plus souvent à mon bureau de l'ENS, je dois maintenant composer à mon domicile, avec un piano... passablement désaccordé. Je vais bien sûr devoir faire avec. On dit parfois chez les compositeurs que d'un vieil instrument désaccordé peuvent jaillir les plus nouvelles harmonies. Croisons les doigts...

Plus sérieusement, ce que je redoute le plus est d'avoir à mettre fin aux longues marches auxquelles je suis attaché. Car c'est au rythme des pas et des déambulations, au gré des vagabondages et des flâneries, que surgit habituellement l'essentiel de mon inspiration. Il y a quelques jours, les "Décodeurs" du Monde précisaient ce que les Français ont le droit de faire. J'ai souri en lisant la réponse à la question "Puis-je sortir pour me promener ?": "Oui, mais pas pour flâner"... Vous noterez que la distinction est ténue.

De la même façon, Bruno Le Maire s'est demandé s'il n'était pas possible de revenir partiellement sur la fermeture des librairies : "Je propose de définir des règles strictes qui permettent aux librairies de continuer à ouvrir, sous réserve que les clients viennent un par un, qu'ils ne soient pas nombreux dans la librairie, et que ce ne soit comme d'habitude — et c'est le plaisir de la librairie — un lieu où l'on flâne". Les flâneurs n'ont plus la cote...

" Ce que je redoute le plus est d'avoir à mettre fin aux longues marches. Car c'est au rythme des pas et des déambulations, des vagabondages et des flâneries, que surgit l'essentiel de mon inspiration "

Nécessairement, et pour reprendre les théories de l'adaptation développées par le paléoanthropologue Pascal Picq, votre esprit devrait initier une riposte, un palliatif à cette obligation d'abandonner le vagabondage...

Certainement. Déjà d'ailleurs je sens des « pistes » émerger. Jusqu'à présent, mon esprit puisait son inspiration, sa créativité dans l'"ailleurs" spatial et géographique qu'offrent la promenade et le rythme des pas. Dorénavant, puisque je ne puis plus cueillir "dehors" ce qui nourrit mon "dedans", il me faut inventer de nouveaux repères, ou explorer plus avant ceux que je connais déjà.

Ainsi, je vais sans doute me caler davantage sur les propriétés des différents moments qui rythment une journée. Notamment, le matin, profiter d'être encore empli des rêves de la nuit. Et au crépuscule, lorsque la lumière descend, profiter de ce que les sens sont en éveil et que le dosage entre le visuel et l'auditif se modifie à l'approche de la nuit. Deux moments clés de créativité, grâce auxquels j'espère passer d'une "déambulation dans l'espace » à une « déambulation dans le temps".

A ce jour vous ne pouvez en effet qu'espérer. Avez-vous peur que cette déflagration des repères étourdisse défavorablement voire éteigne momentanément votre créativité ?

Oui, bien sûr. L'angoisse de la page blanche est grande. Et elle l'est d'autant plus que nous ignorons la durée du confinement. Jamais le temps ne permet de soigner ce type d'angoisse, surtout dans de telles conditions d'isolement qui effacent toute possibilité de se "nourrir" d'un visage, d'un dialogue, d'une confession, d'un partage. Et en l'occurrence, l'absence d'échéance aggrave presque mécaniquement l'anxiété de la panne.

" L'angoisse de la page blanche est grande. Et elle l'est d'autant plus que nous ignorons la durée du confinement "

A contrario, les exemples d'œuvres narrant la réclusion ou nées dans les geôles, celles aussi traitant de l'humanité des hommes confrontés aux épidémies ne manquent pas. On cite aujourd'hui communément La Peste de Camus (dont le pic actuel des ventes peut faire sourire), mais de Primo Levi à Aharon Appelfeld, de Manuel de la Escalera (Mourir après le jour des rois) à Ahmet Altan (Je ne reverrai plus le monde) et Santiago H. Amigorena (Le Ghetto intérieur), la littérature regorge de ces lumineuses démonstrations...

Absolument. Outre ces évocations, on peut citer Les Séquestrés d'Altona ou Huis clos de Sartre, Du domaine des murmures de Carole Martinez, ou encore ces grands textes que sont le Journal d'Anne Frank et le De profundis, cette sublime lettre qu'Oscar Wilde, embastillé dans la prison de Reading, destine à son amant Alfred Douglas. On songe également à Jean de la Croix, emprisonné à Tolède, qui parvient finalement à obtenir de ses geôliers du papier et rédige son Cantique spirituel.

