Automobile : comment Bontaz compte s'affranchir des voitures à moteur thermique

L’équipementier automobile haut-savoyard, présent dans le monde entier, cherche à se réinventer et se diversifier pour répondre aux enjeux climatiques. Le groupe va investir 200 millions d’euros pour accélérer la réduction de sa dépendance au véhicule thermique.
Le groupe Bontaz ambitionne que, d'ici 2030, la mobilité légère et urbaine contribue à hauteur de 25% de son chiffre d'affaires.
Le groupe Bontaz ambitionne que, d'ici 2030, la mobilité légère et urbaine contribue à hauteur de 25% de son chiffre d'affaires. (Crédits : DR)

Originaire de la Vallée de l'Arve, en Haute-Savoie, l'équipementier automobile, qui emploie 4.000 dans ses 24 usines implantées dans 11 pays, ambitionne de se réinventer pour sortir du tout thermique.

« On sait que le tout thermique est condamné, confiait en juin Christophe Bontaz, président du groupe éponyme, lors d'une conférence de presse. En 2030, elle devra représenter 30% de notre chiffre d'affaires hors moteur à combustion interne, contre 90% actuellement », faisait-il valoir. Le groupe pèse aujourd'hui près de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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Face aux enjeux climatiques actuels, à l'obligation de décarboner et aux nouvelles attentes des clients et des consommateurs, le groupe Bontaz a lancé un plan "Ambition 2030", avec à la clé un investissement de 200 millions d'euros sur 8 ans pour réorienter ses activités et sortir du tout automobile.

 « On s'est posé les bonnes questions, on a réagi. »

« Le couperet de 2035 a surpris tout le monde (interdiction, au sein de l'UE, de la vente de tout moteur thermique dans les voitures neuves, ndlr) »,  poursuit Christophe Bontaz. « Mais on s'est posé les bonnes questions, on a réagi. Cela montre que l'on se préoccupe des énergies vertes.»

Le leader mondial des sous-ensembles hydrauliques, qui équipe aujourd'hui près d'un véhicule automobile sur deux dans le monde, a donc réorienté sa production vers les voitures électriques, s'appuyant sur ses équipes de R&D.

Mais au-delà de ce virage vers l'électrique, le groupe Bontaz a également fait le choix de faire un pas de côté, en se lançant également dans l'équipement des véhicules de mobilité légère et notamment les vélos électriques. Des premiers produits devraient être proposés aux marchés d'ici fin 2023.

Un changement d'orientations stratégiques

Enfin, dans une logique de réflexion autour des nouvelles énergies, Bontaz travaille également sur l'hydrogène et les piles à combustibles, en s'appuyant sur son savoir-faire en termes de management des fluides.

« Cette stratégie entraîne de profonds changements dans l'entreprise, dans notre manière de vendre », complète Daniel Anghelone, directeur général du groupe depuis 2008. « Avec peut-être davantage de services, de la récupération des produits pour les remettre en service, etc... On s'intéresse aux matières premières recyclées. Cela va changer notre manière de travailler. »

Parmi les pistes également : une intrusion dans le domaine de la data. Car avec la digitalisation, le vélo électrique peut collecter des informations. Informations monétisables pour les services assurantiels ou les infrastructures, par exemple. Un domaine nouveau pour Bontaz. Le groupe est en conséquence confronté à des enjeux de recrutements pour développer des compétences sur l'électronique notamment. Une cinquantaine de personnes devraient être recrutées dans les 18 mois.

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Une première adaptation organisationnelle a eu lieu au sein du groupe, avec la création de quatre business units distinctes pour accompagner cette diversification industrielle, aux côtés d'une direction stratégique. Avec l'objectif que, d'ici 2030, la mobilité légère et urbaine contribue à hauteur de 25% au chiffre d'affaires de Bontaz. Ce dernier devrait, selon les projections du groupe, atteindre les 500 millions d'euros, en raison de paniers moyens plus élevés dans les véhicules électriques et cela malgré des volumes plus faibles.

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