Le PAL mise sur l’investissement pour dépasser les 700.000 visiteurs par an

Situé en pleine campagne bourbonnaise, le PAL est à la fois un parc animalier et un parc de loisirs. Une particularité qui lui a permis d’attirer près de 695.000 visiteurs l’an dernier, le plaçant dans le top 6 des parcs d’attractions en France. La clé de sa réussite : réinvestir une grande partie de son chiffre d’affaires, 30% au minimum par an, afin de créer la nouveauté.
Axe fort de développement pour le PAL, l'hébergement permet d'accueillir pour une ou plusieurs nuits les visiteurs sur le parc.
Axe fort de développement pour le PAL, l'hébergement permet d'accueillir pour une ou plusieurs nuits les visiteurs sur le parc. (Crédits : DR LE PAL)

De 190.000 visiteurs par an, à sa création, à 695.000 aujourd'hui. En 50 ans, le PAL s'est imposé dans le paysage des parcs d'attractions. Au point de devenir aujourd'hui le premier site de loisirs en Auvergne-Rhône-Alpes et d'être dans le top 6 des parcs d'attractions en France. Une success-story qui tient à son modèle unique et à ses choix stratégiques selon la direction. Créé sur des terres agricoles dans l'Allier, à Saint-Pourçain-sur-Besbre près de Moulin, le PAL a la particularité d'être à la fois un parc animalier et un parc de loisirs. Le tout bâti sur un terrain de cinquante hectares au cœur du Bourbonnais. Une situation géographique qui donne au parc l'avantage, certes, d'avoir de l'espace et un environnement naturel en pleine campagne mais aussi le handicap d'être éloigné des grands centres urbains (environ deux heures de Lyon, 1h30 de Clermont-Ferrand), dans un département peu habité.

« Nous avons une zone de chalandise très clairsemée, la plus faible des parcs en France. Pour compenser notre éloignement, nous avons investi beaucoup plus que les autres acteurs du marché pendant des années. Cela a été le prix à payer pour se développer dans ce territoire. Nous devons proposer sans cesse des nouveautés pour susciter la curiosité et faire revenir les visiteurs. Il faut aussi aller en chercher de nouveaux de plus en plus loin. La clé du succès dans ce secteur, c'est d'investir en permanence et d'enrichir l'offre » explique Arnaud Bennet, le président du Pal.

Le parc réinvestit, a minima, 30% de son chiffre d'affaires chaque année. Pour 2023-2024, le Pal a même prévu de débourser 15 millions d'euros afin de développer une nouvelle zone sur le thème de la Scandinavie. Celle-ci ouvrira en avril prochain : un quartier avec des maisons en bois colorées, un point de restauration mais surtout une nouvelle attraction, un mélange de Grand 8 et d'attraction aquatique.

15 millions d'euros, c'est près de la moitié du chiffre d'affaires réalisé par le parc l'an dernier. C'est dire si la direction mise sur la nouveauté et la surprise pour attirer les visiteurs. Et la stratégie est payante puisque le taux de fidélisation est de 75% à 80%. En clair, près de 8 visiteurs sur 10 sont déjà venus une ou plusieurs fois au PAL.

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L'hébergement, un chiffre d'affaires additionnel

Pour la direction du parc, le succès s'explique également par la très grande complémentarité des deux offres, à la fois animalière et de loisirs, modèle unique en Europe à cette échelle. Le PAL compte ainsi 30 attractions et 1.000 animaux (130 espèces différentes). Une proposition qui s'est étoffée au fil du temps et qui a eu pour conséquence d'allonger la durée de visite.

« On a fait naître une demande de séjours, car les visiteurs restent davantage dans le parc. En 2013, nous avons lancé notre offre d'hébergement, totalement immersive avec 31 lodges au milieu des animaux, puis en 2018, un hôtel de 60 suites autour du thème de l'Afrique. Ce concept très dépaysant est devenu une porte d'entrée supplémentaire pour faire venir les visiteurs dans le parc » raconte Arnaud Bennet, qui précise que 20% de la clientèle des hébergements est suisse.

L'hébergement reste d'ailleurs un axe fort de développement pour les prochaines années. Il permet de toucher une clientèle plus éloignée et apporte un chiffre d'affaires additionnel aux entrées. 16.000 nuitées ont été enregistrées dans les lodges l'an dernier.

« L'objectif des prochaines années n'est pas forcément de faire 800.000 ou 900.000 visiteurs. Tous les arbres ne montent pas jusqu'au ciel. Par contre, on va continuer à investir dans des attractions et travailler sur l'environnement des animaux. L'idée est de renforcer le niveau de satisfaction des visiteurs ainsi que la qualité de l'expérience », détaille le patron du parc, par ailleurs président du syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels.

Entreprise familiale rentable

Selon lui, si toute cette stratégie est possible c'est que le PAL est l'un des derniers parcs privés de cette taille, avec Nigloland, à appartenir à une famille. Alors que le secteur s'est fortement concentré et que de nombreux parcs ont été rachetés par des fonds d'investissements ou des grands groupes, le Pal est resté dans le giron de la famille du créateur.

« Nous venons d'investir 8 millions d'euros, sans aucun objectif de développement de la fréquentation. On n'attendait pas un visiteur de plus, en tout cas ce n'est pas ce qui nous a motivés. Les fonds ne permettraient jamais cela, il leur faut un retour sur investissement quasiment immédiat. On est dans une logique entrepreneuriale plus que financière. Cela nous donne une liberté totale, on est aussi plus agiles. Le circuit de décision est très court. Mais maintenant, ne pas appartenir à un grand groupe, cela veut aussi dire se priver de moyens plus conséquents », analyse Arnaud Bennet.

Le modèle économique du parc trouve par ailleurs son équilibre dans son ouverture courte. Le PAL n'est en effet ouvert que six mois dans l'année et accueille les visiteurs d'avril à fin septembre, ainsi que pendant les week-ends d'octobre et la Toussaint.

« Le seuil de rentabilité est de 1.500 visiteurs par jour. De par notre situation géographique, il est difficile d'accueillir des visiteurs en hiver. On profite de la fermeture pour faire de la maintenance et les travaux d'investissement », précise le dirigeant qui emploie une centaine de permanents et 350 saisonniers.

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