Visite éclair de Castex, fiche Wikipédia de Grébert, ou petits courriers des soutiens de Wauquiez...

CARNET DE CAMPAGNE, semaine #2. Sept jours avant le premier tour des Régionales 2021, le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune s'est mis en mode "campagne" et vous propose de suivre, en un coup d'oeil, les principaux rebondissements et dossiers clés qui font l'actualité de la campagne en Auvergne Rhône-Alpes.
Visite éclair de Castex, fiche Wikipédia de Grébert, ou petits courriers des soutiens de Wauquiez... Le carnet de campagne de La Tribune revient sur les soubresauts d'une campagne un temps mise sous cloche par la pandémie, et qui s'éveille à quelques jours du premier tour.
Visite éclair de Castex, fiche Wikipédia de Grébert, ou petits courriers des soutiens de Wauquiez... Le carnet de campagne de La Tribune revient sur les soubresauts d'une campagne un temps mise sous cloche par la pandémie, et qui s'éveille à quelques jours du premier tour. (Crédits : DR)

A Lyon, Castex venu retrouver "l'odeur de la poudre"

Agenda chargé pour Jean Castex. En plus de ses responsabilités gouvernementales et d'une annonce inattendue où, à quelques jours des Régionales, le Premier ministre a levé avec anticipation l'obligation de porter un masque en extérieur ainsi que les mesures de couvre-feu, Jean Castex a mouillé le maillot cette semaine en se rendant au chevet des candidats marcheurs.

Entre mercredi et ce vendredi, il aura sillonné cinq territoires, pour un scrutin qui s'annonce délicat pour le gouvernement LREM. D'abord Cheverny (Loir-et-Cher), puis le lendemain à Epernay (Marne), puis Le Creusot (Saône-et-Loire), Lyon (Rhône) puis Bordeaux (Gironde) ce vendredi.

Ce jeudi, il était à Lyon aux côtés du candidat Bruno Bonnell pour un meeting au stade de Gerland où il a voulu mobiliser l'électorat macroniste.

Mêlant joueurs de percussions et harangue à se déplacer aux urnes ce dimanche, le Premier ministre est venu appuyer la candidature de Bruno Bonnell, pour l'heure considéré comme le 3e homme des sondages (derrière le RN), et tenter d'insuffler une dynamique pour le sprint final dans une Région où l'actuel président LR et opposant Laurent Wauquiez présente encore une large longueur d'avance.

Heureux de pouvoir retrouver "l'odeur des campagnes électorales, l'odeur de la poudre", il a justifié, sa présence par ces mots : "Certains disent que le Premier ministre nationalise les élections régionales et départementales, qu'il va s'exposer, et si par hasard cela se passait mal, il faudrait en tirer toutes les conséquences".

Avant d'ajouter : "Mais ce serait mal me connaître [...] je ne suis pas du genre à me dérober. Ce n'est pas parce que la tâche serait difficile qu'il faudrait en quoi que ce soit renoncer à l'exercer".

... mais ce sera sans Gérard Collomb

Pour autant, la venue de Jean Castex n'a pas été du goût de tous à Lyon, et notamment de l'ancien marcheur de première heure, Gérard Collomb, qui avait suivi Emmanuel Macron dès 2016. Sa défaite aux municipales, et le retrait de son investiture lors des dernières élections municipales, alors qu'il avait fait le choix de s'allier à LR au second tour pour contrer la montée des écologistes, a laissé un goût amer.

Mais c'est cette fois aux côtés de Louis Pelaez (Groupe Inventer la Métropole de demain) et de Yann Cucherat (Président du Groupe Pour Lyon) que Gérard Collomb s'est fendu d'un court communiqué annonçant qu'il ne participerait pas à ce meeting.

La raison officielle ? Tous trois regrettent "l'exclusion de celles et ceux qui s'étaient présentés avec (eux) aux élections municipales et métropolitaines" de la liste du candidat LREM aux Régionales. Ils affirment que leur absence traduit non pas une "incivilité", une façon "d'exprimer (leur) déception face à une liste qui aurait dû être de rassemblement".

De son côté, Bruno Bonnell n'avait pas caché, il y a quelques mois, son irritation à ce que les anciens maires et présidents du Grand Lyon, Gérard Collomb et David Kimelfeld, tentent de "placer" leurs candidats.

Les petits courriers des soutiens de Laurent Wauquiez

C'est une découverte qui a fait les bonnes pages du Canard Enchaîné cette semaine (en date du 16 juin) : après la publication début mai d'une première lettre ouverte de 1.500 maires de sa région, l'enjoignant déjà à se présenter alors qu'il n'était pas encore "candidat", Laurent Wauquiez a reçu un nouveau coup de "pub" dans certaines communes, cette fois en pleine campagne.

Le journal satirique a en effet relayé le fait que plusieurs maires de droite, "une centaine" selon le Canard Echaîné, aient envoyé au cours des derniers jours des courriers signés de leur main à l'attention de leurs administrés. Avec parmi eux, Bron, Chabanière, le Coteau, Oullins ou Ruy-Montceau. Objectif : les encourager à soutenir Laurent Wauquiez, en leur rappelant les projets financés par la Région dans leur commune, mais également, leur volonté que le travail puisse continuer "avec Laurent Wauquiez et son équipe".

Plusieurs opposants au président sortant LR, de gauche comme du centre, avaient déjà reproché à Laurent Wauquiez durant cette campagne "son obsession de mettre des petits panneaux bleus partout" afin de matérialiser à l'entrée des communes les projets soutenus par la Région, y voyant un outil de communication déguisé. En amont de cette campagne, une enquête de Médiapart avait elle-même révélé la présence d'un enregistrement de Laurent Wauquiez datant de 2016, où le président de Région y affirme ne "pas forcément (avoir) envie d'arroser Villeurbanne" de subventions régionales, compte-tenu de sa couleur politique.

