Projet ferroviaire Lyon-Turin : des élus locaux se mobilisent pour défendre le projet

Alors que le collectif des Soulèvements de la Terre appelle à une mobilisation internationale en Maurienne ce week-end pour protester contre le projet de liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, des élus et syndicats ont affirmé leur soutien.
(Crédits : Communauté de Communes Cœur de Maurienne Arvan)

« Haut les coeurs pour le Lyon-Turin ». Brandissant des pancartes affichant un grand cœur rouge ainsi que le mot « OUI », un rassemblement de soutien au projet ferroviaire s'est réuni devant la gare de St Jean de Maurienne, en Savoie, ce jeudi 15 juin. Au total, entre 200 et 300 personnes étaient présentes, selon les organisateurs. Essentiellement des élus, mais également des chefs d'entreprises locaux, des habitants ou encore des syndicats.

« L'idée du rassemblement - qui était prévu avant de connaître la mobilisation des Soulèvements de la Terre ce week-end - c'était de mettre la pression à l'Etat, pour qu'il prenne des décisions rapidement sur le tronçon entre Lyon et St-Jean-de-Maurienne », explique Jean-Paul Margueron, Président de la Communauté de Communes Cœur de Maurienne Arvan et 1er adjoint au maire de Saint-Jean de Maurienne, en Savoie. Avec une Déclaration d'utilité publique qui se termine en 2028, les élus locaux craignent en effet que les décisions côté français ne soient pas prises à temps.

« L'enjeu principal, c'est de mettre les camions sur les rails »

Ils voient pourtant dans le projet une solution environnementale. « Avec le fret et le grand gabarit, on devrait diviser la pollution actuelle par 10 ! », espère Jean-Paul Margueron. « Nous faisons face à une augmentation du trafic des poids lourds, appuie Jérémy Tracq, maire de la commune de Bessans, et vice-président de la communauté de communes Haute-Maurienne Vanoise. C'est d'autant plus vrai avec les perspectives de fermetures du Tunnel du Mont Blanc pour travaux. Si nous voulons dépolluer la vallée, l'enjeu principal, c'est de mettre les camions sur les rails ! »

De leur côté, une majorité d'élus du Grand Lyon avait déjà appelé, il y a une semaine, à une « Union sacrée », pour défendre le projet de LGV, accusant l'exécutif métropolitain, majoritairement EELV et LFI, de vouloir « faire dérailler le projet » en le présentant "comme un danger pour la planète".

« Sur la Haute-Maurienne, mon ressenti, c'est que la population est majoritairement favorable au chantier, qui crée aussi du dynamisme et de l'emploi, estime Jérémy Tracq. Même si, dans les communes les plus impactées par le projet, on constate un peu de mécontentement. Mais il ne faut pas mettre sur le même créneau l'opposition au projet et le mécontentement par rapport aux nuisances du chantier ».

« Nous avons des inquiétudes »

Les personnes présentes à la manifestation de soutien se disent préoccupées par l'appel à manifestation du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre, les 17 et 18 juin. « Très clairement, en tant qu'élus, nous avons des inquiétudes. Même si nous rappelons notre attachement à la démocratie, à la liberté d'expression et de manifestation, nous sommes inquiets sur certains aspects du rassemblement », souligne Jérémy Tracq, qui note beaucoup de flous autour de l'organisation. « Les propos officiels se veulent pacifistes, mais nous avons constaté d'autres discours sur les réseaux sociaux. Et ces derniers jours, quelques actes nous ont inquiétés, comme une intrusion sur le chantier ou des tags », précise l'élu.

Le rassemblement écologiste appelle quant à lui à l'arrêt du projet Lyon-Turin, dénonçant un « programme de destruction massif », qui pourrait tarir de nombreuses sources et participerait à l'artificialisation des sols, et défend l'utilisation de la voie ferroviaire existante.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.