Grand Lyon : cette décision qui donne (finalement) le feu vert au projet d’Arena de l’OL

Il avait suscité des dissensions au sein de sa majorité écologiste. Le projet de salle "Arena" porté par l'Olympique lyonnais, qui prévoit notamment d’installer un nouveau grand complexe « multifonctionnel » sur une friche industrielle de l’Est lyonnais, aura finalement été adopté par le conseil métropolitain du Grand Lyon ce lundi, en contreparties de « garanties » offertes par le club lyonnais concernant son impact environnemental. Le projet devrait sortir de terre d’ici fin 2023.
L'Arena projetée par l'Olympique lyonnais vise à accueillir jusqu'à 80 à 120 manifestations par an, sur une surface au sol de 14.500 m2, pour laquelle il aura toutefois fallu montrer patte verte auprès des élus du Grand Lyon.
L'Arena projetée par l'Olympique lyonnais vise à accueillir jusqu'à 80 à 120 manifestations par an, sur une surface au sol de 14.500 m2, pour laquelle il aura toutefois fallu montrer patte "verte" auprès des élus du Grand Lyon. (Crédits : DR/OL)

Il devra réduire les impacts environnementaux de son bâtiment, s'engager à ne pas accueillir par exemple de concerts de moins de 6.000 places afin de ne pas concurrencer le tissu des petites salles de spectacles de l'agglomération, ou encore plus largement améliorer son empreinte carbone.

Le projet de nouvelle salle Arena que nourrissait l'Olympique lyonnais (dont les tout premiers plans remontent à 2010) a montré patte blanche -ou plutôt verte-, à l'occasion d'un vote du conseil communautaire qui se tenait ce lundi au sein du Grand Lyon.

Car pour cette nouvelle infrastructure, appelée à accueillir jusqu'à 16.000 personnes, l'objectif était déjà que l'exécutif écologiste du Grand Lyon puisse entériner les ajustements nécessaires à un tel projet au sein du Plan local d'urbanisme et d'habitat (PLUH).

Situé à Décines, juste à côté du Groupama Stadium sur le site d'OL Vallée, « le projet Aréna de l'Olympique Lyonnais aurait une emprise au sol de 14.500 m2 pour une hauteur maximale de 34 mètres », comme le précise lui-même le club lyonnais.

Et la partie était loin d'être pas gagnée puisqu'en décembre dernier, ce dossier avait suscité une division au sein de la majorité conduite par Bruno Bernard. A tel point qu'une première délibération n'avait pu être adoptée qu'avec le soutien de l'opposition.

La mise en comptabilité du PLU impliquait qu'une concertation préalable ait lieu, notamment au travers de réunions publiques, mais également qu'un vote entérine ensuite cette décision par les élus du Grand Lyon.

Un premier soutien à demi-mots

Finalement, c'est chose faite puisque le vote de ce lundi en conseil communautaire aura servi de « test » ultime pour ce projet.

Avec une délibération qui aura obtenu 120 votes favorables au total (et 12 contre), cet épisode aura également permis de faire « coup double » puisqu'elle sauve, d'un côté, le dossier in-extremis, en échange de plusieurs engagements forts en matière environnementales de la part du groupe OL. Elle aura aussi, plus largement, permis de dessiner une position majoritaire au sein du groupe écologiste, qui était jusqu'ici fortement divisé sur la nécessité d'une telle construction.

Le président écologiste Bruno Bernard avait lui-même affirmé :

« Ce n'est pas la culture que je préfère et vous ne risquez pas de me voir dans cette salle", avant de préciser à son sujet : "Ce n'est pas ici une question d'être pour ou contre, c'est un projet privé mené sur une friche industrielle et c'est pour cela que nous devons modifier le PLU-H. Ce projet doit donc être amélioré pour être le plus écoresponsable possible".

Des concessions pour un projet plus "vert"

Dans un communiqué publiée dans la foulée, l'OL s'est quant à lui "réjoui" d'une telle décision, tout en annonçant en parallèle plusieurs mesures destinées à réduire l'impact environnemental de son nouveau complexe. Cela n'aura été possible qu'après quelques aménagements, consentis par le Club lyonnais, sur son projet d'origine.

L'OL évoque notamment lui-même avoir réalisé des concessions, à travers notamment la réduction de "l'emprise au sol du bâtiment, réduite de 11%, tandis que les espaces de pleine terre représenteront 30% de la parcelle, soit une augmentation de plus de 50% par rapport au projet initial".

Par ailleurs, le toit de l'Arena devrait être composé d'une surface végétalisée, ainsi que de panneaux photovoltaïques, tandis que club s'engage à mettre en place "une politique d'insertion des personnes éloignées de l'emploi".

Mais aussi à participer financièrement à deux projets métropolitains, comme préalables à l'édification de son Arena au sein de ce quartier situé à l'Est de la ville : à savoir la réalisation d'une passerelle au-dessus de la Rocade Est, ainsi que la construction d'un corridor écologique.

De son côté, deux élus du groupe local EELV Rhône-Amont (Catherine Creuze et Matthieu Vieira) ont réagi dès hier en évoquant un projet "amélioré, mais toujours mal inséré". Car malgré une "nette amélioration" de la première mouture du projet chapeautée par Béatrice Vessilier, la vice-présidente du Grand Lyon en charge de l'urbanisme, ils soulignent que "l'implantation de ce projet à côté du parc OL demeure insatisfaisante".

Selon eux, les avis "majoritairement défavorables de l'enquête publique ont démontré l'opposition des habitants du Grand Est lyonnais à la création de cette Arena", mettant notamment en exergue "l'augmentation des déplacements ainsi que la rocade est, déjà saturée", et affirment que "d'autres lieux auraient été plus pertinents pour la construction de cette salle".

Un nouveau "temple" pour 80 à 120 manifestations par an

Pour rappel, ce projet, qui prévoit la construction d'une grande salle multifonctionnelle, vise à accueillir « 80 à 120 manifestations par an », dont des concerts, des spectacles et séminaires d'entreprises, mais aussi des rencontres sportives à l'image des matchs de l'Asvel, le club de basket présidé Tony Parker (et dont l'OL est actionnaire).

Pour l'OL, qui dispose déjà du Groupama stadium de 60.000 places (actuellement sous contrat de naming avec l'assureur du même nom depuis 2017), ce nouveau complexe amené à prendre part dans son OL Vallée n'aura d'ailleurs pas vocation à faire concurrence aux équipements existants, comme la Halle Tony Garnier (dans le 7e arrondissement de Lyon).

« A Londres, il y a plus d'une dizaine de stades... Il y a la place dans une grande métropole européenne pour des sites complémentaires », estimait le directeur général adjoint de l'OL, en charge du projet de l'Arena, Xavier Pierrot à la presse, en janvier dernier.

Budget estimé de cette opération ? 140 millions d'euros, que le groupe compte financer entièrement sur fonds privés. Et la crise sanitaire n'y aura rien changé. Le groupe espère désormais une mise en service de cet équipement désormais envisagée pour fin 2023.

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