Croisière fluviale : bientôt des bornes électriques pour alimenter les paquebots en escale sur le Rhône et la Saône

Le long du Rhône et de la Saône, 18 bornes électriques vont être installées de Saint-Jean-de-Losne (Côte d'Or), à Lyon. Elles vont permettre aux paquebots de croisière de stopper leurs groupes électrogènes lors des escales. Une initiative portée par VNF et Engie qui devrait faire économiser plusieurs milliers de tonnes de CO2.
(Crédits : DR ZFA)

Habituellement, sur le Rhône et la Saône, les paquebots de croisières à l'arrêt font tourner des groupes électrogènes pour continuer à avoir de l'électricité à bord. Un non-sens en 2023, dans une Métropole écologiste, qui va bientôt prendre fin.

Dès l'automne, à la place, ils vont pouvoir se connecter à des bornes d'alimentation en électricité décarbonée. Une initiative portée par Voies navigables de France (VNF) et déployée par Engie solutions, dans le cadre d'un contrat de concession d'un durée de quatorze ans, via une filiale dédiée Saône Confluence Escales (SCE).

 8.500 tonnes de CO2 économisées

« Cela va faire disparaître la pollution sonore, olfactive et les particules fines de ces groupes électrogènes », s'est réjouit Michel Mathieu, président de SCE, lors de la présentation de ce projet.

Onze sites seront équipés de 18 bornes électriques de Saint-Jean-de-Losne (Côte d'Or), à Lyon. Cette concession prévoit par ailleurs la mise à disposition de bornes à eau et d'un régisseur sur les sites les plus fréquentés. « On travaille pour descendre jusqu'à Port-Saint-Louis [Bouches-du-Rhône] », affirme Michel Mathieu. Et d'ici 2030, « il est envisageable » de passer à une trentaine de bornes d'alimentation en électricité décarbonée.

« Sur une année d'activité d'un paquebot (en navigation, en escale ou en hivernage), cela permet de réduire d'environ 60% les émissions de C02 totales (en navigation et à quai) soit 750 tonnes économisées par an [...] et de diviser par 60 les émissions en polluants locaux (CO, HC, NOx et particules fines) », explique VNF, dans un communiqué. Cela permettrait donc un gain annuel d'émissions de C02 estimé à 8.500 tonnes sur tout le réseau, dont 5.800 tonnes dans la Métropole de Lyon.

Le prix de départ se situera entre 50 et 60 centimes du KWh, mais il va « fluctuer en fonction du marché. » Mais « ce sera entre 400 et 1.500 litres de gasoil économisés par jour. Sur le Rhône, 68% du temps on le passe à quai avec un bateau de croisière. C'est pour ça qu'il faut passer à l'électrique », a complété Léo Beilmann, directeur général de Servis, société de conception et construction d'installations et des infrastructures pour la navigation fluviale.

Cela représente au total un investissement de 8,5 millions d'euros (avec le soutien de l'ADEME et du Fonds national d'aménagement et de développement du territoire).

Dans la continuité, Enedis et VNF ont également un partenariat plus large, avec les délégations Rhône Saône mais aussi Bourgogne et Sillon Rhodanien depuis décembre  2022, pour « accompagner les projets de transition énergétique de la voie d'eau ». Cela inclut par exemple l'installation de bornes de raccordement électrique sur les quais et zones de stationnement dédiés au transport de marchandises (une trentaine dans les zones industriels et portuaires) ou encore à destination de la plaisance locative et privée (une quarantaine), d'ici fin 2027.

Vers un tourisme plus « responsable »

Sur le bassin Rhône-Saône, en tout ce sont « seulement » 26 paquebots fluviaux qui accueillent entre 50 et 190 passagers, soit environ 110.000 passagers par an. « Une clientèle très majoritairement européenne et américaine », selon VNF,  pour une durée d'une semaine en moyenne. Avec des «  retombées économiques [qui] sont estimées à 140 millions d'euros pour les territoires (108 pour les territoires bordés par le Rhône et 32 pour ceux bordés par la Saône) », rappelle le communiqué de presse.

Lyon étant l'une des principales villes d'escale, avec trois sites de stationnement pour les paquebots sur le Rhône (un quai Claude Bernard, deux à Confluence - ainsi qu'un plus petit place Antonin Poncet) et un sur la Saône (quai Rambaud).

« Ce projet répond à plusieurs de nos priorités : le tourisme, l'environnement, reconnecter les habitants aux fleuves et la qualité de vie. Il coche toutes ces cases et c'est important. On veut accueillir plus, mais mieux, avec un tourisme responsable,qui doit être compatible avec les enjeux environnementaux » a affirmé Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon.

Une fois les bornes mises à disposition, les paquebots auront obligation de s'y brancher, sous peine de sanction.

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