Et que dire de Proust, qui à partir de 1909 déserte sa condition mondaine pour une réclusion volontaire, un cheminement monastique synonyme de quasi-claustration ? Oui, subi ou choisi, le confinement a pu être source de prodigieuses créations. Sans doute parce qu'il met sur le côté tentations, pollutions, corruptions de toutes sortes, et ne laisse aucun autre choix que de s'immerger au plus profond de soi, au plus loin dans sa conscience et sa créativité.

" De Proust à Wilde, l'histoire de la littérature révèle que le confinement, subi ou choisi, a été source de prodigieuses créations "

Essayons de vous imaginer devant votre clavier. Quelles tonalités, quelle harmonie, quel rythme, quelle grammaire dictée par les circonstances pourraient singulariser votre création ?

Sans conteste emprunterait-elle une couleur sombre, à l'image de Wilde rédigeant sa missive. A moins que dans une fulgurance ou un réflexe compensateur, j'opte pour un appel optimiste à la lumière... J'en doute cependant.

Nous venons d'évoquer la peur. Il y a l'art que l'on accueille - lire un roman, écouter une musique, regarder un film -, il y a l'art que l'on créée. L'un et l'autre possèdent-ils des vertus thérapeutiques singulières lorsqu'on est ainsi condamné à l'isolement, mais aussi exposé à la peur ? Constituent-ils un allié pour affronter une telle épreuve, plus encore sont-ils de nature à nous réconcilier avec nous-mêmes ?

Dans son Pourquoi la musique ?, parmi les fonctions de la musique, le philosophe Francis Wolff cite "les chansons d'amour", "l'appel du muezzin", "la prière des morts", "la psalmodie de l'officiant". Les vertus consolatrices de l'art sont indiscutables. Nombre d'études scientifiques et médicales l'attestent, les travaux de musicothérapie le démontrent, et les victimes traumatisées des guerres que la musique a escortées dans leur reconstruction peuvent en témoigner. Ces vertus, nous pouvons en redécouvrir les facettes.

Trop souvent, en voiture, dans les bars ou les discothèques, nous "entendons" les sons, la musique, les harmonies bien plus que nous ne les "écoutons" ; calfeutrés chez nous, nous sommes mieux disposés à inverser cet ordre des priorités. Dans les supermarchés, où la diffusion de la musique est censée inciter à la consommation, il me semble depuis quelques jours qu'elle est en sommeil. Un signe ?

Pour autant, ne nous leurrons pas : la situation ne profitera guère à l'éveil artistique. La musique, la peinture, le théâtre "existent" lorsqu'ils créent un lien social et émotionnel établi entre ceux qui exercent l'art et ceux qui le reçoivent. L'art est une intermédiation vivante entre un émetteur et un récepteur. L'exemple du chant est emblématique : il est épanouissant, libérateur, même extatique lorsqu'on le pratique au milieu d'un chœur. Jamais les solutions de "rechange", que sont la symphonie ou l'opéra filmés ne compenseront la magie du concert vivant. Et cela autant chez le spectateur que chez l'artiste.

"La culture, Internet en a indéniablement favorisé la démocratisation. Tout aussi incontestablement, il en a nivelé la qualité et la perception..."

Dans son allocution du 16 mars, le chef de l'Etat a opportunément exhorté à profiter du confinement pour goûter à la "culture". Ce moment que nous vivons, égal pour tous, ne va-t-il pas mettre, paradoxalement, en lumière l'inégalité criante d'accès ou de sensibilité à la culture ?

La culture, Internet en a indéniablement favorisé la démocratisation. Tout aussi incontestablement, il en a nivelé la qualité et la perception...

... y compris par le double effet, délétère, de massification et de gratuité, par la faute desquelles la "valeur" de la création telle que la considèrent les consommateurs de culture, est gravement endolorie...

C'est une triste vérité. Depuis quelques années, le sentiment dominant est que la création artistique n'a aucun coût. Désormais, les sorties aux concerts, festivals, musées auxquelles nous n'avons plus droit rappellent aux auditeurs et aux spectateurs qu'il s'agit là d'une illusion et d'une ineptie. Profiter de ces circonstances de confinement pour se cultiver, comme y invite le chef de l'Etat, est judicieux. Pour autant, le seul canal de cet accès étant gratuit ou presque (télévision, internet), les "bons" effets ne seront que partiels. Puisque "nous sommes en guerre", comme l'a solennellement déclaré Emmanuel Macron, je voudrais faire référence à Winston Churchill. Lorsqu'il lui fut proposé de diminuer drastiquement le budget de la culture au nom de l'effort de guerre, il aurait répondu : "Alors à quoi bon nous battre ?".

