La Métropole de Lyon dévoile son nouveau vélov' électrique et tire un trait sur la batterie portative

Face à l'échec de l'abonnement e-vélov' électrique, lancé en 2020 dans la Métropole de Lyon, la collectivité vient de dévoiler son successeur : un vélov' électrique à batterie intégrée, disponible à 1 euro supplémentaire par rapport à l'abonnement classique. La moitié du parc en sera équipée dès 2025. Pour son opérateur, JCDecaux, qui lancera également ce modèle à Toulouse l'année prochaine, il s'agit de retrouver une assise, à l'heure où ses revenus publicitaires sont également remis en question.
Les 2.500 nouveaux vélov' électriques seront lancés à Lyon en janvier 2025.
Les 2.500 nouveaux vélov' électriques seront lancés à Lyon en janvier 2025. (Crédits : JCDecaux)

Sa couleur verte et son éclair blanc détonnent, tout en gardant la physionomie générale de son prédécesseur. Le nouveau vélov' à assistance électrique (VAE) de la Métropole de Lyon vient d'être dévoilé sur les pentes de Fourvière, à Lyon (Rhône), ce vendredi 10 novembre. D'un poids légèrement plus élevé, mais cinq fois plus puissant, sa batterie électrique n'est surtout plus portative, mais intégrée. Un gage de simplicité, grâce à un appareil « confortable et puissant », décrit le président de la collectivité, Bruno Bernard (EELV), devant la presse.

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Il s'intègrera ainsi, dès son lancement annoncé en janvier 2025, au circuit d'abonnement existant, à raison d'1 euro supplémentaire par décroché, pendant une demi-heure. Un abonnement annuel spécifique à la formule électrique entrera également en vigueur, en plus de sa disponibilité pour tout trajet occasionnel. En somme, ce vélov' s'intégrera complètement dans le parc existant, à raison de 2.500 vélos électriques sur les 5.000 présents dans la Métropole. Les 428 stations (représentant 9.250 accroches) seront toutes adaptées pour sa recharge à la fin de l'année 2024, « sans effet sur le maintien du service », assure Laurent Vaudoyer, directeur régional Auvergne-Rhône-Alpes de JCDecaux.

Vélov électrique

Un service imbriqué aux revenus publicitaires

Il s'agit bien d'une refonte totale du service électrique, là où Lyon était précurseur dans le monde, avec Vienne (Autriche) avant elle, du lancement du système de vélo en libre-service, dès 2005. Mais le choix d'une batterie portative, sur abonnement, à intégrer à chaque utilisation, a fait flop : « Il y a un an, j'exprimais ma déception à JCDecaux. Se promener avec sa batterie électrique, ce n'est pas l'esprit de liberté du vélov' », tranche Bruno Bernard. Car seuls 3.200 abonnés ont adopté la formule e-vélov' en 2022, trois ans après son lancement, sur les 89.000 abonnés du service (dont la moitié en formule « jeunes », entre 15 et 26 ans).

« Lyon est la ville où notre service marche le mieux en Europe, en nombre d'abonnés et de voyages par jour », relève Jean-Michel Geffroy, directeur général Territoires et Institutions de JCDecaux, qui pointe une croissance de 6 % du nombre d'abonnés longue durée en 2023.

Décision a donc été prise de revoir la formule, assurée par JCDecaux en marché public (renouvelé), qui court de 2018 (avec le « vélov' nouvelle génération », remplaçant l'intégralité du premier parc) à 2032. Le tout, sans ajustement du budget: « la seule différence porte sur le calendrier, pointe Bruno Bernard. Nous allons donner un peu plus en 2024-25, un peu moins à partir de 2027 ».

« Nous travaillons à budget constant pour la métropole. Nous avons de grandes ambitions et pensons qu'une forte adhésion générera des recettes qui permettront de financer en partie les investissements. C'est ce qui a permis de maintenir le coût pour la collectivité. Nous serons sur un usage pour tout le monde, spontané. Quand on regarde Paris et les vélib' (Smovengo), il n'y a pas de raison qu'à Lyon, le VAE ne prennent pas dans la même proportion. Là-dessus, nous pensons qu'il n'y a pas vraiment de sujet », remarque Katia Gury, responsable financière de l'activité vélo de JCDecaux en France.

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Ce contrat, d'un chiffre d'affaires estimé à 378 millions d'euros, porte sur la conception, mais aussi l'installation, la maintenance et l'entretien des vélos, mais aussi du mobilier urbain, à savoir les abris voyageurs et les panneaux publicitaires. Il s'appuie ainsi en partie sur les revenus publicitaires. Ou plutôt, sur l'économie des redevances dont se privent les communes du Grand Lyon. Mais il faudra trouver une nouvelle articulation avec la majorité métropolitaine actuelle, qui se montre moins enthousiaste : la Métropole a en effet adopté, en juin dernier, un règlement local de la publicité, visant à réduire de 60 à 90 % le nombre de panneaux publicitaires d'ici à 2026. Et à la question de l'avenir de ce modèle, les élus répondent sur l'équilibre du budget de la métropole.

« A Lyon, c'est l'une de nos activités servicielles complémentaires. Il y a le contrat du mobilier urbain, de l'affichage publicitaire, qui est un marché mixte avec le vélo. Nous avons les deux modèles, c'est imbriqué », ajoute Katia Gury.

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Un déploiement à Toulouse en 2024

L'une des solutions à la problématique se trouve peut-être dans l'augmentation de la tarification (sauf abonnement solidaire), qui passerait de 31 à 39 euros par an pour la formule classique à partir du 1er janvier 2025. Mais cela doit encore être délibéré lors du prochain conseil métropolitain, en décembre.

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JCDecaux s'appuie notamment sur son expérience au Luxembourg (100 % de vélos électriques à batterie intégrée depuis 2018) pour appuyer le développement de son nouveau service. Cette fois, la « simplification » est mot d'ordre. La société entend s'appuyer sur différents usages, « aussi bien les trajets occasionnels, à 1 euro au décrochage, que le vélotaf, pour les trajets domicile-travail », ajoute Laurent Vaudoyer. Dans la même veine, un service similaire sera déployé à Toulouse à partir de septembre 2024.

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