Protéines d'insectes : Invers s'équipe d'un nouveau couvoir pour structurer la filière en Auvergne-Rhône-Alpes

A la jonction entre les considérations écologiques, économiques et pragmatisme, Invers poursuit son développement en inaugurant un couvoir flambant neuf. L’entreprise démontre la solidité de son modèle économique. Elle est prête a le dupliquer dans d'autres régions.
(Crédits : DR)

Avec la mise en route de son nouveau bâtiment d'élevage d'insectes automatisé de plus de 4.000 m2, Invers peut désormais alimenter en jeunes larves de nombreuses unités d'élevage chez les agriculteurs partenaires. D'un montant de 15 millions d'euros, la levée de fonds réalisée en juillet 2022 a permis de concrétiser la construction du nouveau couvoir, dont l'objectif est de multiplier la production actuelle par plus de dix. Mais aussi de structurer la première filiale régionale, Invers AURA, comprenant trois actionnaires coopératifs : Limagrain, Oxyane et Eurea. En résulte un déploiement accéléré des bâtiments d'élevage d'insectes dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, « pour contribuer au développement, dans le monde agricole, de la plus grande filière de production d'insectes en Europe », selon Sébastien Crépieux, co-fondateur d'Invers.

Le nouveau couvoir alimentera en jeunes larves 25 bâtiments agricoles de production d'insectes répartis sur le territoire des trois coopératives partenaires. Automatisé, le couvoir comporte 6 robots, des dizaines d'unités automatisées de dosage, de pesage, de tri, et permet de livrer aux agriculteurs de la filière Invers AURA des doses de micro-larves parfaitement adaptée à la phase d'engraissement dans leurs bâtiments d'élevage. Fruit de 6 années de Recherche & Développement sur l'optimisation des phases de reproduction, ponte et éclosion et de deux années de travail d'ingénierie pour adapter au vivant des process automatisés plus courants en industrie qu'en agriculture, le couvoir marque le point de départ de la filière régionale que sont en train de mettre en place Invers et ses actionnaires coopératifs.

Structurer la filière Invers Auvergne-Rhône-Alpes

Limagrain, Oxyane et Eurea se sont associés à INVERS afin d'accélérer le déploiement de bâtiments d'élevage et de production d'insectes chez les agriculteurs partenaires dans un modèle circulaire constituant le socle du fonctionnement de l'entreprise. Pour ces acteurs, « l'insecte apparaît comme une alternative crédible et durable à de multiples sources de protéines importées de faible durabilité, dont les farines de poissons ».

Les agriculteurs/éleveurs de la filière récupèrent les larves pour la phase d'engraissement et sont accompagnés par Invers pour le suivi zootechnique, adaptation des cycles, prise de décision. Les larves sont nourries avec du son de céréales et les déchets que produisent les vers sont utilisés comme fertilisant pour les sols. Les agriculteurs livrent ensuite la production d'insectes à Invers, qui se charge de la transformation et de la commercialisation en produits d'alimentation destinés aux animaux domestiques et troupeaux d'élevage et de coller au plus près des attentes du marché en protéines durables.

La pertinence du modèle de production

L'ambition d'Invers est de permettre à chaque territoire de disposer de sa propre filière de production de protéines d'insectes pour la fabrication locale d'alimentation pour les animaux. L'entreprise poursuit désormais un objectif de développement sur le plus grand nombre de territoires, tout en s'imposant un rayon d'action raisonnable afin de se limiter à des trajets intra-régionaux et éviter la création d'une grande entité centralisée. Sébastien Crépieux et Stéphanie Cailloux, co-fondateurs de l'entreprise, envisagent l'avenir à travers la multiplication d'antennes régionales pour l'accueil des œufs en amont, et la transformation en aval, à l'image de la structuration existante, à Saint-Ignat dans le Puy-de-Dôme. « On peut dupliquer ce modèle dans la région puis dans d'autres régions, avec des grappes de 25 à 30 bâtiments d'élevage. Le modèle actuel d'hébergement individuel par exploitation a suffisamment prouvé sa pertinence, tant sur le plan économique -puisqu'il garantit un complément de revenus pour les agriculteurs-, que sur le plan pratique grâce à des bâtiments vertueux, et un accueil facilité qui ne produit aucune nuisance » fait valoir Sébastien Crépieux.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.