Selon le journal l'Eveil, cette initiative aurait poussé une poignée de citoyens à se rendre ce jeudi, à quelques jours du premier tour, devant la mairie de leur commune de Monistrol-sur-Loire, avec un slogan : « Mon vote, c'est mon choix. »

Mariani, ce soutien de dernière minute au RN Kotarac

Ce vendredi soir, moins de 48 heures avant le premier tour, le candidat RN Thierry Mariani s'est fendu d'un communiqué affirmant son "soutien sans réserve" au candidat en Auvergne Rhône-Alpes, Andrea Kotarac.

La tête de liste RN en Région Sud, qui a fait parler de lui à l'occasion de son match avec le LR Renaud Muselier, souhaitait d'ailleurs déjà se projeter dans une potentielle victoire, en se présentant également dans son tract comme un "ancien ministre de Nicolas Sarkozy". "Elu président de la Région Sud PACA, c'est avec ce genre d'homme que je souhaite pouvoir travailler", affirme-t-il à propos d'Andrea Kotarac, louant ainsi "l'homme dynamique, entreprenant, doté d'une grande force de conviction".

D'ailleurs comme lui, Andrea Kotarac n'est pas encarté officiellement au RN, mais ils soutiennent tous deux la candidature de Marine le Pen à la présidentielle de 2022.

Wikipédia boycotterait-il l'EELV Fabienne Grébert ?

Partie la première dans la course aux Régionales dès l'automne dernier, la candidate et élue écologiste à la ville d'Annecy, Fabienne Grébert, savait qu'elle n'avait pas la même visibilité que ses deux adversaires, l'ex-ministre et ancien président des Républicains, Laurent Wauquiez, ou encore l'ex-ministre de l'Education PS, Najat Vallaud Belkacem.

Alors que les élections régionales ne semblent pas passionner les Français et faire craindre un taux d'abstention qui pourrait dépasser les 50%, cette semaine, c'est Rue89 Lyon qui a découvert que la notoriété de la candidate, pourtant au coude à coude avec sa rivale PS Najat Vallaud Belkacem dans les sondages, peinait à décoller... cette fois du côté de Wikipédia.

Sa fiche de présentation, publiée le 2 avril dernier, n'aura vécu que quelques heures avant d'être effacée par l'encyclopédie en ligne, comme le rapporte le média. Une démarche promotionnelle a en effet été intuitée par l'équipe de bénévoles de Wikipédia, jugeant que la publication de son contenu aurait été d'après elle "motivée par l'échéance électorale". Une administratrice de la plateforme en ligne aurait même justifié :

« On croise de temps en temps des candidats (ou leur équipe) qui aimeraient « faire connaître » leur chouette programme. Malheureusement, être candidat n'est pas suffisant en soi pour figurer sur Wikipédia. »

Selon des propos relayés par la plateforme auprès de Rue89Lyon, il existera même certains critères pour disposer de sa propre page biographique : être membre d'un gouvernement, maire d'une ville de plus de 100.000 habitants, d'une instance parlementaire nationale (mais pas d'un conseil régional) ou encore "faire l'objet d'articles de presse nationale étalés sur plusieurs années"...

Le récap' du week-end : le RN embarrassé par l'une de ses candidates

Ce n'est pas encore la situation que connaît la Bourgogne-Franche-Comté, où les coups bas et défections se poursuivent dans l'entourage du candidat RN, Julien Odoul.

Mais en Auvergne Rhône-Alpes, le prétendant frontiste Andrea Kotarac a été obligé d'éteindre un incendie au sein de son parti cette fin de semaine. En cause : le tweet de nature antisémiste, émis par l'une de ses colistières de la Loire, Juliette Planche, placée en position éligible (6e) sur la liste régionale (mais aussi candidate aux départementales dans la Loire).

C'est le journal Médiapart qui a révélé ce week-end que Juliette Planche aurait ainsi relayé sur son compte Twitter ("ouvert en janvier et fermé le 31 mai") des propos "antisémites et complotistes du compte du militant d'ultradroite Yvan Benedetti, lui-même récemment condamné pour provocation publique à la haine envers les juifs, en récidive".

Résultat : le candidat Andrea Kotarac a affirmé avoir "immédiatement saisi la commission de discipline du Rassemblement national" à l'AFP, qui aurait ensuite adressé une convocation à l'intéressée, évoquant des propos qui n'étaient selon lui "pas acceptables".

Conséquence : sa colistière sera donc "suspendue pour le reste de la campagne", mais pas officiellement "exclue", le chef de file du RN en Auvergne Rhône-Alpes ayant indiqué que celle-ci ne pouvait plus être retirée des listes "déjà déposées".

Selon Andrea Kotarac, qui a fait valoir sa qualité de "petit-fils de résistant", ces tweets ne seraient "en rapport ni avec (ses) valeurs, ni avec celles de Marine Le Pen". Une affaire qui tombe cependant bien mal face à la stratégie d'ouverture et de renouvellement des visages que souhaitait mettre en place le parti frontiste dans ce scrutin, au sein de plusieurs régions.

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Commentaire 1
à écrit le 16/06/2021 à 9:59
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Le RN, véritable aubaine pour l'oligarchie qui ne peut que perdre aux élections présidentielles face à leur chouchou favori et si par hasard ils passaient ben ça lui rappellerait les bons souvenirs lui coutant juste un peu plus cher.

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