2,5 millions d'euros en février puis 2,5 millions d'euros en mars. Le producteur lyonnais d'électricité verte UNITe enchaîne les boucles de financement participatif sur la plateforme Enerfip. Avec un succès certain puisque sa dernière opération de 2,5 millions d'euros a été validée en moins d'une heure par plus de 40.000 investisseurs privés. Il faut dire que l'entreprise de 60 collaborateurs n'est pas une nouvelle entrante sur ce marché de l'énergie renouvelable.

Créée il y a 35 ans, elle affiche une puissance installée de 120 MW, pour une production de 350 GWh par an via 47 centrales hydro-électriques, 5 parcs éoliens et 16 centrales photovoltaïques.

« Ces levées de fonds vont nous permettre d'accélérer notre développement. Elles ne sont pas destinées à financer de nouveaux projets d'installation mais plutôt des dépenses corporate : le recrutement d'une vingtaine de nouveaux collaborateurs d'ici deux ans, le déploiement commercial, le développement etc », explique Simon Duhamel, le directeur administratif et financier de l'entreprise.

Deux nouvelles opérations sont d'ores et déjà planifiées pour cette fin d'année : probablement 2,5 millions d'euros pour une nouvelle levée « corporate », puis un autre tour de financement participatif d'un million d'euros pour financer cette fois des projets de centrales. En particulier des centrales photovoltaïques, identifiées comme vecteur de croissance par UNITe.

Malgré le changement climatique, l'hydro-électricité toujours dans le viseur

Historiquement centrée sur les centrales hydro-électriques, UNITe s'affiche dans le top 3 de l'hydro en France, premier des producteurs indépendants avec 87 MW installés dans 47 centrales (dont la dernière, Parpaillon, opérationnelle depuis l'été 2022 dans les Alpes du Sud avec un budget de développement et construction de 11 millions d'euros pour 3,6MW de puissance installée et une production annuelle envisagée de 15,4 GWh).

Très loin toutefois derrière les deux premiers acteurs du marché français : EDF (427 centrales) et Engie (113 centrales). En 2021, les centrales hydroélectriques françaises ont produit 62,5 TWh, soit 12% de la production électrique française et 53% de la production d'électricité renouvelable en France.

70% de la production actuellle de UNITe concernent l'hydro-électricité. « Le changement climatique, les évolutions pluviométriques nous obligent aujourd'hui à redimensionner nos centrales afin d'assurer un rendement maximal de production tout au long de l'année mais, malgré tout, la France représente toujours un beau potentiel pour les centrales hydro-électriques avec de grands fleuves et des chutes d'eau importantes. L'hydroélectricité est très intéressante car elle fonctionne jour et nuit, vent ou pas », détaille Simon Duhamel. « En revanche, il est aujourd'hui de plus en plus difficile de développer des projets de centrales hydro-électriques en raison de la réglementation et, il est vrai, des niveaux de pluviométrie».

Autant de raisons qui poussent UNITe à s'intéresser désormais de plus près au marché du photovoltaïque, marché sur lequel il veut se positionner plus solidement, sans toutefois abandonner sa spécificité dans l'hydroélectricité.

 Dans le Top 10 en 2026

Avec sa quinzaine de centrales photovoltaïques, UNITe est actuellement un tout petit acteur du secteur. D'ici 2026, son ambition est d'entrer dans le top 10.

« Nous avons clairement accéléré sur ce pan depuis 2021. Les dossiers mettent 4 à 6 ans à être finalisés. En 2026, nous allons donc avoir un grand nombre de projets dans le photovoltaïque qui seront opérationnels représentant 400 à 500 MW installés », dévoile Simon Duhamel.

Reste à convaincre les propriétaires privés et les collectivités de signer avec UNIte, plutôt qu'avec un autre.

 « Nous avons des arguments en notre faveur. Notamment, notre ancienneté et notre positionnement : nous concevons, nous investissons, nous construisons et nous exploitons. Nous n'avons revendu aucune centrale à ce jour, notre positionnement est bien d'exploiter sur le long terme ».

UNITe a réalisé un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros en 2021 et de 25 millions en 2022, une croissance portée par la hausse du prix de l'électricité mais aussi par le démarrage de nouvelles centrales. L'entreprise a investi 9 millions en 2022 et va investir 17 millions cette année avant un énorme gap à 200 millions en 2026 associé à l'explosion prévue de ses projets dans le photovoltaïque.