French Tech 120 : une promotion 2021 recentrée autour de six pépites en AuRA

DECRYPTAGE. Une promotion 2021 qui peut sembler un peu maigre par rapport à l’an dernier, même si elle conforte de belles pépites régionales, et fait mieux que certains de ses voisins. Dévoilé par le secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique, Cédric O, le classement Next40 et French Tech 120 ne retiendra cette année que six jeunes pousses auralpines que l’Etat souhaite accompagner plus étroitement à devenir des licornes, contre 9 pour l’édition précédente.
Près de 120 jeunes pousses ont été retenues en 2021, dont un quart ont été renouvelées cette année. Objectif affiché : faire une plus grande place aux territoires.
Près de 120 jeunes pousses ont été retenues en 2021, dont un quart ont été renouvelées cette année. Objectif affiché : faire une plus grande place aux territoires. (Crédits : DR)

Une photographie à un "instant T", qui se veut comme un tremplin pour les pépites françaises et régionales. Alors que l'économie française demeure encore plombée par l'incertitude de la crise sanitaire, le gouvernement français a dévoilé, par le biais de son secrétariat d'Etat chargé de la Transition numérique, l'édition 2021 du classement des Next40 et French Tech 120.

Né l'an dernier, ce classement a vocation à accompagner plus particulièrement des startups en phase de décollage, voire même de futures licornes, au sein de l'ensemble des régions françaises. Selon les chiffres avancés, la première promotion de startups visait à générer 10.000 emplois l'an dernier sur le territoire national.

Et pour sa seconde édition, force est de constater que les résultats sont, à l'instar de nos confrères du tissu bordelais, également moins bons que l'année précédente en Auvergne Rhône-Alpes. Même chose en l'Occitanie, qui fait remonter cette année cinq jeunes pousses au classement.

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En 2021, ce seront donc finalement six jeunes pousses auralpines qui brilleront (contre 9 en 2020). Avec, en réalité, peu de surprises, puisqu'il s'agit de startups qui figuraient déjà toutes au sein du classement 2020 et qui sont ainsi « reconduites » cette année.

Avec, à la clé, "un accompagnement de la part des services de l'État ainsi qu'un rapprochement avec les grandes administrations publiques visant à permettre à ces acteurs numériques et industriels d'être identifiés comme les licornes de demain sur la scène nationale, voire d'être intégrés au sein d'une politique d'achats publics innovants", rappelle Alexandre Vallet, référent startups à la ‎French Tech One Lyon St-Étienne (Onelse).

Quatre pépites proches de l'écosystème lyonnais

Parmi elles, on retrouve en effet trois pépites issues de l'écosystème lyonnais et stéphanois, dirigé par la French Tech Onelse : Enyo Pharma, une biotech lyonnaise qui développe un médicament pour traiter l'hépatite B, le stéphanois Keranova, qui a conçoit un laser automatisé pour la chirurgie de la cataracte, ainsi que le lyonnais LumApps, qui propose une plateforme qui se charge de proposer un pont entre l'intranet et le réseau social d'une entreprise. Avec, déjà, près de 50% de son chiffre d'affaires réalisé aux Etats-Unis, non loin de ses partenaires Google et Microsoft, qui recommandent elles-même l'usage de cet intranet collaboratif au sein de leurs propres suites utilisateurs.

La startup Ubitransport, qui bénéficie d'une double implantation à Mâcon (Saône-et-Loire) ainsi que d'un bureau au H7 à Lyon, fait partie des sélectionnés grâce à ses systèmes intelligents qui aident les villes moyennes à mieux gérer et optimiser leurs réseaux de transport public.

La récolte est, cette année, un peu plus maigre en Isère, où seule la deeptech Aledia est confirmée au sein de ce classement. Et pour cause : celle-ci s'apprête à démarrer une usine de production de microLEDS visant à alimenter le marché des écrans de nouvelles générations (ordinateurs portables, tablettes, smartphones, montres intelligentes, etc), après avoir mené une levée de fonds d'une tranche de 80 millions d'euros à l'automne dernier.

