Santé : à Lyon, la future académie de l'OMS doit placer la ville « au cœur » de l'écosystème mondial

Réunis à Lyon pour la présentation de la nouvelle stratégie mondiale de santé française, les trois ministres des Affaires étrangères, de la Santé et de la Recherche, ainsi que le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, ont dressé les grandes lignes du futur centre de formation international de l'organisation. « L'académie OMS » formera à distance et en présentiel, à partir d'octobre 2024, les professionnels de santé du monde entier aux actes médicaux prioritaires, mais aussi à la gestion financière, ou de crise.
Les représentants de l'Etat, mais aussi le directeur général de l'OMS, 
le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, étaient à Lyon ce 12 octobre pour la présentation de la stratégie de santé mondiale française. L'occasion également de célébrer les 75 ans de l'organisation des Nations Unies, créée en France en 1948.
Les représentants de l'Etat, mais aussi le directeur général de l'OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, étaient à Lyon ce 12 octobre pour la présentation de la stratégie de santé mondiale française. L'occasion également de célébrer les 75 ans de l'organisation des Nations Unies, créée en France en 1948. (Crédits : Emma Rodot - La Tribune AURA)

Le chantier progresse au cœur du biodistrict de Gerland, au sud de Lyon, et une date d'inauguration est déjà annoncée : « octobre 2024 ». La première promotion d'étudiants de l'Académie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fera son entrée à Lyon dans moins d'un an. Le bâtiment, presque achevé, était également le lieu choisi par l'Etat pour annoncer le lancement de sa nouvelle stratégie de santé mondiale, ce jeudi 12 octobre. Celle-ci court de 2023 à 2027, pour un premier budget de 2 milliards d'euros d'ici à 2024. Contre 1,5 milliard pour la précédente période, de 2020 à 2022.

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L'Etat dévoile une stratégie de santé mondiale

Les ministres des Affaires étrangères, Catherine Colonna, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, ainsi que de la Santé, Aurélien Rousseau, ont en effet présenté les grandes priorités de la nouvelle feuille de route dans les locaux voisins du Centre international de recherche contre le cancer.

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Celle-ci porte sur cinq axes : atteindre la couverture sanitaire universelle, prévenir et lutter contre les maladies infectieuses, mais aussi soutenir l'intégration de l'approche climatique et environnementale de la santé, dite « one health ». Cette dernière intégrant, observe Aurélien Rousseau, « l'émergence et la réémergence de maladies d'origine animale ». Les deux dernières priorités concernent la consolidation de l'architecture de santé mondiale, avec l'OMS comme « moteur », et la promotion de la recherche française.

La France a « doublé » sa contribution à l'OMS en 2023 par rapport à l'avant Covid-19

Derrière ces différentes approches, l'Etat affirme tirer les enseignements de la crise sanitaire du Covid-19. Une stratégie qu'elle veut d'abord multilatérale, via la participation de la France aux différents fonds de l'OMS (lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose, Unitaid, Gavi). Pour certains d'entre eux, l'Etat alloue en effet, derrière les Etats-Unis, le deuxième plus gros portefeuille mondial, indique le ministère des Affaires étrangères. A l'échelle globale, la France est le premier contributeur européen.

« En 2023, la contribution de la France au financement de l'Organisation mondiale de la santé a augmenté de 50 % par rapport à la période pré-Covid-19 », a déclaré Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères et de l'Europe, le 12 octobre.

Le directeur général de l'OMS, le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui s'est également déplacé à Lyon, a tenu un discours plus général :

« L'unique alternative aux conflits, c'est l'approche globale. Le futur est aujourd'hui questionné. Il faut revenir vers un futur partagé. »

À Lyon, l'académie OMS formera « des milliers » de personnels et cadres de la santé

L'académie OMS sera également la première attache de formation de l'organisation dans le monde. Pour l'heure, les antennes nationales se chargent de la formation des soignants et des dirigeants en santé publique. Mais à partir d'octobre 2024, les premières promotions d'étudiants bénéficieront de cours à distance, pour la majorité d'entre eux, via des dispositifs virtuels « à la demande », expose la direction du centre. Sur place, un grand plateau d'entrainement sera accessible et accueillera des apprentis du monde entier, dans les domaines sanitaires (dont des formations essentielles, comme l'hygiène des mains) ou encore financiers, ainsi que de la gestion de crise.

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Le bâtiment, abondé à hauteur de 120 millions d'euros - a été financé par l'Etat à 45 millions d'euros, par les collectivités territoriales à 45 millions d'euros également (dont 25 millions de la Région, 10 de la Métropole et 10 de la Ville), et par des mécènes à 30 millions d'euros. Cette « école du futur », pour reprendre les termes du directeur général de l'OMS, délivrera des formations inscrites dans les grandes priorités de l'Etat et des Nations Unies, avec une large lunette de vue, « à grande échelle ».

Si le programme de formations n'est pas encore dévoilé, il s'agirait aussi, sur place, d'entraîner des formateurs, qui feraient le relai dans leur pays. Selon Aurélien Rousseau, l'institut permettra « l'intensification de la formation avec des cours en distanciel et en présentiel ». Le tout, « en délivrant des certificats numériques pour attester des compétences ». Car « l'OMS est claire, ajoute Catherine Colonna. Pour atteindre le troisième objectif de développement durable, à savoir la santé, près de 10 millions de personnels manqueront ».

Dans cette continuité, la France accueillera, au premier trimestre 2024, la première conférence de financement international pour la lutte contre la méningite. Les ministères disent également continuer à travailler en 2024 sur le « Traité pandémie » avec l'OMS et les partenaires internationaux.

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