C'est une première étape de franchi pour le fonds d'amorçage industriel, impulsé par les métropoles (EELV) de Lyon et (LR) Saint-Étienne. Fin janvier, la Métropole de Lyon a officialisé en effet un premier closing à 40 millions d'euros. Ce fonds est géré par la société Demeter, qui a finalisé ce tour de table fin 2021.

Les deux métropoles avaient en effet annoncé conjointement, en mai dernier, la création de ce fonds qui vise à aider les industries à impact environnemental et social au sein de leurs territoires. "Le fonds accompagnera l'amorçage, le moment le plus critique dans la création d'entreprise", rappelle Olivier Morel, directeur territorial de la Banque des Territoires.

Une question qui s'était invitée jusque dans les priorités de la nouvelle majorité écologiste lyonnaise, qui s'est saisie au cours des derniers mois des sujets industriels :

"L'industrie représente un quart de la consommation énergétique de la métropole, ce qui n'est pas anodin. Notre vision est plutôt de transformer l'industrie vers des objectifs de sobriété, et de réduire les nuisances ainsi que les risques. Et pour cela, mieux vaut avoir à gérer des sites à côté de chez nous plutôt qu'à l'autre bout du monde", soulignait ainsi Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, en mai dernier.

Les Métropoles de Lyon et de Saint-Étienne auront donc participé respectivement à hauteur de 10,6 et de 3,1 millions d'euros sur ce tour de table. La Banque des Territoires, "agissant pour le compte de l'État dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA)" Territoires d'innovation", a quant elle participé à hauteur de 5,2 millions d'euros." Des investisseurs privés (GRDF, PLastic Omnium, Groupe SEB, la CCI...) ont également abondé de vingt millions d'euros.

Jusqu'à 80 millions d'euros d'ici cet été

Prochaine étape au calendrier : la sélection des projets industriels, qui devrait donc intervenir au printemps, en avril ou mai. "Cette première étape lance concrètement la sélection des entreprises industrielles que nous soutiendrons pour engager, ensemble, la transformation industrielle de notre territoire", commente Bruno Bernard

"Le fonds va sélectionner des entreprises qui ont un impact environnemental et sociétal positif, susceptibles d'être rentables sur le long terme. Création d'emplois, implantation territoriale, accompagnement de personnes en insertion, tonnes de CO2 évitées, économies de ressources, participation des salariés...", précise la Métropole.

D'ici l'été 2022, le fonds devrait ensuite gonfler pour atteindre les 80 millions d'euros, dont 17 millions par la Métropole de Lyon et 5 millions par la métropole stéphanoise. Ce projet s'inscrit sur le long terme, jusqu'en 2035 et devrait accompagner au total une centaine d'entreprises dans leur au stade d'amorçage et entrer au capital d'une trentaine, "avec des participations structurantes de 500.000 à plusieurs millions d'euros."

Les entreprises sélectionnées auront par ailleurs une "évaluation avant investissement, un suivi pendant l'investissement et d'une évaluation post-investissement, sur la base de 16 indicateurs d'impact."

La Métropole de Lyon compte aussi sur un retour d"investissement : "car si tout a bien fonctionné, le fonds détiendra un capital au moins deux fois supérieur à la mise de départ. Et la Métropole de Lyon pourra réinvestir ses bénéfices dans un prochain fonds et accompagner davantage d'entreprises", précise-t-elle.

A noter, que sur son territoire, "l'industrie représente 75.550 emplois soit 13 % de l'ensemble de l'emploi et que 57% de la richesse créée sur la Métropole est directement liée à l'activité productive. A Saint-Étienne, l'industrie génère la création d'environ 4.000 emplois par an.