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Y figure aussi le clermontois Afyren, spécialisé dans la chimie verte, qui démarre le chantier de sa première usine, qui vise à produire des acides organiques produits à partir de betterave sucrière.

Une seule d'entre elles, LumApps, figure toutefois dans le haut du classement (Next 40), qui reconnaît les 40 startups françaises prometteuses en hyper-croissance, où sont intégrées d'office les entreprises valorisées à plus d'un milliard d'euros -mais non côtées- ou celles ayant bouclé une levée de fonds supérieure à 100 millions d'euros. Elle figurera donc aux côtés d'autres pépites françaises, comme Blablacar, Doctolib, ou encore Deezer.

Trois jeunes pousses "retôquées" cette année

L'an dernier, trois autres jeunes pousses innovantes complétaient également le Top 120 : le rhôdanien Alizé Pharma 3, spécialisé dans le développement de molécules thérapeutiques pour le traitement de maladies endocriniennes et métaboliques rares, passé en juin dernier sous le nom d'Amolyt Pharma.

Ou encore le grenoblois Diabeloop, qui annonçait pourtant les débuts de la commercialisation de son « pancréas artificiel », un dispositif délivrant automatiquement de l'insuline aux patients atteints de diabète dès cette année, ainsi que le drômois IPM France, spécialisé dans la fabrication de bornes tactiles destinées notamment aux patients en vue de faciliter leur parcours de soins.

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A la French Tech One Lyon Saint-Etienne, on n'y voit cependant pas un signal négatif, au contraire : "L'an dernier, de très belle levées de fonds ont été enregistrées et font que la concurrence devient de plus en plus rude au sein de ce classement, ce qui constitue en réalité une bonne nouvelle", remarque Alexandre Vallat. Un dynamisme que l'on observait beaucoup moins il y a quelques années, et qui se traduirait selon lui qu'une photographie à un instant T, pas toujours en lien avec la temporalité du développement des startups elles-mêmes. Car pour rappel, "on peut intégrer ce classement soit en vertu des levées de fonds générées, soit des indicateurs d'hyper-croissance", confirme la FT Onselse.

"Cet indice se veut le plus représentatif possible de l'écosystème Tech, en y mettant non seulement le digital mais aussi des pépites qui œuvrent à la réindustrialisation du pays, avec la volonté de mettre un coup de projecteur aux nouveaux entrants, qui peuvent parfois avoir le projet de créer de grands usines également", ajoute la FT Onelse.

Pour assurer une forme « d'équilibre géographique », la mission French Tech s'est fixée l'objectif de sélectionner au moins deux startups par région ainsi que de créer cette année un « board impact » composé, non seulement d'associations spécialisées dans la diversité et la parité, mais aussi d'investisseurs et de startups engagées sur ces sujets.

Cependant, comme de nombreux classements, celui-ci suscite parfois des réserves, compte-tenu de la représentativité des régions : seules 30 % des startups sélectionnées dans cette seconde édition (soit 36 jeunes pousses) sont en réalité basées en dehors de l'Ile-de-France. Soit exactement la même proportion qu'en 2020. Du côté du Next 40, le classement s'est ouvert cette année à sept régions, contre quatre précédemment.

Malgré la création des French Tech régionales qui se voulaient justement comme une manière de renverser la donne, le poids de la centralisation française semble donc continuer de peser en matière d'innovation. Les écosystèmes locaux, à commencer par celui de Lyon Saint-Etienne, estiment pour leur part que le ruissellement de l'innovation vers les territoires se poursuit néanmoins. "On l'observait déjà avant la crise, et cela va se poursuivre car l'on voit de en plus de jeunes pousses ouvrir aussi des bureaux au sein des grandes métropoles comme Lyon, ou même Grenoble", note le référent startups de la French Tech Onelse.

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