Lyon-Turin : « une date précise non, une méthode oui », selon la commission intergouvernementale

Le projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin avance doucement, mais sûrement a indiqué ce jeudi la Commission intergouvernementale franco-italienne qui travaille à sa réalisation.
(Crédits : Caroline Moureaux)

Six jours après les tensions entre des militants écologistes et les forces de l'ordre lors de la journée de mobilisation contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin samedi dernier, la Commission intergouvernementale franco-italienne pour la réalisation du projet (CIG) s'est réunie ce jeudi, à la préfecture de Lyon.

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«  Des feux au vert »

Ce dossier vieux de trente ans se remet en mouvement, selon le message véhiculé par la CIG, mais aucune échéance n'a été communiquée après la réunion. La préfète de région Fabienne Buccio, s'est toutefois réjouit des annonces de Clément Beaune, ministre des Transports, qui affirmait au début du mois que la France apporterait 3 milliards d'euros sur la table pour ce projet. Dans la foulée, Laurent Wauquiez, président de Région avait déclaré au Progrès que la Région était prête à payer « un tiers de la part de toutes les collectivités locales. » Des signaux réaffirmés jeudi matin lors de la réunion du CIG.« Les feux attendus sont maintenant au vert », a commenté la préfète.

« Nous sommes dans une période extrêmement importante, parce que nous sommes en train de basculer dans le positif. Nous avons beaucoup reproché à la France de ne pas avancer. L'intervention des ministres des transports français et italien ce matin a réaffirmé le tracé  grand gabarit et apporté des éléments financiers sur la table. Nous allons nous mettre complètement d'accord sur une programmation dans les vingt ans qui viennent », a complété Josiane Beaud, cheffe de la délégation française de la CIG.

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Mais pas de délai

Alors que les travaux des voies d'accès côté italien ainsi que les travaux du tunnel sous les Alpes (11 kilomètres ont déjà été creusés sur les 57 kilomètres prévus au total) ont commencé, la France n'a pas encore tranché le tracé qui conduira au tunnel de base. Même si l'option du « grand gabarit » semble avoir été retenue par le ministre des transports, Clément Beaune. Une option qui demanderait de creuser trois autres tunnels sous la Chartreuse, sous Belledonne et sous le col du Glandon.

« Les voies d'accès doivent avoir les mêmes caractéristiques et doivent être réalisées dans des délais cohérents », a affirmé de son côté Paolo Foietta, président de la CIG.

A ce jour, dix chantiers sont actifs entre la France et l'Italie. Le tunnel et les voies d'accès italiennes devraient être terminées pour 2032. Côté français, « la première phase sera d'améliorer la ligne historique », selon Josiane Beaud. Cette ligne historique passe par Chambéry, Modane, un tunnel déjà existant, sous le Mont-Cenis, et ressort à Bardonnèche, en Italie. La ligne historique, qui selon les opposants au projet n'est pas utilisée à sa capacité maximum. « Ensuite on attaquera les travaux des tunnels de la Chartreuse, puis Belledonne et Glandon », poursuit Josiane Beaud.

« Tout le monde aujourd'hui est suspendu à un certain nombre de choses. Cela dépend des subventions de l'Europe, qui met 55% sur le tunnel et 50% sur les accès. » Mais il faut voter les budgets chaque année et l'Europe, engagée sur l'Ukraine, accuse un certain retard. Et Josiane Beaud d'ajouter : « Vous donner une date précise non, une méthode oui. » « Le chrono programme opérationnel, mais nous ne pouvons pas l'anticiper. Nous ne pouvons pas parler de délai », ajoute Paolo Foietta.

Sachant que l'avant projet détaillé (APD) prendra déjà quatre ans à être réalisé. « Avec l'APD on saura exactement et on aura une vision plus claire de là où on va vraiment faire les travaux », souligne Josiane Beaud. A noter aussi que les déclarations d'utilité publique établies sur le tracé prendront fin en 2028 et nécessiteront donc un renouvellement.

Selon l'AFP, la Commission européenne a aussi annoncé jeudi l'attribution de 6,7 milliards d'euros de subventions à 107 projets de transport transeuropéens, dont le Lyon-Turin. « Un nouveau financement de 44,5 millions d'euros a été validé pour moderniser la ligne côté italien entre Turin et les Alpes (21,5 kilomètres entre Veillane et Bussolin), alors que le projet est bloqué côté français faute d'accord sur son financement. »

Concernant le budget, selon le chiffres communiqués par Josiane Beaud, le tunnel s'élève aujourd'hui à 8,6 milliards d'euros 2012, le projet de fret grand gabarit à 6,7 milliard et le contournement fret de Lyon à 2 milliards, auquel s'ajoute des contournements annexe autour du milliard.

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Commentaire 1
à écrit le 23/06/2023 à 20:59
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La LGV Lyon TURIN boostera-t-elle l’économie locale ? Rien n’est moins sur. J’ai participé dans les années 70 au développement du réseau autoroutier. Les collectivités irriguées le long de projets étaient encouragées a y voir des avantages économique...

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