Pourquoi le Lyonnais LDLC veut reprendre Rue du Commerce

LDLC vient d’entrer en négociations exclusives avec le groupe Shopinvest pour la reprise du fonds de commerce Rueducommerce.com. Une acquisition qui permettrait au distributeur lyonnais de produits informatiques de renforcer considérablement ses positions.
LDLC dispose d'une centaine de boutiques en France.
LDLC dispose d'une centaine de boutiques en France. (Crédits : LDLC)

Le distributeur lyonnais de produits informatiques et de téléphonie a dévoilé l'information en une dizaine de lignes seulement, à la toute fin de son dernier communiqué financier présentant ses résultats semestriels : l'enseigne est entrée en négociations exclusives avec le groupe Shopinvest pour l'acquisition du fonds de commerce de la société Rue du Commerce, spécialiste de la vente en ligne de produits informatiques et high tech. L'information est d'importance pour le secteur, puisqu'elle va nettement renforcer les positions de LDLC (1.100 salariés et un chiffre d'affaires 2022/2023 atteignant les 567,4 millions d'euros) en matière de vente en ligne de produits informatiques.

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L'opération, soumise à autorisation de l'Autorité de la Concurrence, concernerait notamment la marque, les clients, les salariés et le site internet rueducommerce.com. Ce dernier, une place de marché (c'est-à-dire une plateforme digitale où des vendeurs multiples proposent directement leurs produits aux clients), propose plus de 3,5 millions de références, émanant de 7.700 marques.

Un des pionniers de la vente en ligne

Créée en 1999, puis passée par de multiples mains dont celles de Carrefour, Rueducommerce.com est la propriété du groupe Shopinvest depuis 2020. Rueducommerce affichait alors un effectif de 350 salariés, pour un chiffre d'affaires de 251 millions d'euros et un résultat net négatif de 46 millions d'euros. Depuis, plus aucun bilan n'a été communiqué. Sollicité, Shopinvest n'a pas donné suite à notre demande d'interview. Toutefois, selon Olivier de la Clergerie, directeur général de l'entreprise familiale aux côtés de son frère Laurent, les réorientations menées par Shopinvest auraient largement permis de redresser la barre. Notamment grâce au recentrage sur les produits innovants français, dont le high tech et l'informatique.

Shopinvest, dirigé par Karine Schrenzel et son mari Olivier Gensburger, se revendique comme un groupe familial indépendant de e-commerce, « spécialisé dans le lifestyle et le high-tech ». Construit au gré de croissances externes successives, Shopinvest détient par ailleurs les sites de vente en ligne 3suisses.fr, repris en 2018, ainsi que Mencorner, Bijourama, DecliKdeco, Lookeor, Comptoir de l'homme, Lemon Curve et Fitancy.

Synergies

Pour LDLC, cette acquisition, si elle arrive à son terme, doit lui permettre de renforcer sa position de leader dans la distribution en ligne de produits informatiques et high tech.

« Rueducommerce dispose d'une très belle notoriété spontanée avec un positionnement grand public un peu différent du nôtre. Cette acquisition va élargir notre cible », note Olivier de la Clergerie.

Le co-dirigeant de LDLC, entreprise cotée en Bourse, ne souhaite toutefois pas communiquer plus avant sur les détails financiers de l'opération, ni sur la stratégie qui pourrait être déroulée. Il confie néanmoins que les deux marques continueront d'opérer de manière autonome, mais avec des synergies qui pourraient potentiellement être trouvées sur la logistique ou encore la relation clients.

Pour mémoire, l'ETI lyonnaise avait déjà repris le site TopAchat en 2020, spécialisé dans les composants informatiques, et alors propriété de Rue du Commerce.

266,9 millions d'euros de chiffre d'affaires sur le premier semestre

Les résultats financiers du premier semestre de l'exercice 2023-2024 traduisent un chiffre d'affaires de 266,9 millions d'euros, en progression de 5,1 % et une marge brute de 21,5 % marquant selon LDLC un retour à un niveau normatif.

En revanche, le résultat net s'affiche en négatif de 3,6 millions d'euros. Il était de -1,7 million d'euros sur la même période du précédent exercice.

La perte d'exploitation s'établit, elle, à -2,3 millions d'euros (-2,2 millions sur le S1 2022/2023). Le groupe se dit pénalisé par un « contexte de consommation dégradé », en particulier en B2B (recul de 10,6% des ventes à périmètre constant).

Olivier de la Clergerie signale néanmoins que le groupe « a continué de poser les jalons de sa croissance future avec l'expansion de son réseau de boutiques, le renforcement de sa notoriété, notamment par le biais de campagnes publicitaires et l'acquisition de la société ACTI MAC. Cette stratégie proactive commence à porter ses fruits et place LDLC en position de force pour capter des parts de marché et saisir les opportunités de croissance dès la reprise plus franche de ses marchés ».

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