C'est une bonne nouvelle pour la filière aéronautique, qui reprend peu à peu des couleurs mais aussi, pour celle de l'un des bastions de l'hydrogène français que représente la région Auvergne Rhône-Alpes.
Ce mardi, l'exploitant Vinci Airports, positionné aux côtés du constructeur Airbus et du spécialiste des gaz industriels Air Liquide, a annoncé un nouveau pas déterminant dans le développement d'une filière aéronautique décarbonée en France.
D'ici à 2023, les trois partenaires s'engagent en effet à faire de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry le site pilote d'un nouveau programme expérimental. Objectif : accueillir une installation-test de distribution d'hydrogène à l'état gazeux, permettant d'alimenter dans un premier temps des transports terrestres, tels que des charriots, bus, appareils de manutentions, etc...
Mais aussi, dans un second temps, compris plutôt "entre 2023 et 2030", de répondre à l'essor des futurs avions à hydrogène, en plein développement par les constructeurs, cette fois sous forme d'hydrogène liquide. Avec la volonté de couvrir, en bout de ligne, l'ensemble de la chaîne, allant de la production à la distribution de cette énergie.
Un projet qui ressemble à bien des égards à celui présenté il y a trois mois par ADP avec également Airbus et Air Liquide.
Une base pour se déployer ensuite en Europe
On ne connait pas pour l'heure le montant de l'enveloppe qui sera dédiée à cette expérimentation en terre lyonnaise.
Mais son implantation au sein du 4e aéroport français (qui comptabilisait 12 millions de passagers fin 2019) sera aussi l'occasion, pour les trois partenaires du secteur, d'envisager ensuite un déploiement au sein du réseau européen opéré par Vinci Airports, qui exploite en effet 45 aéroports à travers le monde.
Et ce, alors que l'infrastructure, encore fortement marquée par la baisse mondiale du trafic enregistrée en 2020, reprend peu à peu des couleurs. La saison estivale 2021 marquant en effet le début d'un lent redressement du trafic aérien en France, mais également en régions.
Depuis début septembre, l'aéroport de Saint-Exupéry, qui était resté discret sur ses chiffres mais tablait, il y a quelques semaines, sur un taux d'activité annuel équivalent à seulement 50% de son volume habituel pour 2021.
Il aura cependant entre-temps pu bénéficier de la réouverture des frontières outre-atlantique (notamment canadiennes) aux touristes munis d'un pass sanitaire depuis le 7 septembre dernier. Une bonne nouvelle qui va permettre la reprise de la ligne Lyon-Montréal opérée par Air Canada à partir de l'hiver prochain.
La volonté du « zéro émissions nettes »
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Vinci est utilisé comme un site pilote au sein du groupe : l'an dernier, en plein crise sanitaire, son exploitant y avait déjà lancé son parcours biométrique Mona, qui visait à automatiser et sécuriser l'ensemble du parcours voyageur.
Avec la volonté, déjà, de faire de Lyon un pionnier du « zero émission nette » avec quatre ans d'avance, damant le pion au reste du secteur aérien européen dès 2026.
Car en plus de cette forêt de 3,6 hectares, gérée avec le département et l'ONF, et qui doit en effet permettre au groupe de compenser près de 430 tonnes de CO2 par année, Vinci affichait déjà à cette occasion sa volonté d'installer également un parc photovoltaïque de 13 MWc en ombrière de parkings sur le site de Lyon, dont l'exploitation sera confiée à un tiers d'ici 2023/2024.
D'autres cibles étaient déjà évoquées : remplacement des systèmes de chauffage et ventilation par des dispositifs biogaz et biomasse, transition progressive de sa flotte de véhicules thermiques vers l'électrique (et à horizon 2035, par de l'hydrogène), installation de bornes électriques en lien avec le projet Hympulsion, systèmes d'efficience énergétique dont un passage aux éclairages LEDS...
De quoi ajouter une nouvelle corde de plus à son arc, vers une nécessaire transition de l'industrie aéronautique qui se pensera néanmoins sur plusieurs années.
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