La diffusion de la création artistique (cinéma, concerts, spectacles, musées, festivals) constitue l'une des filières économiquement les plus dévastées. Cette réalité occupe bien moins de place dans les médias que le chaos boursier. Un symptôme supplémentaire de l'échelle des valeurs de la société ?

L'inquiétude est immense. Même les médias qui "portent" et "sont portés par" la culture sont en danger. Sans programmation inédite, sans concerts à diffuser, sans débats à produire — et bien sûr sans les recettes des annonceurs —, comment France Culture, France Musique, et la multitude de titres de presse "artistique" pourront-ils poursuivre sereinement leur œuvre, si fondamentale ?

C'est valable dans le sport, défiguré d'une manière tout aussi radicale ; de quelles nouvelles les colonnes de L'Equipe se rempliront-elles maintenant que Paris-Roubaix, l'Euro et les championnats nationaux de football, le tournoi des VI nations, Roland-Garros, et peut-être les Jeux Olympiques sont ou seront annulés ?

Certes, dans l'éventail des drames sociaux et économiques actuels, la place qu'occupe celui de la culture est faible. Toutefois, il ne serait guère pertinent de hiérarchiser ces drames, au risque sinon de dresser les intérêts des uns contre ceux des autres. Le raisonnement et les parades doivent être d'ordre général et global. Avec bien entendu, au sommet des attentions, celle qui doit être portée au monde des soignants.

Vous êtes aussi improvisateur. L'heure est pour tout Français à l'improvisation. Improviser avec efficience requiert-il des règles particulières universelles ?

Communément, à l'improvisation est associée l'idée de brouillon, d'inachevé, d'imparfait, d'indéfinition. La réalité est tout autre ; l'improvisation est l'expression de la fantaisie dans la rigueur. La situation que nous éprouvons, surtout sans perspective visible et claire de fin, nous contraint certes à abandonner un certain nombre d'habitudes et de certitudes, auxquelles il convient de substituer un peu d'improvisation. Mais sans rigueur, celle-ci est vaine.

" Le traitement médiatique du covid-19 le démontre : la nécessaire neutralité du chiffre n'est plus. Curieusement, elle semble avoir laissé place à l'opacité du chiffre."

Vous avez accompli un impressionnant parcours universitaire : Normale Sup (reçu premier au concours lettres et sciences sociales), Conservatoire national supérieur de musique et de danse (obtention de huit Premiers prix), agrégation (reçu premier) et doctorat en musicologie, et Ecole nationale de la statistique et de l'administration. A ce titre, mais aussi à celui de la composition et de l'interprétation musicales, vous entretenez un rapport très intime au chiffre. Ce chiffre qui, particulièrement en ce moment, enflamme le quotidien de nos informations, de nos angoisses aussi. Mesurons-nous aujourd'hui combien la parole d'Edgar Morin pourfendant notre servitude et notre aliénation aux chiffres est lumineuse ? L'emploi irraisonné du chiffre doit être lu aussi comme un comblement : celui de la pauvreté imaginative...

Il est exact que la profusion de chiffres tous azimuts est devenue sidération. Cette réalité n'est pas propre au contexte du Covid-19 et de son traitement médiatique, mais elle saute aux yeux aujourd'hui. Sur les chaines d'information en continu, pas un bandeau sans une « alerte » placardant l'évolution détaillée des cas, des décès... ou des cours de bourse. Mais aussi : pas un plateau sans ses (prétendus) experts rivalisant de courbes, de tableaux, de statistiques à présenter.

Cet état de sidération tient moins à l'avalanche de chiffres qu'à la faible interprétation voire à l'absence de sens qui leur sont liés. Car à part projeter dans les consciences des téléspectateurs l'impasse apocalyptique, que "disent-ils" ? Et que penser de cette multitude de chiffres imparfaits ou même faux qui circulent sur la toile de manière incontrôlée, sans explications et contre-feux ? La manière dont le chiffre est employé et commenté devrait être un élément de distinction entre les vrais et les pseudo experts, entre les spécialistes et les charlatans.

A l'ère ou internet, les réseaux sociaux — mais aussi la désinvolture de certains médias — permettent à tout un chacun de se déclarer expert, le chiffre est en berne. La valeur d'un chiffre est d'être un indicateur fiable et objectif, à partir duquel on propose une interprétation. Cette nécessaire "neutralité du chiffre" n'est plus. Curieusement, elle semble avoir laissé place à l'"opacité du chiffre".

Comment percevez-vous les dispositions psychiques, intellectuelles, créatrices de vos étudiants confrontés à ce moment indicible ?

Souvent, dans les contextes difficiles, les plus solides se manifestent et les plus vulnérables sont invisibles. Il est un peu trop tôt pour vous répondre, mais il est vraisemblable que cette règle s'appliquera...

