Mobilités douces : e-Vélov fait flop, Lyon veut accélérer sur les voies de circulation

Alors que la Métropole de Lyon conduit une politique de déploiement des mobilités douces à travers des investissements conséquents (voies lyonnaises, parcs de stationnement), elle se voit aujourd'hui contrainte de revoir sa copie sur les e-Vélov' électriques. Face à l'échec de ses usages, la collectivité est en discussion avec son délégataire JCDecaux pour renouveler la moitié de sa flotte par des Vélov' à batterie intégrée.
A Lyon, le trafic vélo a augmenté de 15 % entre 2022 et 2023, pour atteindre les 37,5 millions de déplacements cette année, tandis que 29 millions ont été recensés en 2019.
A Lyon, le trafic vélo a augmenté de 15 % entre 2022 et 2023, pour atteindre les 37,5 millions de déplacements cette année, tandis que 29 millions ont été recensés en 2019. (Crédits : Thierry Fournier)

Trois années après son lancement, le service e-Vélov' (électrique) de la métropole de Lyon n'a pas convaincu ses usagers. D'après une note interne, consultée par nos confrères de Rue89 Lyon, seuls 3 % des abonnés, au nombre de 83.985 usagers en 2022, ont souscrit à cette option, qui consiste à louer pour 7 euros par mois une batterie portative à charger chez soi et à connecter sur les Vélov' dotés d'un système électrique.

E-vélov' Lyon

Opérée par JCDecaux, la stratégie est aujourd'hui en passe d'être revue par la Métropole, au regard des objectifs initiaux d'environ 20% des usagers. A l'image d'autres collectivités comme Bordeaux, Paris ou encore Marseille, la Métropole de Lyon regarde désormais du côté des vélos électriques à batterie intégrée : « Ce service n'était pas à la hauteur de nos attentes en termes d'usages. Nous sommes en ce moment en discussion avec JCDecaux sur les solutions techniques », confirme ce mercredi Fabien Bagnon, vice-président délégué à la voirie et aux mobilités actives. « La moitié de la flotte des Vélov' électriques serait à renouveler, mais pas les bornes d'attache ». Quant à la question des coûts et du calendrier, l'élu EELV tempère au regard des « discussions en cours, qui devront aboutir », pour un déploiement « dans les prochains mois, avant la fin du mandat ».

12 lignes et 200 km de « voies lyonnaises » avant la fin du mandat

La métropole développe en parallèle les infrastructures en direction des mobilités urbaines. Dans les grands projets de la mandature, figure en premier plan les douze voies lyonnaises, qui devraient consteller la métropole à l'horizon 2030 (en forme d'étoile, du cœur de ville vers les extérieurs), pour un budget de 280 millions d'euros, initialement annoncé à 100 millions. Lancé en 2021, le projet de ces grandes « autoroutes » perméables et dédiées au vélo (390 kilomètres projetés en 2030, dont environ 200 km en 2026) approche un nouveau point culminant cette année : celui des travaux, dans de nombreux secteurs, afin de créer ces voies à double sens, sécurisées et larges d'environ 4 mètres.

Lire aussiLes grands travaux de la Métropole de Lyon pour tripler l'usage du vélo en ville

Carte des 12 voies lyonnaises

Si les 29 premiers kilomètres du projet, sur différentes lignes, ont déjà été réaménagés, près de 90 km le seront au total à l'été 2024. Après une première phase de concertation publique, où des difficultés ont été rencontrées au sujet d'une trentaine de kilomètres de tronçons (dans le Val de Saône, à Saint-Just, à Champagne-au-Mont-d'Or) « pour des raisons de voiries, de caractéristiques du territoire », dépeint Bruno Bernard, président de la collectivité, la phase de travaux débute désormais. Elle va d'ailleurs « s'accélérer », à raison de la mise en circulation à sens unique de certaines voies pour les autres véhicules, comme cela a été le cas du pont Lafayette, dont les nouveaux aménagements ont été inaugurés début septembre.

Parc de stationnement de la Part-Dieu : 1.300 places d'ici à un an

Objectif affiché : « sécuriser le stationnement et le trajet », au regard de l'augmentation de 15 % du trafic des vélos entre 2022 et 2023. Cette année, plus de 37,5 millions de déplacements à vélo ont été enregistrés, contre 29 millions pour toute l'année 2019. Le flux automobile a quant à lui diminué de 10 %. Dans sa stratégie, la métropole travaille à la réalisation de parcs de stationnement gratuits, à l'image de celui de la galerie Villette (Part-Dieu, 214 places, 700.000 euros), qu'elle a inauguré ce mois de septembre. Dans l'idée de renforcer le pôle de connexion de la Part-Dieu, qui voit transiter près de 125.000 voyageurs par jour, un nouveau parc de stationnement vélo de 1.300 places (deux étages, 2.400 m2) est en train de sortir de terre, pour accueillir les premiers bicycles à l'automne 2024. Cette « vélostation » sera opérée par la société publique lyonnaise des mobilités, détenue à 70 % par la métropole.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.