J’achète Fermier lève 3,1 millions pour ses yaourts produits à la ferme

La startup vient de boucler une levée de fonds en deux tranches, pour un montant total de 3,1 millions d’euros. Fondée par un éleveur laitier de la Loire, "J’achète Fermier" a développé un concept de conteneurs abritant des yaourteries mobiles, qui peuvent être installées au cœur des exploitations. Ambition : fournir une solution simple et sécurisée de diversification aux agriculteurs, avec une transformation du lait sur place.
Le chiffre d'affaires de J'achète Fermier devrait doubler cette année, pour atteindre environ 1,3 million d'euros.
Le chiffre d'affaires de J'achète Fermier devrait doubler cette année, pour atteindre environ 1,3 million d'euros. (Crédits : DR)

Même si le cours du lait a augmenté en 2022, réduisant de fait l'écart entre une vente aux industriels de l'agroalimentaire et une transformation sur place en yaourts et en crèmes dessert, le cofondateur de la start-up J'achète Fermier, - l'éleveur laitier ligérien André Bonnard-, en est persuadé : la valorisation du lait via le concept de yaourterie mobile qu'il a développé avec ses associés est une excellente solution pour sécuriser les revenus des exploitations agricoles. Dans un contexte, explique-t-il, où le nombre d'éleveurs laitiers a baissé de 25% entre 2010 et 2017 et où l'on s'attend à ce que cela diminue encore de 30% à horizon 2030. Cette évolution résulte, selon lui, pour partie de la courbe démographique des chefs d'exploitation mais aussi d'une situation économique difficile conduisant à une rentabilité de l'activité globalement faible.

« La transformation sur place en yaourts permet une valorisation à 0,55 centimes le litre de lait, contre 0,45 centimes en moyenne pour une vente aux industriels. Et puis, surtout, cette transformation apporte de la diversification. Elle permet aux agriculteurs de s'affranchir un peu du joug des cycles mondiaux du cours du lait. Notre projet est de remettre les producteurs laitiers au cœur du tissu économique local », explique le fermier startupper, ex-secrétaire général de la Fédération des producteurs de lait.

J'achète Fermier propose une solution clé en main : elle loue les containers aménagés, met à disposition les recettes, accompagne les agriculteurs dans leur formation et leur déniche les débouchés commerciaux.

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Le concept a séduit les investisseurs. La jeune startup, créée en 2019 (8 salariés) et qui a enregistré 700.000 euros de chiffre d'affaires l'an dernier, vient en effet d'annoncer une levée de fonds de 3,1 millions d'euros (en deux tranches) auprès de la Banque des Territoires (dans le cadre de France 2030), de Danone Communities, de Bureau Vallée, de deux réseaux de business angels (Paris business angels et Impact Business Angels) ainsi que de la plateforme de financement participatif Wiseed.

Dans les rayons des grandes surfaces et sur les plateaux de la restauration collective

Cette levée de fonds doit permettre à J'achète Fermier de financer son déploiement commercial. Déploiement qu'elle doit mener sur deux fronts : d'un côté avec ses clients fermiers à qui elle loue ses conteneurs, de l'autre avec ses clients fournissant les yaourts au consommateur final.

J'achète Fermier a déjà installé 9 yaourteries dans les campagnes du Cantal, de la Normandie, du Rhône, de la Loire etc. Chacune d'entre elles a la capacité de transformer entre 50.000 et 70.000 litres de lait par an. Au total, elles ont produit quelque 3,5 millions de pots de yaourt en 2022.

Ces yaourts étaient commercialisés, jusqu'en septembre dernier, exclusivement dans les rayons d'Intermarché. Le distributeur, au titre de sa qualité d'actionnaire minoritaire historique, bénéficiait en effet jusqu'alors d'une exclusivité. Depuis, les yaourts des agriculteurs clients de J'achète Fermier ont fait leur apparition sur les étals des magasins Lidl, Bon d'ici ou encore Comptoir de Campagne. La jeune pousse a également signé un partenariat prometteur avec le grossiste alimentaire Pomona. Elle alimente ainsi notamment les points de restauration collective du Département de l'Isère par exemple.

« Je pense qu'une bonne partie de notre développement à venir sera assis sur la restauration collective. Nous allons bientôt démarrer avec Elior par exemple à Lyon, dans le cadre du PAT (Projet alimentaire territorial), avec Newrest, avec Compass etc... », dévoile André Bonnard.

A tel point que la saturation est proche. Pour être en capacité de livrer tous ses clients, J'achète Fermier doit accélérer la fabrication. Au moins cinq nouvelles installations de yaourteries devraient être réalisées d'ici à la fin de l'année. Le chiffre d'affaires de l'entreprise devrait doubler cette année, pour atteindre environ 1,3 million d'euros.

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