Elle est entrepreneure, elle a co-fondée en 2019 l'entreprise lyonnaise Leonod spécialisée dans l'achat/revente de bitcoins et enregistrée auprès de l'AMF (Autorité des Marchés Financiers). Elle est aussi cheffe de file de la communauté lyonnaise du bitcoin, tout en étant enseignante dans plusieurs écoles de commerce (Grenoble École de Management et Burgundy School of business notamment).
Désormais, Aurore Galves-Orjol est aussi candidate aux élections législatives qui se tiendront dans quelques jours. Elle se présente dans la 8e circonscription de l'Isère (territoire de Vienne), avec son suppléant Nicolas Cantu, lui aussi spécialiste du bitcoin.
Candidature inattendue
A 33 ans, Aurore Galves-Orjol fait là ses premiers pas en politique, sans étiquette et sans investiture nationale. Avec un sujet central (et unique d'ailleurs), inédit dans le paysage politique français : le bitcoin, cette monnaie virtuelle lancée en 2008 et présentée comme une alternative à la monnaie fiduciaire officielle émise par les États.
« Il est vrai que ma candidature est inattendue, mais la dissolution l'a été aussi. Je ne me reconnaissais pas dans les alliances à droite et à gauche. Le « faire barrage » qui est proposé depuis quelques années, ne me convient pas non plus et le vote blanc n'est pas une solution. Il me semble qu'il faut désormais apporter de nouvelles idées. Ces élections législatives représentent pour moi une occasion intéressante de mettre en lumière le bitcoin et ce qu'il pourrait apporter à l'économie française », explique la candidate.
Selon une étude récente de KPMG, 12% des Français (6,5 millions de personnes) possédaient des crypto-actifs début 2024. C'est 28% de plus qu'en 2023.
Des enjeux politiques et sociétaux autour du Bitcoin
Aurore Galves-Orjol met en avant plusieurs enjeux politiques et sociétaux autour du bitcoin. Sur la politique monétaire déjà.
« Elle est actuellement entre les mains d'institutions nommées par les États et elle est nécessairement inflationniste. Le bitcoin, qui est limité à 21 millions d'unités au maximum, est justement lui conçu pour ne pas subir l'inflation. Inclure le bitcoin dans la politique monétaire permettrait d'apporter plus de stabilité », avance l'experte en bitcoin.
La candidate s'avance aussi sur le terrain de la transition écologique, alors même que Bitcoin est plutôt pointé du doigt pour ses process de minage énergivores, ces processus complexes de validation des transactions assurés par des « mineurs », grâce à des calculs opérés sur des ordinateurs puissants souvent implantés dans de grands entrepôts dédiés, « des fermes de minage » avec une empreinte carbone plus ou moins importante selon les pays et leur mix énergétique.
Ces « mineurs » perçoivent un pourcentage des transactions sur lesquelles ils travaillent. L'idée a commencé à faire son chemin dans la communauté du bitcoin. Couplées à de la production d'énergies renouvelables parfois produites en excès, ces plateformes de minage pourraient représenter des flux de financement nouveau pour la transition énergétique.
Autre sujet central du débat politique actuel : le financement des retraites. Là encore, pour Aurore Galves-Orjol, le bitcoin pourrait être intégré à l'équation. La question de la protection des individus dans l'espace numérique est également au cœur de sa campagne.
« A l'ère du numérique, Bitcoin est un outil puissant de souveraineté individuelle et pourtant, il est ignoré par les différents courants politiques. Je veux amener ce sujet de progrès dans les débats. C'est d'autant plus important que nous, acteurs des cryptomonnaies, subissons des lois édictées par des personnes qui ne connaissent rien à ce sujet ».
Elle sait que sa candidature a peu de chance d'aboutir, mais « amener le sujet du bitcoin sur la table des débats » représenterait déjà à ses yeux un pas significatif. « Je suis convaincue que nous pouvons fédérer du monde autour de ce sujet. Peut-être pas un parti mais au moins un mouvement ».
Elle aura en face d'elle, le 30 juin prochain, Caroline Abadie (Ensemble !), Jacques Lacaille (Extrême gauche), Cécile Michel (NFP), Hanane Mansouri (Union de l'extrême-droite) et Jean-Claude Lassalle (LR).
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