Bowatts, première marque territoriale d’électricité verte

Ce n’est ni à Lyon, ni à Paris que vient de naitre la première marque territoriale d’électricité verte, mais dans la petite communauté de communes rurale de Saône-Beaujolais (45.000 habitants). Le territoire ambitionne de produire l’équivalent de sa consommation énergétique afin de parvenir dès 2035 à son objectif de neutralité carbone.
La communauté de communes Saône Beaujolais s'est engagée dans un plan de massification du solaire. (Photo d'illustration)
La communauté de communes Saône Beaujolais s'est engagée dans un plan de massification du solaire. (Photo d'illustration) (Crédits : DR)

Du haut de ses 45.000 habitants répartis sur 35 communes (dont la plus importante est Belleville-en-Beaujolais avec ses quelque 13.000 citoyens) situées dans le nord du département du Rhône, la petite communauté de communes Saône-Beaujolais (CCSB) fait figure de pionnière. Elle est la première en France à lancer sa propre marque locale d'électricité verte.

Baptisée Bowatts, sa commercialisation vient d'être annoncée. Elle est ouverte à l'ensemble des ménages et professionnels installés sur le territoire. Avec un tarif, affiche la collectivité, de 5 % inférieur aux contrats d'électricité verte actuellement disponibles sur le marché et, en prime, la prise en charge par CCSB d'un boîtier déporté (80 euros environ) développé par la start-up lyonnaise My Energy Manager. Celui-ci permet aux utilisateurs de lire facilement leur consommation électrique en temps réel et donc potentiellement de susciter de nouveaux gestes permettant d'économiser de l'énergie (entre 10 et 25% selon l'entreprise).

Atteindre la neutralité carbone dès 2035

Le premier jalon en termes d'objectif est annoncé à 10% des foyers abonnés d'ici à fin 2024 puis de monter progressivement en puissance pour embarquer, espère la communauté de communes, l'ensemble de la population.

« Notre ambition est de nous réapproprier le sujet de l'énergie. Il ne s'agit pas d'une question de prix de l'énergie, la réflexion était lancée bien avant l'explosion de ces deux dernières années mais bien d'amener l'ensemble de notre population dans une démarche plus vertueuse en matière de développement durable », avance Jacky Menichon, le président de la collectivité locale, par ailleurs maire de la commune de Lancié.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la démarche TEPos (Territoire à énergie positive) sur laquelle la communauté de communes travaille depuis plusieurs années, elle en avait d'ailleurs décroché le label dès 2016.

L'objectif est particulièrement notable : atteindre la neutralité carbone autour de 2035, soit 15 ans plus tôt que la cible fixée par l'Union européenne.

Produire 100% de ses besoins énergétiques

Dans une première étape, l'énergie commercialisée par Bowatts sera fournie par le producteur d'électricité et distributeur suisse Alpiq. Il s'agira d'une électricité 100% verte, un premier pas vers une consommation énergétique plus vertueuse. Mais l'étape d'après est autrement plus ambitieuse : la communauté de communes veut réussir à produire localement l'équivalent de l'électricité de ce qui sera consommé par ses habitants.

Pour cela, le territoire s'est engagé dans un vaste plan d'investissement (montant non communiqué) de massification du photovoltaïque qui devrait commencer à se concrétiser dans les prochains mois, pour une taille cible d'au moins 60 GW d'ici 2030, soit la consommation de 20.000 habitants. Déjà une cinquantaine de sites ont été identifiés (ombrières de parkings publics et privés, projets au sol sur des fonciers dégradés, par exemple des voiries abandonnées ou des anciennes carrières etc) avec des premières mises en service dès 2026. Aucun site, et c'est une ligne rouge, ne déborde sur du terrain agricole.

Parmi les dossiers les plus significatifs : un projet flottant de 8 MWc sur une ancienne gravière, des panneaux au sol sur un secteur délaissé de l'aérodrome de Pizay (5 MWc) etc. Chaque projet, financé à 80% par de l'emprunt, fera l'objet d'une SAS dans laquelle seront associées la start-up lyonnaise MyEnergy Manager et les collectivités locales (CCSB, Département et Région à travers le fonds d'investissement régional OSER Enr) à hauteur de 49%.

Pour atteindre son objectif de neutralité carbone dès 2035, CCSB ne pourra toutefois pas compter uniquement sur ce plan de massification. Elle travaille en parallèle à la réduction de 30% des consommations énergétiques. Grâce, notamment, à la rénovation de ses propres bâtiments mais aussi de l'ensemble du bâti du territoire via une plateforme d'accompagnement à la rénovation assortie de subventions. Les sujets du covoiturage et des mobilités sont également regardés attentivement.

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