La filière textile est bien représentée dans la Métropole de Lyon, avec 1.800 acteurs implantés sur le territoire qui emploient, à eux seuls, près de 14.000 personnes. Pour ces entreprises, comme pour le reste du secteur, l'enjeu du moment tourne autour de la circularité et de la durabilité.
Alors pour les soutenir dans leur transformation, la Métropole de Lyon a décidé d'aider les projets à maturité. Une enveloppe de 200.000 euros a été débloquée à l'occasion de sa commission permanente qui s'est tenue le 10 juillet. Un vote à l'unanimité.
« Le textile est une filière qui a fait la richesse de notre territoire. Le textile est une filière d'activité économique prioritaire au même titre que le BTP, l'alimentation ou le numérique... L'enveloppe est calée sur la maturité des projets et c'est une enveloppe d'investissement », précise Emeline Baume, la vice-présidente déléguée à l'Économie, l'Emploi, le Commerce, le Numérique et la Commande publique qui souligne que la Métropole de Lyon soutient ces acteurs afin de maintenir une activité textile locale, responsable et de qualité.
Abaisser « l'empreinte matérielle » du textile
Une dizaine de projets au total sont soutenus pour cette première phase. D'autres pourraient l'être dès cet automne.
A travers cette démarche, la Métropole de Lyon souhaite encourager les entreprises de la filière à travailler ensemble pour penser le textile circulaire (utiliser les stocks dormant, réemploi, upcycling...). Cela passe notamment par une aide de 15.000 euros à l'organisation d'un évènement qui se déroulera les 19 et 20 septembre à Lyon, le Fashion TechDays sur le thème « Comment allier performance et baisse d'impacts ? » .
« On finance du travail collectif. Des moments de partage de pratiques et de compréhension pour abaisser l'empreinte matérielle du textile : utiliser moins de fibres, moins de matières, moins d'eau, moins d'énergie et penser la durée de vie des produits, » explique l'élue.
Sera aussi aidé le pôle de compétitivité Techtera qui pilote un projet de cartographie des chutes de textile pour améliorer leur fin de vie, à hauteur de 70.000 euros. Et puis la métropole a décidé d'accompagner financièrement (15.000 euros) un projet en particulier de la Maison Ma Bille sur les possibilités d'upcycling (surcyclage en français) à grande échelle pour les vêtements de travail. Cette démarche consiste à transformer une partie d'un produit inutile en un nouveau produit de qualité.
« Toutes les collectivités sont concernées car nous achetons des vêtements de travail, que ce soit pour les agents de la restauration collective, les égoutiers ou les infirmières puéricultrices... Autant avoir des entreprises sur nos bassins de vie capables de « démanteler » ces vêtements, c'est-à-dire d'enlever les boutons, les glissières, les défibrer... Il faut aussi réfléchir à comment faire évoluer les vêtements actuels afin qu'ils puissent être plus facilement remanufacturés ou réemployés. Je ne veux plus que nous exportions nos déchets textiles », continue Emeline Baume.
Faire évoluer les pratiques de consommation
Enfin, la Métropole espère faire bouger les lignes et les mentalités, en faisant en sorte que les Lyonnais aillent vers des produits plus durables. Et ce n'est pas rien quand on sait qu'en moyenne, un Français achète 60% de vêtements en plus qu'il y a 15 ans et les conserve moitié moins de temps, selon l'Ademe. La faute notamment au modèle de « fast-fashion ».
La Métropole soutient à hauteur de 10.000 euros l'ouverture d'une boutique éphémère de mode éthique et durable, portée par le collectif Cent Façons et installée dans le centre commercial de la Part-Dieu.
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