Au premier trimestre 2023, la ville de Lyon se place en troisième position sur le marché de l'immobilier tertiaire avec 44.000 m² placés, juste derrière Toulouse (45.000 m² placés) et Lille (53.000 m² placés).

Mais pas de quoi s'inquiéter de l'attractivité de la ville, selon Benoît de Fougeroux, directeur régional BNP Paribas Real Estate Transaction : « Ce n'est qu'un premier trimestre. Pendant une bonne partie de 2022, Lyon était derrière Lille. Le T1 a rarement fait l'année. »

Moins de grandes transactions

Malgré tout, ces 44.000 m² placés représentent une baisse de -41% par rapport au premier trimestre 2022. Une baisse qui s'explique par plusieurs facteurs : « L'an dernier, il y avait un compte propre pour la Cité administrative d'environ 20.000 m². Il n'y a pas d'inquiétude particulière, mais on ne refera pas 2022, parce qu'on ne devrait pas enregistrer de deal de plus de 10.000 m². L'an dernier, nous en avions fait quatre. On devrait être à moins de 300.000 m² fin 2023 », détaille Benoît de Fougeroux. Pour mémoire, fin 2022, le marché tertiaire lyonnais enregistrait 325.000 m² placés.

Cette légère érosion du marché est donc en partie due à la baisse - voire l'absence - de commercialisation de très grandes surfaces. En 2022, 568 transactions ont été enregistrées, dont neuf au-dessus de 5.000 m². « Ce qui représente moins de 1% des transactions, mais un tiers des mètres carrés placés. »

Les loyers quant à eux se tiennent, avec un loyer le plus haut à 330 euros/ m² et le plus bas à 190 euros/m².  BNP Paribas Real Estate prévoit cependant une hausse dans les trimestres à venir.

Une ville fiable

En termes d'investissements, Lyon reprend la tête du classement, avec 193 millions d'euros investis dans les bureaux de la capitale des Gaules au premier trimestre 2023, devant Toulouse (103 millions d'euros) et Nantes (64 millions d'euros). Une dynamique qui confirme la confiance qu'ont les investisseurs dans la ville. « Lyon est un marché stable, dynamique, où il fait bon investir », affirme Benoît de Fougeroux.

Une dynamique qui se confirme à l'échelle nationale. « Au cours du premier trimestre, le marché régional de l'investissement en bureaux reste attractif avec 547 millions d'euros engagés en 49 transactions, soit 40% du volume global investi toutes classes d'actifs confondues. Ce montant reste supérieur à la moyenne décennale (479 millions d'euros), illustrant ainsi la montée en puissance de l'investissement en bureaux en régions depuis 2014 », explique un communiqué de BNP Paribas Real Estate.

La conjoncture influence le marché

« Le marché se tient bien, l'offre est maîtrisée, d'autant plus qu'elle est frappée par l'obsolescence, comme partout en France. » Le décret tertiaire de 2018 oblige en effet, depuis fin 2022, les bâtiments à usage tertiaire avec une surface de plus de 1.000 m² à tendre vers une économie d'énergie finale de 60% à l'horizon 2050. Pour coller à la réglementation, « les entreprises veulent du neuf qui rentre dans le décret tertiaire », affirme le directeur régional. L'obsolescence de l'offre pourrait aussi amener, à terme, à une raréfaction de l'offre, le temps que les bailleurs remettent leurs biens à niveau.

Le contexte macro-économique ne favorise pas non plus l'activité du marché. « Les entreprises hésitent à bouger. Elles continuent leurs réflexions sur l'outil de travail, mais hésitent à passer le cap parce que ça a des conséquences financières. L'environnement économique est chahuté, donc elles se demandent si c'est le bon moment », analyse Benoît de Fougeroux.