Coupe du monde de rugby : 12 millions d'euros de retombées pour l’économie stéphanoise

Après la compétition, voici l’heure des comptes pour la Métropole de Saint-Etienne. Avec 12,1 millions d’euros de retombées économiques pour 2,9 millions d’euros d’investissement public selon une étude d’impact réalisée par le cabinet spécialisé Protourisme, Saint-Etienne Métropole s’estime très satisfaite. Au-delà de son aspect festif et populaire, l’événement a généré de l’activité économique et un boost d’image pour le territoire.
210.000 visiteurs ont été accueillis à Saint-Etienne en septembre pour la Coupe du monde de rugby 2023. (Crédit Saint-Etienne Métropole)
210.000 visiteurs ont été accueillis à Saint-Etienne en septembre pour la Coupe du monde de rugby 2023. (Crédit Saint-Etienne Métropole) (Crédits : Fabrice Roure)

Trois semaines après la finale de la Coupe du Monde de Rugby, l'heure est aux bilans locaux. Les villes hôtes sortent les calculettes. Le jeu en valait-il économiquement la chandelle ? Pour Saint-Etienne, qui a accueilli quatre matchs à guichets fermés et dont le stade fait plus souvent résonner les chants des supporters de football que ceux des fans de rugby, la réponse est oui selon l'étude réalisée pour le compte de Saint-Etienne Métropole par Protourisme, cabinet conseil de référence pour les secteurs du tourisme et des loisirs.

Lire aussiTourisme, transports : les attentes de Lyon pour la Coupe du monde de rugby

Les chiffres donnent le sourire au maire (ex-LR) de la Ville, Gaël Perdriau, par ailleurs président (en retrait) de la Métropole de Saint-Etienne.

« Il a fallu se battre pendant six ans pour obtenir ces quatre matchs, nous étions en concurrence dans la région avec Clermont-Ferrand par exemple ou au niveau national avec des villes du Sud-Ouest de la France où la culture rugby est plus implantée. Nous avons remporté la bataille et les résultats sont là, les retombées économiques et les retombées d'image sont excellentes », se réjouit l'édile.

4 euros de retombées pour 1 euro investi par la collectivité

À  l'heure des comptes, Saint-Etienne Métropole inscrit 2,9 millions d'euros dans la colonne « dépenses ». Elle correspond à l'investissement total consenti pour accueillir cette coupe du monde, dont 1,5 million (subventions comprises) pour la « fan zone », le village rugby qui avait ouvert ses portes pour retransmettre les matchs de l'équipe de France et ceux se jouant dans « le Chaudron ». 1,4 million a également été dépensé dans la communication, la mise aux couleurs de la ville et dans des actions de l'office de tourisme. Est aussi intégré à ces 2,9 millions d'euros le manque à gagner de la STAS, l'opérateur de transport de Saint-Etienne, pour la gratuité offerte les soirs de matchs aux spectateurs munis d'un billet (64.000 d'entre eux en ont profité). À  noter que la facture totale aurait été limitée, selon la Métropole, par son choix de gérer en régie cet événement, de bout en bout, contrairement à toutes les autres villes hôtes qui ont préféré opter pour une délégation de service public.

Dans la colonne recettes, et c'est ce qui donne autant le sourire à Gaël Perdriau et à Sylvie Fayolle (présidente par intérim de SEM), la collectivité peut inscrire un beau 12,1 millions d'euros : hôtellerie, restauration, transports, sécurité, commerces... Cette somme inclut 1,7 million d'euros d'investissement de Saint-Etienne Métropole qui a été fléché vers les entreprises locales.

« Les soirs de matchs, quasiment tous les hôtels du territoire ont affiché complet et on était sur une moyenne de 75% pendant toute la durée de la compétition », précise Robert Karulak, président de l'Office de tourisme métropolitain.

Les plateformes Airbnb/Abritel étaient elles à une moyenne de 40% de taux d'occupation sur la toute la période de la compétition.

53% de visiteurs étrangers

Dans le détail, Saint-Etienne et sa Métropole ont accueilli, pendant la coupe du monde de rugby 200.000 personnes selon Protourisme, dont 53% étaient des visiteurs étrangers : 22% d'Argentins, 22% de Portugais, 20% de Britanniques, 17% d'Australiens. L'équipe nationale australienne avait d'ailleurs son camps de base pour toute la compétition à la Charpinière, établissement haut-de-gamme du territoire. 52% de ces 200.000 visiteurs ont passé au moins une nuit sur place, ce qui a généré 110.000 nuitées. En moyenne, les supporters ont dépensé 94,5 euros.

Lire aussiCoupe du Monde de rugby 2023 : Saint-Etienne dans les starting-blocks

Avec 4,20 euros de retombées économiques revendiquées pour un euro investi (contre 2,5 euros de retombées lors du dernier Euro de football, 2,40 euros pour le Tour de France et 1,5 euro pour la Biennale du Design), sans compter les retombées en termes d'images qui pourraient se concrétiser dans les chiffres du tourisme des prochaines années, Saint-Etienne estime donc faire une excellente opération. Qu'elle compte bien réitérer pour les Jeux Olympiques 2024. Geoffroy Guichard accueillera en effet à cette occasion plusieurs matchs de football.

À noter toutefois que, s'il est effectivement positif en termes de retombées économiques, le bilan de Saint-Etienne brille moins que celui de Toulouse par exemple. La Ville rose, qui a accueilli cinq matchs, vient également de publier son bilan. Verdict :  77 millions d'euros de retombées économiques pour 12 millions investis (dont deux millions dans ce qu'elle revendiquait comme la plus grande fan zone française avec 200.000 supporters accueillis, soit dix fois plus qu'à Saint-Etienne). Soit 1 euro investi pour 6,4 euros de retombées.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.