C'est un contrat qui semblait certes, moins prisé que celui de l'allotissement des transports en commun lyonnais, mais non moins stratégique. Car dans son plan de mandat 2021-2026, l'exécutif écologiste du Sytral voulait tutoyer le symbole en relançant un projet de navette fluviale à Lyon, qui soit intégré au sein de son réseau de transports en commun.
Bruno Bernard l'affirmait lui-même à La Tribune dans un grand entretien publié ce mardi :
« Cette navette deviendrait ainsi accessible aux 532.000 abonnés de la carte TCL. Nous ne serons pas sur des volumes importants, mais il s'agit d'une offre supplémentaire pour nos abonnés, qui peut être complémentaire. »
Objectif affiché : relier, à travers une nouvelle liaison fluviale de 6 km sur la Saône, les quartiers de l'Industrie à Vaise dans le 9ème arrondissement et le quai saint Antoine, en l'espace d'un quart d'heure. Voire même de poursuivre ensuite, sur certains horaires, le trajet jusqu'au quartier de Confluence. Jusqu'ici, des dessertes sont envisagées pour une amplitude horaire comprise entre 7h et 21h.
Le nom du duo de finalistes enfin dévoilé
« Après avoir étudié les différents modes possibles de dévolution, Sytral Mobilités a souhaité confier à un opérateur privé via un contrat de délégation de service public, la charge de l'exploitation du service comprenant notamment la fourniture des bateaux, leur exploitation et leur maintenance », rappelle elle-même l'autorité organisatrice des mobilités des territoires lyonnais dans une communication publiée ce mercredi.
En lice, figuraient notamment Transdev et RATP Dev qui avaient choisi de répondre à cet appel d'offres, mais pas le groupe Keolis, en dépit du fait qu'il opère déjà des navettes de ce type à Newcastle (Australie), Bayonne et Bordeaux (réseau BAT3) notamment. Pour rappel, RATP Dev avait également candidaté aux deux lots présentés dans le cadre de l'allotissement des transports en commun (TCL) lyonnais, et vient d'être également retenu comme finaliste pour exploiter les modes lourds (métro).
Et désormais, on connaît le nom du tandem qui devrait remporter ce nouveau contrat de délégation de service public (DSP), estimé pour sa part à 42 millions d'euros (hors taxes) : Sytral Mobilités vient de confirmer que le groupement RATP Dev et Yacht de Lyon est en effet celui « qui a proposé l'offre répondant le mieux aux critères de choix inscrits dans le règlement de la consultation. »
La prochaine étape sera donc de présenter ce projet de contrat au vote des élus du conseil d'administration de Sytral Mobilités qui aura lieu le 28 mars. Avec, en ligne de mire, une mise en service progressive « à partir de juin 2025, avec l'objectif d'atteindre une fréquence de 15 minutes en heures de pointe à horizon avril 2026 ».
De son côté, RATP Dev n'a pas encore réagi à ce stade. Mais on sait déjà que le nouvel entrant, qui avait installé un nouveau bureau sur le marché lyonnais dès la fin 2022 pour se préparer aux appels d'offres à venir, exploite déjà, avec sa filiale CTRL, cinq lignes maritimes à Lorient (Morbihan.) Il a également remporté en juillet 2023 le contrat d'exploitation et de maintenance du « Réseau Mistral » de la ville de Toulon avec son partenaire local Suma pour une durée de 6 ans. Celui-ci comprend notamment 132 lignes de transports (dont 10 maritimes) sur l'ensemble de ses 12 communes.
A Lyon, si l'ambition n'est pas comparable à une ville côtière, Sytral Mobilités précise cependant que « les études réalisées en 2022 (...) ont ainsi mis en exergue l'intérêt de réaliser une première liaison sur la Saône au regard notamment des prévisions de fréquentation, estimées à 560.000 voyages/an ».
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