En phase de redécollage, l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry renoue avec le cap des 100 destinations cet été

Deux ans après le début de la pandémie, l'activité de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry se rapproche désormais de son niveau de 2019, même si sa fréquentation aura franchi un cap symbolique, en passant derrière celle de l'aéroport de Marseille-Provence en 2021. Avec, entre autres, la prévalence du trafic loisirs sur le trafic affaires, qui a joué en défaveur de Lyon. L'année 2022 semble toutefois s'annoncer sous le signe de la "reprise" : retour au cap des 100 destinations, arrivée de nouvelles lignes, projet de rénovation à 30 millions de son terminal 2... Avec l'espoir de renouer avec une fourchette de 7 à 9 millions de passagers annuels.
Redécollage du trafic aérien, arrivée de neuf nouvelles destinations et compagnies, reprise du fret, mais également d'une campagne de rénovation du terminal 2, extension du parcours biométrique Mona... L'heure semble désormais à la reprise pour l'aéroport Saint-Exupéry opéré par Vinci, où 100 destinations sont à l'agenda pour la saison estivale.
Redécollage du trafic aérien, arrivée de neuf nouvelles destinations et compagnies, reprise du fret, mais également d'une campagne de rénovation du terminal 2, extension du parcours biométrique Mona... L'heure semble désormais à la reprise pour l'aéroport Saint-Exupéry opéré par Vinci, où 100 destinations sont à l'agenda pour la saison estivale. (Crédits : Eric Soudan)

"Nous sortons de deux années de crise, mais on constate une reprise nette depuis l'été 2021", affirmait Tanguy Bertolus, président du directoire d'Aéroports de Lyon, en conférence de presse, ce mercredi.

Au niveau national, le transport aérien aura lui-même renoué avec les 90,7 millions de passagers à l'échelle nationale en 2021, soit une progression de +29,5 % par rapport à 2020... mais un chiffre qui demeure toutefois encore en deçà de -57,7 % par rapport à 2019.

Selon l'Union des Aéroports de France (UAF), Lyon-Saint Exupéry aura cependant perdu une place "symbolique" au sein du classement de la fréquentation 2021, puisqu'après une décennie de progression de son trafic, l'aéroport géré par Vinci retombe de la quatrième à cinquième place avec ses 4,5 millions de passagers, derrière l'aéroport de Marseille-Provence (4,6 millions). La descente a été forte puisqu'en 2019, Lyon Saint-Exupéry drainait 11,7 millions de passagers mais il espère, dès 2022, renouer avec les 7 à 9 millions de voyageurs annuels.

Un léger déclassement qui n'inquiète toutefois pas Tanguy Bertolus : "la moyenne des aéroports français est en baisse de -60% de l'activité par rapport à 2019. Avec une spécificité : le trafic touristique a bien mieux repris que le trafic d'affaire ou familial. L'aéroport de Marseille a plus de tourisme, donc c'est très conjoncturel. Le nombre de passagers nous intéresse, mais savoir si c'est plus ou moins que Marseille ce n'est pas si intéressant." Une baisse d'activité de 70% en 2020 et 62% en 2021 qui s'est aussi accompagnée d'une baisse du nombre d'employés, passant de 420 à 350.

La guerre en Ukraine a par ailleurs eu "un faible impact sur le trafic", l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry n'ayant jusqu'ici qu'un seul vol par semaine en direction de Moscou (qui ne vole plus) et aucun vers l'Ukraine. Même pour les vols vers les pays limitrophes, pour le moment il n'y a "pas de conséquences directes", assure la structure.

Un plan de vol renforcé pour l'été 2022

Et alors que l'été 2021 affichait 80 des 130 destinations habituelles (contre 40 en 2020), l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry proposera dès cet été 100 destinations aux voyageurs.

L'an dernier, des longs courriers comme Dubaï et Montréal avaient déjà repris, ainsi que les hub européens comme Francfort et Bruxelles.