... Ce qui implique un devoir d'ailleurs qui dépasse votre périmètre et universalise le sujet : comment les institutions (comme l'ENS vous concernant) et les pouvoirs publics vont s'occuper des personnes fragiles aujourd'hui (SDF...) et vont anticiper l'explosion du nombre de personnes fragiles demain (nouveaux précaires « économiques », dévastation des solitudes et des enfermements mortifères, bondissement des drames sociaux, comme les féminicides, liés à la promiscuité, etc.) ?

Absolument. Etre à l'écoute des plus vulnérables — ceux qui le sont déjà et, en effet, ceux qui irrémédiablement vont le devenir : voilà ce qui doit retenir notre attention dès maintenant, celle des pouvoirs publics, mais plus encore celle de chaque citoyen et de la société prise dans son ensemble.

Pour des centaines de SDF et de migrants hier entassés, que signifie le confinement ? Pense-t-on à eux aujourd'hui ? Et aux personnes âgées recluses dans leur maison de retraite ? Je ne discute pas la décision de les couper de toute relation humaine avec leurs enfants et petits-enfants, je veux simplement alerter sur le drame affectif consubstantiel. Voilà quelques exemples d'extrême fragilité, d'extrême détresse, que nous avons le devoir de prendre en compte.

Comme dans toute guerre, celle que nous éprouvons livre son lot de héros. Ceux-ci sont médecins, urgentistes, infirmiers, pompiers, personnels de la Croix-Rouge, bénévoles des centres d'accueil, chercheurs en biologie, membres des forces de l'ordre. Sans oublier les manutentionnaires, les livreurs, les éboueurs...

En effet, hier, les héros étaient les soldats qui menaient la guerre, aujourd'hui ce sont les soldats du soin, du « care » cher à la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, ce « care » qui signifie prendre soin dans sa dimension totale, holistique...

En 2012 - 2013, vous avez été (le plus jeune) titulaire de la chaire annuelle de création artistique du Collège de France. Huit ans plus tard, avez-vous quelque idée de la manière dont votre Leçon inaugurale se serait emparée de cette crise ?

"Comment parler de musique ?" : c'était là son titre. Le contenu serait sans doute inchangé. A une différence près : aujourd'hui, je développerais les vertus consolatrices de la musique, même s'il est difficile d'en parler car ce sont peut-être les plus ineffables.

" Oui, un tel séisme nous donne le sentiment de changer de siècle "

Le chef de l'Etat l'a affirmé lors de son allocution du 16 mars annonçant le confinement. "Lorsque nous serons sortis vainqueurs [de la guerre contre le coronavirus], le jour d'après ce ne sera pas un retour aux jours d'avant" (...). "Cette période nous aura beaucoup appris. Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, (...), et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences (...). Hissons-nous individuellement et collectivement à la hauteur du moment". En résumé, comment imaginez-vous et comment espérez-vous que prenne forme ce "jour d'après" ?

Interrogé sur sa datation personnelle du XXe siècle, l'historien René Rémond le faisait débuter en 1914 et l'achevait le 11 septembre 2001. Il est très vraisemblable qu'il y aura, dans l'histoire contemporaine et peut-être même au-delà, un avant et un après Covid-19.

Songeons qu'il y a trois semaines nous n'imaginions rien de ce qui nous arrive, rappelons-nous qu'il y a deux semaines la France s'écharpait sur "l'affaire Polanski"... Que tout cela semble aujourd'hui lointain ! Oui, un tel séisme nous donne le sentiment de changer de siècle.

Au Moyen-Age a succédé la Renaissance, cette Renaissance dont l'étymologie illustre un contenu réjouissant, progressiste, et même disruptif, pour employer un mot à la mode depuis quelques années. Souhaitons que "notre" renaissance émerge le plus tôt possible et que des ténèbres où nous sommes aujourd'hui plongés surgisse un avenir riche de nouveaux trésors.

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Commentaires 4
à écrit le 12/05/2020 à 16:27
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Quelles sont les œuvres que ce monsieur a composé ? Où pouvons nous l'écouter en récital ?

à écrit le 23/03/2020 à 15:43
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"La culture, Internet en a indéniablement favorisé la démocratisation. Tout aussi incontestablement, il en a nivelé la qualité et la perception..." Je ne suis pas d'accord, il faut quitter le raisonnement binaire que la société du Spectacle nous ...

à écrit le 23/03/2020 à 15:13
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la peur est mauvaise conseillere le suivi des consignes, le bon sens, et le sang froid sont bcp plus efficaces

le 23/03/2020 à 15:48
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"le bon sens" Celui que suivent tous ceux qui ne savent pas où ils vont.

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