Alizé Pharma cède un actif pour 18 millions d'euros

La jeune bio-pharma lyonnaise vient de céder l'intégralité des droits d'un de ses produits à la biotech anglo-saxonne Jazz Parmaceuticals. La transaction fait suite à l'accord de licence signé il y a quatre ans pour poursuivre le développement d'un traitement contre la leucémie.
Le siège lyonnais de l'entreprise Alizée Pharma.

"C'est la preuve que notre modèle économique est pertinent et qu'il est rentable", se félicite Thierry Abribat, président fondateur d'Alizé Pharma, fondée en 2007. Il salue ainsi la vente d'Alizé Pharma II à Eusa Pharma, filiale de la biotech Jazz Pharmaceuticals cotée au Nasdaq et pesant 1,5 milliard de chiffre d'affaires.

"Six fois les fonds propres investis"

La cession de cette société ayant développé l'Asparec®, s'adressant en deuxième intention aux leucémies aiguës, s'est négociée 8 millions d'euros payés comptant et 10 millions de versements potentiels liés à l'atteinte de jalons, est-il précisé.

"Entre les dividendes déjà perçus et le paiement initial, c'est six fois les fonds propres investis dans cette société*", calcule le dirigeant.

Cette transaction fait suite à l'accord de licence signé, il y a quatre ans, avec Eusa Pharma concernant l'Asparec®, une enzyme qui avait alors apporté la preuve de son efficacité mais dont il fallait poursuivre les essais cliniques.

"Ce produit est désormais à un stade avancé de développement. Nous ne pouvons pas en dire plus pour des raisons de confidentialité", indique Thierry Abribat.

Cette L-asparaginase recombinante se présente comme la seconde génération de l'Erwinia.

"Nous avons travaillé pendant huit ans au développement de cette forme qui est mieux tolérée. Une protection autour de la molécule la rend moins identifiable par le système immunitaire du patient", poursuit le dirigeant.

Maladie rare

La vente de cet actif ne donne lieu à aucun transfert de salariés. Le groupe Alizé Pharma conserve l'intégralité de son équipe réduite à sept collaborateurs, médecins, pharmaciens ou encore docteurs en sciences, car elle fait appel à la sous-traitance en amont (monde académique) et en aval (prestataires divers).

La société Alizé Pharma I se consacre, elle, à l'AZP-531 une hormone sécrétée par l'estomac et ciblant, entre autres, la maladie de Prader Willi, provoquant de graves troubles du comportement alimentaire.

"Comme il s'agit d'une maladie rare touchant 20 000 enfants et adultes en Europe et en Amérique du Nord, nous nous posons la question de poursuivre seuls son développement, aujourd'hui en phase II des essais cliniques. Nous prendrons notre décision cet été", précise Thierry Abribat.

Nouvelle levée de fonds

Alizé III SAS, est, quant à elle, concentrée sur la régénération osseuse, dans le cas d'ostéoporose et des maladies rares de l'os.

"Nous poursuivons l'optimisation du programme utilisant un nouveau peptide. Nous le présenterons au congrès de l'ASBMR (American Society for bone et human research), à Atlanta, en septembre prochain", confie le dirigeant.

Alizé Pharma III qui a procédé à une levée de fonds de 1,5 million d'euros en mars 2015 envisage une autre collecte d'un montant de trois à quatre millions d'euros d'ici au premier trimestre 2017.

* TAB Consulting (gérant Thierry Abribat), Octalfa (Gilles Albérici), Cema et Sham

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