A Brides-les-Bains, la crise énergétique ricoche sur l'accueil des Championnats du monde de ski

En Savoie, la petite commune de Brides-les-Bains, connue pour ses thermes et sa proximité avec le domaine skiables les Trois Vallées, tourne au ralenti depuis deux mois. Alors qu’elle est sur le point d’accueillir la presse internationale des championnats du monde de ski (du 6 au 19 février) et plusieurs équipes sportives, plusieurs établissements de tourisme ont fait le choix de repousser leur date d’ouverture pour pallier la hausse du coût de l’énergie.
Le maire de Brides-Les-Bains, Bruno Pideil, s'est même fendu d'un courrier à Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, pour l'alerter sur  l'explosion du prix de l'énergie qui fragilise les acteurs du tourisme de son territoire.
Le maire de Brides-Les-Bains, Bruno Pideil, s'est même fendu d'un courrier à Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, pour l'alerter sur l'explosion du prix de l'énergie qui fragilise les acteurs du tourisme de son territoire. (Crédits : Valentin Vion)

Dans quelques jours, le village savoyard de Brides-les-Bains - première station thermale française pour le traitement de la surcharge pondérale avec 12.000 curistes par an et porte d'entrée du domaine skiable les Trois Vallées -  vivra au rythme des championnats du monde de ski « Courchevel-Méribel 2023 ».

Un événement sportif majeur qui devrait attirer des milliers de touristes, et pour lequel, comme à l'occasion des JO d'Albertville de 1992, Brides-les-Bains sera village d'accueil. Disposant de 4.800 lits dont 2.500 en appartements, la petite station de 500 habitants permanents hébergera la presse internationale (plusieurs centaines de journalistes attendus) ainsi que plusieurs équipes nationales de skieurs.

Une belle opportunité donc pour cette commune, frappée d'abord par la fermeture de ses thermes pendant plusieurs mois en 2019, en raison de la présence d'une bactérie qui avait nécessité plus de trois millions d'euros de travaux puis par deux années de crise sanitaire.

Sauf que la situation ne serait en réalité pas si rose pour les professionnels de la station. Son maire (sans étiquette) Bruno Pideil s'est même fendu d'un courrier à Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, pour l'alerter sur la situation. En cause : l'explosion du prix de l'énergie qui fragilise les acteurs du tourisme de son territoire.

Fermer plutôt que de perdre de l'argent

 « Il existe un grand élan de solidarité entre professionnels et une implication forte de tous pour que notre station accueille du mieux possible les parties prenantes des championnats du monde de ski, mais la situation actuelle fait courir le risque de montrer un site dont une partie des lieux d'accueil serait fermée. Avec pour conséquence de ne pas pouvoir accueillir la totalité des médias étrangers, ce qui serait préjudiciable pour notre image et pour l'organisation de l'événement », explique l'édile de Brides-les-Bains.

Celui-ci pointe en effet la fermeture temporaire de deux des douze hôtels de sa commune en décembre et janvier, deux fermetures réalisées certes à une période plus creuse pour la station, mais qui ne sont habituellement pas effectuées.

« En janvier, les prix sont moins élevés et les taux de remplissage moins importants que sur le reste de l'année. Avec le nouveau coût de l'énergie, certains ont donc préféré fermer plutôt que de perdre de l'argent ».

Du côté des thermes de Brides-les-Bains, gérées en délégation de service public (DSP) par le groupe Lebon, le grand spa thermal ferme habituellement de fin octobre jusqu'au 25 décembre et rouvre ses portes avec l'arrivée des skieurs sur la station pendant les vacances de Noël. Cette année, l'établissement a fait le choix de repousser d'un mois sa réouverture, en raison de l'augmentation forte du prix de l'énergie. L'établissement explique qu'il a préféré décaler sa réouverture pour préserver sa rentabilité, janvier n'étant pas un mois très favorable en termes de chiffre d'affaires.

« La crise de l'énergie impacte globalement l'activité de la station », commente le maire de Brides-les Bains. Dans ce contexte, Bruno Pideil (élu en 2020, propriétaire de deux hôtels sur la commune, et président du collectif SOS Acteurs économiques créé en 2019 à l'occasion de la crise thermale de Brides) sollicite une intervention forte de l'Etat.

« Les ratios ici vont jusqu'à +300% du montant de la facture. Alors, oui, il y a des aides annoncées et des annonces de l'Etat, mais concrètement sur le terrain, la situation est très complexe pour les petits professionnels du tourisme que nous sommes ». Sinon, conclut-il, les risques de fermetures partielles, ou même définitives, sont réels.

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