C'est un contrat de 10 ans que viennent de signer HYmpulsion, société en charge du déploiement des infrastructures hydrogène (regroupant la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Engie, Michelin, le Crédit Agricole et la Banque des Territoires) et le producteur d'hydrogène vert et renouvelable, Lhyfe. Le groupe, fondé à Nantes en 2017 et aujourd'hui présent à travers douze pays européens, va alimenter un réseau de sept stations hydrogène pilotées par Hympulsion sur tout l'arc alpin. Le montant du contrat n'a pas été dévoilé, mais il vise à favoriser le développement de la mobilité propre.

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« Nous fournirons 1,6 tonne d'hydrogène vert et renouvelable par jour à HYmpulsion. Cela représente l'équivalent d'environ 160.000 kilomètres pour des véhicules légers, type taxis ou utilitaires, » explique Ghislain Robert, directeur commercial France pour Lhyfe.

Ce partenariat avec HYmpulsion fait partie intégrante du projet Zéro Emission Valley porté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, pionnière de la mobilité hydrogène en France. Région qui revendique détenir sur son territoire 80% des acteurs nationaux de l'hydrogène. « Nous ne sommes plus dans un système de démonstration ni de test, mais de déploiement », remarquait il y a quelques mois Laurence Minne, chef de projet Zero Emission Valley à la Région Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous cherchons à construire une solution pérenne et rentable ». HYmpulsion prévoit notamment d'installer vingt stations en quatre ans.

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Usine de production sur l'ancien site Ascométal

Afin d'assurer ce contrat, l'entreprise a décidé d'implanter en Auvergne-Rhône-Alpes une usine de production d'hydrogène. Elle a choisi, pour cela, de s'installer sur la commune du Cheylas (Isère), entre Grenoble et Chambéry, sur l'ancien site de stockage des déchets de l'aciériste Ascométal (fermé en 2015). Ce qui devrait contribuer à revaloriser cette friche industrielle et assurer la transition de l'économie locale vers un modèle plus durable. L'hydrogène sera produit par électrolyse de l'eau et à partir d'électricité issue d'énergies renouvelables.

« C'est une position centrale qui nous permettra de distribuer par camions l'hydrogène dans les différentes stations. Il s'agit d'une relation de partenariat avec la Région, avec qui nous sommes en train de faire émerger un écosystème de l'hydrogène qui n'existait pas. C'est une vraie force pour elle de permettre cette éclosion. Cela peut attirer des entreprises, intéressées par l'hydrogène vert », poursuit Ghislain Robert de Lhyfe.

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Car le producteur prévoit de chercher d'autres débouchés et d'autres clients, notamment des industriels régionaux, qui utilisent aujourd'hui de l'hydrogène gris, ou du gaz naturel. Lhyfe n'a en effet pas signé d'exclusivité avec HYmpulsion. L'usine sera en capacité, à horizon 2025, de produire 2 tonnes d'hydrogène par jour (5 MW) afin de favoriser la décarbonation de l'industrie et la mobilité. Là encore, le groupe préfère rester discret sur le montant de l'investissement et le nombre d'embauches liés à cette ouverture d'usine.

« Au-delà des enjeux nationaux de sureté d'approvisionnement énergétique, l'hydrogène répond à un triple enjeu de nos territoires : décarbonation de la mobilité légère et lourde, amélioration de la qualité de l'air dans nos vallées, et création d'emplois locaux (...) Ce projet nous permettra d'alimenter les stations HYmpulsion, en complément de l'hydrogène issu de notre électrolyseur de 2 MW (environ 800Kg hydrogène/jour) », déclare pour sa part Thierry Raevel, président d'HYmpulsion et directeur régional d'Engie.

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Lhyfe possède déjà une usine de production sur la côte vendéenne, opérationnelle depuis 2021. En 2022, elle a inauguré la 1ère plateforme pilote de production d'hydrogène vert en mer au monde. Elle compte actuellement sept sites en construction ou en extension à travers l'Europe, notamment deux qui devraient être inaugurés d'ici à la fin de l'année en Bretagne et en Occitanie.