Saison d'hiver. Après la confiance, Lemoyne envisage (quand même) le pass sanitaire pour les remontées

Il avait d'abord avancé, peut-être un peu vite, que le pass sanitaire pourrait être proscrit dans le redémarrage de la saison d'hiver il y a quelques jours. Finalement, à l'aube de la réouverture des stations (dont certaines, comme Tignes, ont déjà donné le coup d'envoi de leur saison ce week-end), le Secrétaire d'État chargé du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a affirmé ce mardi lors d'une interview à Sud Radio que le retour du pass sanitaire était désormais "en cours de réflexion".
Si la situation sanitaire le permet, le pass sanitaire ne sera pas nécessaire, avait déclaré début octobre le Secrétaire d'Etat en charge du Tourisme. Finalement, celui-ci a évoqué à demi-mots que la question se pose finalement, à l'aube d'une assemblée générale des élus de la montagne (Anem), pour laquelle Jean-Baptiste Lemoyne est attendu ce jeudi.
"Si la situation sanitaire le permet, le pass sanitaire ne sera pas nécessaire", avait déclaré début octobre le Secrétaire d'Etat en charge du Tourisme. Finalement, celui-ci a évoqué à demi-mots que "la question se pose" finalement, à l'aube d'une assemblée générale des élus de la montagne (Anem), pour laquelle Jean-Baptiste Lemoyne est attendu ce jeudi. (Crédits : Licence CC0 Domaine public)

C'est une petite phrase qui met en garde, et invite à la prudence. Lors d'une interview à Sud Radio, le Secrétaire d'État chargé du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a finalement répondu à demi-mots à une question qui commençait à se poser plus sérieusement au sein du tissu de la montagne. Le pass sanitaire sera-t-il nécessaire cet hiver ?

Début octobre, la visite du Secrétaire d'Etat auprès des acteurs des remontées mécaniques, lors du Congrès de Domaines Skiables de France (DSF), avait posé un premier jalon :

« Je ne peux être plus clair : on skiera en France cet hiver », affirmait lui-même Jean-Baptiste Lemoyne, quelques heures avant de se rendre à l'époque à Chambéry. Il avait ensuite évoqué une possibilité : "si la situation sanitaire le permet, le pass sanitaire ne sera pas nécessaire". Le projet de loi de vigilance sanitaire, devait donner le ton de la saison.

Désormais, l'heure reste finalement à la prudence, même si le climat actuel n'a rien à voir avec celui de novembre 2020.

Une question sur toutes les lèvres

Interrogé ce mardi sur la question du pass sanitaire lors d'une interview sur Sud Radio, Jean-Baptiste Lemoyne a désormais répondu :

"C'est une réflexion qui est en cours, on se pose la question et on apportera la réponse prochainement".

Pour justifier ce choix, le Secrétaire d'Etat a évoqué la prudence sanitaire mais aussi l'impératif économique, en citant la situation sanitaire chez nos voisins britanniques, un marché "très important pour le ski français", et où l"on voit que "le taux d'incidence et le nombre de cas est très élevé, entre 40.000 et 50.000 cas par jour" alors qu'en France, "on voit (également) une légère hausse du taux d'incidence". De quoi affirmer qu'il ne faudrait pas écarter l'outil du pass sanitaire, "c'est ce qui permet de rester ouvert quoi qu'il arrive".

Une décision qui arrive à point nommé, à l'heure où de premières stations viennent de donner le coup d'envoi de leur saison hivernale le week-end dernier, à l'image de la savoyarde Tignes, au sein du massif de la Tarentaise.

Une occasion cependant pour le Secrétaire d'Etat de rappeler qu'actuellement, les stations déjà ouvertes comme Tignes "sont dans le droit commun, c'est-à-dire que si vous allez dans un restaurant dans une station, on vous demandera votre pass sanitaire, si vous allez en boîte de nuit, on vous demandera le pass sanitaire".

D'ailleurs, en Europe, l'Italie ou l'Autriche, deux autres grandes nations de ski, ont déjà tranché (depuis fin septembre) : il faudra un certificat de vaccination ou d'immunité pour embarquer dans les remontées, alors que la Suisse a annoncé que ce type de pass ne serait pas imposé pour l'heure.

Interrogé au sujet de la réouverture par La Tribune début octobre dernier, le président de DSF, Alexandre Maulin avait conscience de cette incertitude et évoquait déjà un travail en cours avec le gouvernement. "Nous parlons de réouverture et les conditions doivent être précisées au cours des prochains jours (...) La question est aujourd'hui davantage sur la manière dont on ouvre, et sous quels protocoles", affirmait-il. Car pour plusieurs professionnels de la montagne, l'impératif était avant tout la réouverture.

Quid de l'impact d'une telle décision sur le public des stations ?

Selon une récente enquête Opinion Way commandée par l'éditeur de logiciels pour le commerce de sport Ginkoia le 13 octobre dernier, "20% des Français envisagent de partir à la montagne" cet hiver, soit une proportion deux fois supérieure à la saison dernière. Et face à la question du pass sanitaire, la réponse du panel demeurait la même puisque 80% des personnes interrogées comptaient "maintenir leur séjour, même sur demande du pass sanitaire".

Une réouverture, quoi qu'il arrive

D'ailleurs, la question pourrait-être bientôt tranchée car l'agenda de Jean-Baptiste Lemoyne est rempli d'échanges avec les acteurs de la montagne dès ce mercredi : il tiendra, en visioconférence, une première réunion avec des parlementaires et élus de la montagne dès ce mercredi après-midi, avant de s'envoler pour le Grand-Bornand (Haute-Savoie) afin d'assister au 37e congrès de l'Association nationale des élus de la montagne (ANEM) ce jeudi et vendredi.

Soit deux journées où la reprise du secteur de la montagne devrait être au centre des discussions.

Avec, du côté des acteurs économiques, la nécessité impérieuse de ne pas reproduire le coup d'envoi avorté de la saison hivernale de l'an passé, après des pertes estimées à 120% du chiffre d'affaires de la filière des remontées mécaniques notamment.

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Commentaires 2
à écrit le 20/10/2021 à 8:20
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Heu ce serait bien de dire maintenant aux touristes qui vont dépenser 5000 balles pour skier qu'il faut le pass sanitaire non ? Ils vont pas l'annoncer au mois d'aout quand même !?

à écrit le 20/10/2021 à 5:31
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Virez cette caste et fissa.

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