En 2022, neuf nouvelles destinations (qui n'était pas établies avant la crise sanitaire) vont être proposées : Larcana sur l'île de Chypre, Dakar au Sénégal, Santorin et Kos en Grèce, La Réunion, Kayseri en Turquie, Bari en Italie, Cracovie en Pologne et enfin Belgrade en Serbie. "Cet été, il y a une dynamique touristique avec une attractivité pour les destinations balnéaires", analyse Tanguy Bertolus.

Aussi, l'aéroport travaille avec 42 compagnies, dont sept nouvelles. "Ce n'est pas encore le niveau de 2019, mais on s'en rapproche."

Par ailleurs, les compagnies low-cost représentent désormais 39% des trafics en France, contre 35% avant la crise. Un mouvement général auquel n'échappe pas Lyon : la moitié des compagnies qui travaillent avec l'aéroport sont low-cost.

Le fret, qui représente une "activité importante" pour Vinci Airports, a augmenté de 7% en 2021 par rapport à 2020. Sachant qu'en 2018, 60.717 tonnes de fret et poste ont été transportés sur la plateforme CargoPort, dont 57.907 tonnes hors Poste.

Pour 2022, Tanguy Bertolus envisage "une bonne perspective", ce secteur n'ayant "pas connu de crise comme le tourisme." Fretteurs et exportistes ayant aussi repris leurs activités. Le fret tout cargo a augmenté de +8%, soit 3% de plus que son niveau de 2019. "L'arrivée de Qatar Airways à Lyon avec son vol dédié a contribué à ces bons résultats", affirme Vinci.

Fermeture du T2 dans les semaines à venir

A la fin mai, le terminal 2 devrait fermer pour une grande campagne de rénovation (sur le plan énergétique, mais également afin d'améliorer son expérience client et son expérience commerciale). Les travaux devraient durer deux ans et les vols seront ainsi transférés vers le T1. Une rénovation dont le budget s'élèvera à 30 millions d'euros.

Un projet autre global d'évolution de la relation client, qui s'était notamment déjà amorcé avec l'installation de Mona, un dispositif d'accompagnement des passagers sans contact grâce à la biométrie, va être étendu.

Mis en place en septembre 2020, Mona a été utilisé par 2.000 passagers, "avec un taux de satisfaction de 96%", selon Tanguy Bertolus. Jusqu'à présent seules les compagnies Tap, Transavia et Air Corsica l'utilisaient, mais d'autres transporteurs aérien ont manifesté leur volonté de l'expérimenter.

L'horizon "zéro émission nette" pour 2026 est maintenu

En terme décarbonation, l'objectif affiché est de "diviser par dix les émission de CO2 d'ici 2026", soit d'atteindre "zéro émission nette" à cette échéance.

Tous les véhicules de l'aéroport devraient ainsi être verts (biogaz ou hydrogène). Une ombrière de comprenant 7.000 m2 de panneaux photovoltaïques va être construite sur le nouveau parking dés la rentrée. Des bornes électriques vont aussi être déployées.

Quant aux avions, Vinci a déjà passé un partenariat avec Air Liquide pour se préparer aux avions à l'hydrogène. Et "les avions les plus émetteurs de CO2 devront payer une redevance", soutient Tanguy Bertolus, sans en préciser le montant à ce stade.

D'ici 2025, des stations hydrogène pour les mobilités lourdes devraient être déployées, avec l'objectif d'étendre l'utilisation de l'hydrogène vert aux avions d'ici 2030.

Un travail de compensation carbone a également été entamé avec l'ONF. Dans le département du Rhône, Vinci Airports s'engage ainsi à étoffer et à gérer une forêt de 3,6 hectares, "pour compenser la partie résiduelle" se son activité.

Aussi, la loi Climat et résilience, qui va interdire l'exploitation de services aériens si une alternative en train existe en moins de 2h30, n'a pour le moment pas de conséquences sur l'activité de l'aéroport.

"Nous attendons la sortie du décret. L'impact est faible pour nous. Seules deux lignes sont concernés, Lyon-Orly qui a déjà été arrêtée et Lyon-Marseille qui volera toujours car elle inclut beaucoup de correspondances."

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Commentaire 1
à écrit le 30/04/2022 à 5:47
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Jadore poser ma pêche dans cet aéroport cela tombe tout seul

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