"Il faut travailler sur la décarbonation de l'aviation et l'hydrogène est évidemment un sujet clé" (Tanguy Bertolus, Lyon Aéroports)

L'INVITE ECO. L'aéroport de Lyon Saint-Exupéry commence à retrouver sa fréquentation et son activité d'avant crise sanitaire. "Une très forte demande pour voyager" est revenue, selon Tanguy Bertolus, président du directoire des aéroports de Lyon. De toutes nouvelles destinations sont aussi proposées cet été. En même temps, l'aéroport travaille à réduire son empreinte carbone et ses nuisances avec des partenaires locaux et industriels, notamment pour développer la filière hydrogène dans l'aviation.
(Crédits : DR Capture écran)

Lyon Saint-Exupéry est le deuxième aéroport régional français pour l'aviation commerciale et le quatrième en terme de fréquentation avec 11,7 millions de passagers en 2019. Un chiffre tombé à 4,5 millions en 2021, à cause de la crise sanitaire.

Mais pour 2022, l'aéroport espère revenir à 9 millions de passagers. "Les tendances sont très bonnes cette année",  affirme Tanguy Bertolus, président du directoire des aéroports de Lyon. "On a une très forte demande pour voyager. On va remettre en place avec Vinci Airports, l'aéroport et les compagnies aériennes plus d'une centaine de destinations, 103 exactement pour cet été. On travaille avec 43 compagnies et on dessert 33 pays. On sent vraiment un engouement et une reprise après la crise et deux ans de frustrations", annonce Tanguy Bertolus.

Une reprise à tous les niveaux

Sur ces 103 destinations, neuf sont nouvelles. "On va desservir plus fortement l'Europe de l'Est avec des destinations comme Belgrade, Podgorica au Monténégro, Tirana et Cracovie. Mais aussi des destinations plus balnéaires comme Bari en Italie, Larnaca à Chypre, les îles grecs comme Kos et Santorin. On va aussi en Afrique avec le Sénégal et dans les Dom-Tom avec la Réunion. On arrive très largement à ouvrir notre réseau avec une destinations phare qui va ouvrir en septembre, c'est Amman en Jordanie."

A l'inverse du transport e voyageurs, en 2021, le transport fret tout cargo se porte bien et a même dépassé son niveau de 2019 de 3%. "L'activité économique a repris très fortement. On a une infrastructure à Lyon, avec Cargoport, de plus de 150 hectares qui permet d'accueillir tous les opérateurs de logistique et de fret express : DHL, Fedex, UPS, Chronopost. Il y a un très fort rebond de l'activité cargo et en 2022, on va être au dessus de l'activité de 2019", présage Tanguy Bertolus.

L'aéroport investit par ailleurs 30 millions d'euros pour rénover le terminal 2. "C'est un vrai besoin qu'on avait déjà avant la crise. On profite de l'opportunité d'avoir un peu moins de trafic aujourd'hui pour faire ces travaux hors exploitation, sans gène pour les passagers ou les partenaires de la plateforme. C'est aussi une nécessité environnementale, on veut avoir une nouvelle certification haute qualité environnementale pour ce terminal. On souhaite améliorer l'expérience passager, changes filtres de sûreté, améliorer l'offre commercial. On a aussi besoin d'améliorer le tri bagage. Le terminal deux est un ancien terminal qu'on veut mettre à niveau du terminal 1."

"Atteindre le zéro émission nette dès 2026"

Une rénovation qui s'inscrit plus largement dans la politique environnementale de l'aéroport pour réduire son empreinte carbone. Un plan d'action qui dure depuis plusieurs années à travers différentes actions : "changer toutes les lampes de l'aéroport et passer en LED, des navettes bus qui fonctionnent au bio GNV, l'installation de panneaux photovoltaïques sur les parkings l'année prochaine et sur notre nouveau parking silo pour de l'autoconsommation. C'est aussi la fourniture d'électricité verte avec un contrat avec la CNR et du biogaz pour notre chauffage... C'est un plan d'action globale qui va nous permettre d'atteindre le zéro émission nette dès 2026."

Selon Tanguy Bertolus, l'ensemble de ce plan permettrait que l'aéroport de Lyon soit le premier à atteindre cet objectif. "On aura réduit au maximum les émissions et il nous restera à peu près 500 tonnes résiduelles par an. Nous avons des projets de séquestration pour ces 500 tonnes avec de la reforestation, avec l'ONF et le département du Rhône, ou alors des projets de pratique agricole avec la chambre d'agriculture du Rhône."

L'aéroport a d'ailleurs signé un partenariat avec la Chambre d'agriculture du Rhône, le mois dernier, pour développer des projets locaux bas carbone. "Le principe c'est que nous puissions travailler et financer les changements des habitudes agricoles. De ces changements vont naître des crédits carbones qui vont permettre de réduire l'empreinte environnementale globale."

En fin d'année l'aéroport s'est aussi engagé à réduire le bruit de nuit de 22 heures à 6 heures. L'arrêté devait être signé par le ministère des transports en 2022. "L'arrêt suit son cours, il va être signé. C'est travail de coopération entre l'aéroport et son territoire, les associations et les communes riveraines pour qu'il y ait des engagements de notre part."

Au rayon des partenariats Vinci Airports a aussi signé avec Air Liquide et Airbus pour se préparer aux avions à hydrogène. "On travaille sur nos propres installation, mais il faut aussi travailler sur la décarbonation de l'aviation et l'hydrogène est évidemment un sujet clé. Avec ce partenariat nous faisons en sorte que Lyon devienne une plateforme de test pour la mise en place de cette filière hydrogène. Il y a plusieurs étapes : la mise en place de stations hydrogène gazeux pour les véhicules terrestres dès 2023, pour la première, et 2024/2025 pour la deuxième. Nous aurons aussi un électrolyseur qui permettra de créer un hydrogène vert, à partir d'électricité produite localement sur l'aéroport et dès 2030-2035. Et enfin de l'hydrogène liquide pour servir les avions qui sortiront en test des usines d'Airbus à cette époque-là."

Un "projet très ambitieux", pas encore chiffré ou Lyon sera une plateforme de test pur "cette rupture technologique".

Retrouvez l'intégralité de l'interview ici.

Un décideur chaque semaine

Pour rappel, le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis cette rentrée pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au coeur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Elodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaines 479 (box SFR), 360 (Orange), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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Commentaires 2
à écrit le 05/08/2022 à 17:10
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Il devrait passer bientôt très nettement plus de temps dans les locaux de la DREETS Auvergne-Rhône-Alpes que sur les plateaux de BFMTV... D'ailleurs, c'est une chose très bizarre, que l'on retrouve autant de salarié, de simple pigiste sur BFMTV et q...

à écrit le 15/06/2022 à 18:52
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Faut-il mettre en cause celle ou celui qui ne remet pas en cause la concession de cet aéroport? Une partie des économies réalisées suite à des suppressions massives d’emplois , sert-elle à faire des campagnes de communications? Campagnes de com. liée...

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