Qui est eCential Robotics, cette medtech grenobloise qui vient de lever 100 millions ?

FOCUS. La startup vient de compléter l'un des plus grands tours de table des medtechs françaises. Fondée en 2009, la pépite grenobloise Surgivisio a développé une technologie alliant chirurgie orthopédique alliant imagerie 3D et robotique, pour assister les chirurgiens dans leurs gestes. Plusieurs tours de table plus tard, elle lève 100 millions d'euros pour changer d’échelle et exporter son robot d'assistance chirurgicale sous un nouveau nom, plus international : eCential Robotics.
Elle veut devenir le robot Da Vinci de la chirurgie orthopédique, en fusionnant les technologies de la robotique chirurgicale et de l'imagerie : la medtech eCential Robotics (ex-Surgivisio), se prépare à changer d'échelle grâce à cette nouvelle levée inédite pour son secteur.
Elle veut devenir le robot Da Vinci de la chirurgie orthopédique, en fusionnant les technologies de la robotique chirurgicale et de l'imagerie : la medtech eCential Robotics (ex-Surgivisio), se prépare à changer d'échelle grâce à cette nouvelle levée inédite pour son secteur. (Crédits : DR)

La medtech grenobloise Surgivisio (35 salariés et 1,1 million d'euros en 2019), qui avait déjà fait parler d'elle sur la scène locale, change de dimension et prend un nom plus international. En même temps, elle vient de boucler une levée inédite pour un medtech française, de l'ordre de 100 millions d'euros, auprès de plusieurs investisseurs (Bpifrance, Sigma Gestion, Med-Innov, BNPParibas, Caisse d'Epargne Rhône Alpes et Crédit Agricole ainsi que les fondateurs de la société).

Il s'agit de son 4e tour de table, et le plus important, alors que sa dernière levée de 10,7 millions d'euros remontait à mars 2018.

Objectif : exporter son robot d'assistance chirurgicale, qui couple un logiciel d'imagerie 3D à un système de navigation, ouvrant ainsi la voie à une plateforme d'assistance du geste chirurgical à destination des chirurgiens en France, mais aussi à travers le monde.

Car cette nouvelle enveloppe devrait en effet lui permettre de conforter sa position en Europe (et notamment en France, Allemagne et Italie), mais aussi de s'adresser désormais aux Etats-Unis. Pour cela, elle aura besoin de l'approbation de la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine qui légifère sur les produits destinés à un usage alimentaire ou médical.

Rendre le geste du chirurgien plus précis

Car son ambition est désormais affirmée : « Devenir le leader sur le marché de la chirurgie digitale, de l'imagerie et de la robotique ». Pour cela, elle compte s'appuyer sur ses 8 années de recherche et ses 60 brevets et sur le marquage CE obtenu par sa plateforme en 2017 -ainsi qu'un prix du Concours mondial innovation, géré par Bpifrance.

Sa plateforme, qui veut assister le geste chirurgical, intègre plusieurs technologies, et notamment une caméra infrarouge et un arceau à rayons X motorisé sur cinq axes, adaptable dans une salle de bloc opératoire, ainsi qu'une console de navigation de deux écrans qui permet de lire des images radiologiques mais également d'accéder aux fonctionnalités de la machine.

Elle est également équipée d'un kit d'instruments, munis chacun d'un QR code d'identification, ainsi que d'un tracker de navigation, qui assure le repérage du patient dans l'espace.

« Nous venons apporter un véritable gain d'efficacité et de sécurité avec des bénéfices cliniques et économiques majeurs, une réduction des doses de rayons X et des possibilités accrues en chirurgie moins invasive et ambulatoire, sans introduire de risques nouveaux », rappelait précédemment la medtech.

Près de 1.000 chirurgies déjà réalisées

La nouvelle entité désormais constituée, eCential Robotics, veut en profiter pour booster ses capacités de production (jusqu'ici réalisées majoritairement en France), tout en continuant d'investir dans de nouveaux produits.

Même si son président fondateur, Stéphane Lavallée, l'affirmait déjà auparavant : il ne souhaite pas s'éparpiller mais au contraire demeurer concentré sur son domaine de prédilection, la chirurgie orthopédique automatisée, pouvant déjà déboucher sur l'ensemble des domaines de la chirurgie osseuse.

Il se prépare d'ailleurs à embaucher près de 50 nouveaux collaborateurs en 2021, une première étape qui pourrait en appeler d'autres puisque le pdg envisageait d'embaucher près de 400 collaborateurs à moyen terme, avec un objectif de CA de l'ordre de 200 millions d'euros.

Pour l'heure, huit premières unités ont déjà été vendues en Europe, pour un prix affiché autour d'un million d'euros par équipement. Avec, plus largement, près de 1.000 chirurgies déjà réalisées au moyen de cet outil, dont une première mondiale en local, au sein du CHU de Grenoble, consistant à réaliser la première vertébroplastie ayant permis d'injecter du ciment dans la partie basse de la colonne vertébrale, le sacrum.

« Grenoble est la capitale mondiale de la robotique chirurgicale, il n'existe pas d'autre ville au monde avec autant de startup dédiées », déclarait il y a quelques mois Stéphane Lavallée.

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