Smart textile : le ligérien Satab développe un ruban intelligent pour détecter les fuites et coupures

Le fabricant de rubans Satab lance une innovation significative en direction des secteurs de l’industrie et du BTP : un capteur ruban linéaire, connecté à une interface de pilotage. Avec, au coeur de ses applications, la détection et la prévention des fuites (sur des toitures comme des réseaux d'eaux), mais aussi de chocs ou coupures qui peuvent alerter sur des situations anormales (bâches de piscine ou protections de chantier rompues...). Historiquement positionnée sur le milieu de la mode, l’industriel altiligérien avance ainsi d’un pas significatif sur le chemin de la diversification.
Satab a investi un million d'euros dans le développement de sa nouvelle solution de ruban capteur linéaire connecté, qui ouvre la voie à un champs d'applications bien plus large que celui du textile traditionnel.
Satab a investi un million d'euros dans le développement de sa nouvelle solution de ruban capteur linéaire connecté, qui ouvre la voie à un champs d'applications bien plus large que celui du textile traditionnel. (Crédits : DR)

L'industriel altiligérien avait donné le ton dès 2018 avec une innovation textile remarquée, un ruban connecté conducteur d'énergie et d'information. Il était alors destiné aux mondes de la mode, du sport, de la santé et du packaging.

Satab (250 salariés ; chiffre d'affaires non communiqué), historiquement positionnée sur le ruban pour le secteur de la mode, réalise un nouveau pas significatif sur ce chemin du smart textile. Et cette fois, c'est à l'industrie et au BTP que l'entreprise s'adresse.

Elle a mis au point une offre, baptisée Eweave, combinant un ruban connecté mesurant de 20 centimètres à un kilomètre de long (objectif : parvenir à produire un ruban de 5 km à court/moyen terme), un boitier électronique de traitement de signal, codéveloppé avec un partenaire lyonnais et une interface de pilotage.

Détection et prévention

 « Visuellement, on peut parler de rubans, mais il s'agit en réalité de capteurs linéaires. Tout au long du ruban, notre solution est capable de signaler la localisation exacte d'événements, avec une marge de seulement 1%. C'est une avancée majeure car habituellement, les capteurs sont installés ponctuellement le long d'un espace défini », détaille David Pignol, directeur général de l'entreprise toujours détenue par la famille Brunon (4e génération actuellement aux manettes).

Ce ruban capteur est composé de fils polyester et de cuivre, et intègre deux à dix voies conductrices selon leur fonction.

Il permet de détecter par exemple des niveaux d'eau anormaux, des fuites (sur les toits végétalisés par exemple ou dans les canalisations enterrées), mais aussi des chocs, des coupures ou des appuis (sur une protection de chantier par exemple ou des installations sensibles, ou encore une bâche de piscine, un store... etc).

L'interface dédiée peut alerter en temps réel les personnes compétentes (par mail ; téléphone ou SMS) pour une réaction rapide. Et contrairement au câblage électrique classique qu'il faut cacher, le ruban connecté de Satab se veut esthétique grâce à un ruban tissé intégrant des leds et adaptable à toutes les surfaces. D'autres utilisations sont envisagées :

 « Une batterie miniaturisée peut également permettre une utilisation en EPI, afin de signaler un choc ou une chute d'un travailleur isolé», évoque par exemple David Pignol.

Accélération de la diversification

Au tout début de cette nouvelle histoire, Satab espère des retombées rapides, avec 15% de son chiffre d'affaires qui pourraient être générés par Eweave dès 2024. Déjà, des contrats de développement ont été signés avec des acteurs du secteur du bâtiment dont l'identité est pour l'instant confidentielle.

L'industriel a investi environ un million d'euros pour le développement de cette solution globale de ruban intelligent.

Un coût non négligeable pour un industriel de la taille de Satab, mais qui devrait lui permettre - c'est en tout cas ce qu'il espère-, d'accélérer la cadence de sa diversification.

« Cette diversification est le fruit d'une politique R&D volontaire. Nous nous appuyons sur une équipe d'une vingtaine de personnes, évoluant sur 1.000m² accueillant des labos et des machines dédiées à la R&D », analyse le directeur général.  Alors que la mode représentait encore 80% de son chiffre d'affaires il y a 15 ans, ce secteur ne pèse plus que 25% de son activité. Un quart de la production est désormais destiné au packaging, un quart à l'industrie et un quart aux secteurs de la santé et de la maison.

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