Santé. À Lyon, le nouveau biocluster bientôt sur les rails dans la lutte contre les maladies infectieuses et l'antibiorésistance

Le nouveau centre lyonnais de recherche et d'entreprises en infectiologie, le biocluster BCF2I, finalise sa future organisation. Sa création officielle est attendue pour le début d'année 2024. Le BCF2I sera soutenu par l’Etat, à hauteur de 100 millions d’euros, dans le cadre de son appel à manifestation d’intérêt pour structurer de grands bioclusters français à vocation mondiale. Le nouvel acteur lyonnais travaillera sur la lutte contre les maladies infectieuses et l’antibiorésistance, en s’appuyant sur l’écosystème régional très dense, tant au niveau industriel qu'en matière de recherche et développement.
Le nouveau biocluster BCF2I regroupera à Lyon, début 2024, laboratoires, centres de recherche et entreprises autour de la lutte contre les maladies infectieuses et la l'antibiorésistance.
Le nouveau biocluster BCF2I regroupera à Lyon, début 2024, laboratoires, centres de recherche et entreprises autour de la lutte contre les maladies infectieuses et la l'antibiorésistance. (Crédits : bioMérieux/F Dubray)

L'écosystème biomédical lyonnais planche sur le sujet depuis plus de deux ans. Le projet est désormais sur le point de se concrétiser. Le nouveau centre de recherche et d'entreprises en biotechnologies, le BCF2I (Biocluster for Innovation in Infectious Diseases), devrait officiellement voir le jour au premier trimestre 2024. Il avait été retenu aux côtés de quatre autres projets français, en mai dernier, dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) de l'État pour structurer de grands bioclusters français, à vocation mondiale afin de consolider la politique de sites de recherche et de production en santé. Budget global de cet AMI, inscrit dans le cadre plus large du plan Innovation Santé 2030 : un milliard d'euros.

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Une création officielle attendue tout début 2024

L'équipe de direction du BCF2I est en cours de recrutement. L'éminent virologue lyonnais Bruno Lina, son président (par ailleurs ex-membre du conseil scientifique du gouvernement et actuellement membre du Covars, le comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires), travaille à la constitution d'un comité scientifique indépendant.

D'ici la fin de l'année, les discussions avec l'Etat sur le financement de ce nouveau biocluster devraient par ailleurs aboutir. Car si le montant de l'enveloppe globale est connu (sauf surprise, 100 millions d'euros), ses modalités de déblocage n'ont pas encore été validées. « Si l'État nous verse 50 millions d'euros immédiatement, puis le reste dans deux ans, la structuration et les moyens du biocluster ne seront pas les mêmes que si des montants plus modestes sont débloqués au fil de l'eau. Nous serons fixés dans les prochaines semaines », note Florence Agostino Etchetto, directrice générale de Lyonbiopole, pôle de compétitivité santé à la manœuvre (en attendant la création officielle du BCF2I), aux côtés de bioMérieux, Sanofi, Boehringer Ingelheim, l'université Claude Bernard Lyon 1, les Hospices Civils de Lyon, l'Institut pasteur, l'Inserm-ANRS-MIE, l'APHP, l'Université de Paris Cité, la Région ainsi que les métropoles lyonnaise et grenobloise. Ces 100 millions d'euros devraient être abondés de près du double par des financements privés et provenant des collectivités territoriales.

« Être prêt pour la prochaine pandémie »

Deux objectifs principaux ont été retenus : la lutte contre les maladies infectieuses et l'antibiorésistance, devenu un fléau de santé publique. Le tout dans une approche « One Health », qui consiste à considérer la santé de manière globale, en travaillant sur les interactions entre santé humaine, santé animale et santé environnementale.

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Le BCF2I aura pour mission d'anticiper les risques d'épidémie et de pandémie, l'émergence des maladies infectieuses (principalement des zoonoses) ainsi que celle de la résistance aux agents antimicrobiens. Il devrait aussi identifier les signaux faibles des futures maladies infectieuses à potentiel épidémique afin d'en contrôler la propagation et de favoriser le développement rapide de services, informations et produits de santé destinés à maitriser le risque infectieux. Le BCF2I travaillera en étroite collaboration avec le CEA et l'Institut Pasteur.

« La crise du Covid-19 a mis en évidence le besoin de structurer le paysage français en matière d'infectiologie. Il faut être prêt pour la prochaine pandémie... Cette nouvelle structure va s'appuyer sur des compétences déjà très importantes dans la région Auvergne-Rhône-Alpes tant en termes industriel qu'en matière de recherche », détaille Florence Agostino Etchetto. « Il s'agira de coordonner et d'accélérer ce qui existe déjà chez nos grands industriels, nos PME, nos start-ups et nos laboratoires. Le biocluster identifiera les besoins et orientera l'écosystème vers les priorités ».

Le nouveau biocluster devrait disposer, courant 2024, d'un lieu totem au cœur du biodistrict de Gerland, qui permettra notamment d'accueillir le programme d'accélération de start-ups.

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Commentaire 1
à écrit le 04/10/2023 à 22:38
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Voila une bonne nouvelle pour lutter contre l'antibiorésistance qui n'arrête pas de progresser. La question: Est-ce cluster inclut dans son périmètre de compétence la phagothérapie? En effet les phages ne font plus partie de notre arsenal thérape...

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