16.100 véhicules vendus en 2021, 18.300 en 2022, 19.500 en 2023. Et 25 à 30.000 visés à horizon 2025. Pour suivre le rythme, l'entreprise savoyarde Aixam-Mega, leader européen des voitures sans permis, investit dans une nouvelle usine, à Andancette dans la Drôme.
« Depuis le Covid, nous constatons une explosion des commandes, avec un très gros développement des voitures sans permis sur le marché des jeunes conducteurs de moins de 18 ans. Les parents ont voulu éviter à leurs enfants de prendre les transports en commun dans cette période critique, sans pour autant leur fournir un scooter qu'ils estiment plus dangereux », pointe Philippe Colançon, le directeur général d'Aixam-Mega (150 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021 avec 350 salariés), entreprise détenue à 100% depuis 10 ans par Polaris.
Selon Businesscoot, qui réalise des études de marché, 22.655 véhicules sans permis ont été immatriculés en France en 2021 (50% des immatriculations européennes), soit 47% de plus que l'année précédente. Un essor soutenu par la crise sanitaire donc... mais aussi par une nouvelle gamme ainsi que, - et le DG d'Aixam le reconnaît bien volontiers - , par l'explosion de la petite AMI de Citroën.
« L'AMI a attiré l'attention de tous les parents sur ce mode de mobilité. C'est une concurrente évidemment mais en réalité, elle nous a beaucoup servi en participant à la démocratisation de la voiture sans permis. Nous sommes sur un autre positionnement que l'AMI avec un look sympa et des options complètes ».
Le succès fulgurant de l'AMI a rejailli sur tous les constructeurs, Aixam, Ligier ou Microcar.
Doubler les capacités de production
Avec ses sites de production d'Aix-les-Bains en Savoie et de Chanas en Isère, Aixam-Mega était dimensionné pour produire 10.000 véhicules par an. Grâce à des optimisations et des réorganisations, elle a pu monter à 15.000 sans pousser les murs mais il devenait urgent d'investir dans de nouveaux espaces industriels. C'est désormais chose faite avec la mise en route d'une nouvelle usine dans la Drôme, pour un investissement de 10 millions d'euros et la création de 35 emplois.
Suivront rapidement deux autres usines voisines, pour un investissement final de 30 millions d'euros (accompagné par France Relance) et 100 emplois créés.
« Nous aurons alors une capacité de production de 30.000 véhicules par an, soit le double de ce que nous avions jusqu'ici », précise Philippe Colançon, qui ne se dit, par ailleurs, pas vraiment inquiet de l'abaissement de l'âge du permis de conduire à 17 ans pour les jeunes Français. « Il est vrai que cela réduit mécaniquement le marché global des véhicules sans permis mais le gâteau reste néanmoins énorme, à nous de nous adapter ».
Bascule vers le véhicule électrique
Les nouvelles lignes de production seront capables de produire des véhicules sans permis thermiques comme électriques.
« Nous avons commencé en 2003 à proposer des véhicules électriques sans permis mais le marché n'a vraiment décollé que depuis le Covid. Il y a trois ans, nous ne vendions encore que 300 véhicules électriques par an. Aujourd'hui, c'est dix fois plus... Et je pense qu'à une échéance plutôt proche, nous finirons par du 100% électrique. Le véhicule sans permis est l'engin à quatre roues le plus adapté à l'électrique : il est léger et il est utilisé pour des trajets de courte distance », estime le DG d'Aixam-Mega.
L'entreprise se revendique comme l'un des rares acteurs du marché à proposer une gamme complète de véhicules électriques sans permis.
Depuis sa création, toutes motorisations confondues, Aixam-Mega a produit quelque 350.000 véhicules.
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