« L'intérêt de travailler auprès de chercheurs, c'est qu'ils sont toujours en avance » (Sophie Jullian, SATT Pulsalys)

LYON BUSINESS. Depuis dix ans, la société d'accélération du transfert de technologies, Pulsalys, sort les découvertes des laboratoires pour les amener jusqu'au grand public ou à l'industrie. Sa présidente, Sophie Jullian, revient le bilan et les évolutions qui ont marqué Pulsalys.
(Crédits : DR Capture écran)

« Notre métier c'est d'être auprès des chercheurs, identifier dans les travaux les résultats qui ont un potentiel d'innovation et à partir de ces résultats d'investir et de développer pour en faire un nouveau service pour la société », explique Sophie Jullian, présidente de la société d'accélération du transfert de technologies (SATT) Pulsalys.

Il existe treize SATT en France, toutes avec ce même objectif d'aller sortir les découvertes scientifiques des laboratoires pour les valoriser dans des entreprises ou des startups.

300 projets en dix ans

Pulsalys s'appuie sur les innovations issues des 172 laboratoires de l'Université de Lyon et avec une expertise pour repérer les potentiels d'innovation qui s'étend aussi jusqu'à Saint-Étienne. « Nous sommes auprès des chercheurs académiques, université, grandes écoles, de l'académie à la fois à Lyon et Saint-Étienne. On les trouve en allant dans les labos, en regardant ceux qui ont des prix et en faisant des appels à projets et des ateliers toute une dynamique auprès d'eux. »

La SATT du bassin lyonnais fête d'ailleurs cette année ses dix ans de création. En tout, « on a développé 300 projets, sur lesquels on a investi 35 millions d'euros, créé 130 startups et accompagné presque 45 PME. Les startups ont levé 200.000 millions d'euros, elles font 12 millions d'euros de chiffre d'affaires par an et ont créé presque 1.000 emplois. »

En dix ans, les domaines des projets accompagnés ont aussi varié. Aujourd'hui les projets se tournent principalement vers la santé et les enjeux de transition dont la chimie, le transport, la ville demain et le recyclage. Des projets de plus en plus tournés vers les activités durables, décarbonées et plus sobres.

« L'intérêt de travailler auprès des chercheurs, c'est qu'ils sont toujours en avance. Même il y a dix ans, ils étaient déjà sur ces préoccupations, c'est-à-dire les grandes transitions et les grands enjeux. Il y avait sans doute plus de numérique et aujourd'hui on va être beaucoup plus sur les transitions tout ce qui va être recyclage, économie d'énergie, hydrogène. »

Parmi les exemples de projets soutenus par Pulsalys qui ont bien fonctionné, on retrouve Lactips, qui fait du plastique biodégradable à base de protéine de lait, Keranova, qui a conçu un robot pour opérer de la cataracte qui n'attend plus que le marquage « conformité européenne », Mecaware, qui extrait les matériaux stratégiques des batteries et Healshape, spécialiste de la reconstruction mammaire 3D.

Travailler sur la parité

En 2020, avec l'incubateur Les Premières, Pulsalys a fondé le programme d'incubation Deep Tech au féminin, Strong(h)er. Car 8% des entrepreneurs Deep Tech sont des femmes, contre 28% dans l'entrepreneuriat classique.

« L'objectif est d'aller dans les laboratoires chercher des chercheuses et leur donner déclic pour oser, voire imposer le fait d'avoir un projet. » La troisième promotion a été finalisée la semaine dernière, comptant une dizaine de femmes. « 50% vont vers la transformation en startup », souligne Sophie Jullian.

Mais la route pour la parité reste encore longue. « On avait que 20% femme dans les équipes dirigeantes alors que 40% des chercheurs sont des femmes et on est passés à 30%. On reste loin de la mixité et surtout au niveau des dirigeants où les femmes restent à moins de 10%. »

L'an dernier, six startups que Pulsalys a accompagnées ont remporté le concours d'innovation de Bpifrance, I-lab. Les résultats pour cette année seront connus le 4 juillet.

 « Ce sera difficile de faire mieux mais on espère être toujours sur la même trajectoire. Les résultats de la région sont excellents. J'étais à Vivatech la semaine dernière ou le CNRS présentait ses résultats. Il y a 24% de startups du CNRS viennent de la région, contre 20% d'Île-de-France. On est très fiers de nos résultats. »

Retrouvez l'intégralité de l'interview ici.

Un décideur chaque semaine

Pour rappel, le groupe La Tribune et BFM Lyon s'unissent depuis la rentrée dernière pour vous proposer, à travers l'émission Lyon Business (tous les mardis à 17h45), l'interview d'un décideur de l'économie lyonnaise au cœur de l'actualité.

Une occasion de décrypter ensemble les enjeux des dossiers et tendances de l'économie locale, animée par Élodie Poyade pour BFM Lyon et Marie Lyan pour le bureau Auvergne Rhône-Alpes du journal La Tribune.

Une émission à retrouver en direct et en replay sur la chaîne BFM Lyon, disponible sur le canal 30 de la TNT et sur les chaînes 479 (box SFR), 315 (Bouygues) et 915 (Free), ainsi que sur le bureau Auvergne Rhône-Alpes de La Tribune.

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