Ce jeudi, la Région a voté le déblocage d'une aide d'urgence de 300.000 euros pour aider les Ukrainiens, victimes de la guerre amorcée par la Russie, qui a débuté dans le pays le 24 février dernier.
Quelques jours plus tôt, cette question avait fait l'objet d'un échange crispé avec l'opposition de gauche (socialiste et EELV), qui déplorait que cette question n'avait pas été communiquée à l'agenda du projet de délibération, qui devait lui être soumis mardi soir. La chef de file d l'opposition socialiste, Najat Vallaud-Belkacem, s'en était émue sur Twitter. C'est finalement chose faite.
Cette aide est principalement destinée aux associations et ONG qui accompagnent déjà les réfugiés sur place. "Nous allons faire transiter l'accompagnement de la Région par des associations qui ont l'habitude", a affirmé Laurent Wauquiez, le président LR de la Région Auvergne Rhône-Alpes. Avec parmi elles, Secouristes sans frontières, les Hospices civils de Lyon ou Aide médicale et caritative France-Ukraine, la Croix Rouge, Aide actions internationales Pompiers.
"La première priorité était le matériel médical, il y aura ensuite l'aide matérielle ainsi que les produits de première nécessité. Nous allons écrire à toutes les collectivités de la Région pour regrouper les partenariats", poursuit le président de Région.
Sur le volet d'accueil, il se fera "en lien avec les services de l'État", d'après le président de Région, qui s'attend lui-même à "un afflux de 5 à 10.000 Ukrainiens" à l'échelle régionale.
Des villes comme Lyon et Villeurbanne se sont d'ailleurs déjà positionnées sur l'accueil de ces réfugiés à l'échelle locale, en lien avec la Préfecture. La Métropole de Lyon avait elle même voté à l'unanimité, lundi 14 mars, une enveloppe de 50.000 euros au dernier conseil métropolitain à destination du collectif Alliance Urgence.
Celui-ci regroupe les organisations non gouvernementales Action Contre la Faim, Care, Handicap International, Médecins du Monde, Plan International et Solidarités International. Objectif affiché là aussi : apporter notamment "une assistance alimentaire, médicale (soins d'urgence), monétaire, des solutions d'hygiène, d'abri, d'accès à l'eau ainsi qu'un soutien psychologique et psychosocial", explique la Métropole de Lyon.
Des aides à l'insertion
"La Région sera plus utile une fois que ces réfugiés seront installés. Sur l'enseignement, nous allons organiser un accompagnement pour les étudiants ukrainiens, afin qu'ils puissent poursuivre leurs études." Elle s'engage aussi à intégrer les enfants relevant des établissements scolaires de sa compétence et leur proposer des cours de français.
Aussi, "les Ukrainiens n'ont pas le statut de réfugié, ils auront donc accès au travail immédiat. Nous allons mobiliser les outils de formations pour les aider à se former", annonce Laurent Wauquiez.
Et de donner l'exemple de l'école Tumo de Chamalières (Puy-de-Dôme) qui a déjà des passerelles avec Kyiv et qui accueillera trois formateurs ukrainiens.
L'aide aux entreprises touchées en cour de réflexion
Concernant les aides aux entreprises touchées directement ou indirectement par le conflit, "nous avons eu une première réunion de travail sur l'impact : celles qui ont des filiales ou qui traitent avec la Russie", affirme Stéphanie Pernot-Beaudon.
"Nous avons aussi recensé les difficultés sur les matières premières : le noir de carbone, le titane, l'aluminium ou le nickel qui sont importés de Russie et qui sont à l'arrêt aujourd'hui. C'est un vrai sujet de souveraineté". Un enjeu à l'image de Michelin, qui a dû suspendre la production de certains sites (du 4 au 8 mars et du 11 au 14 mars, ndlr), faute de noir de carbone, une forme élémentaire du carbone nécessaire à la production des pneumatiques.
Plus largement, la Région déclare attendre le plan de résilience, annoncé hier par Jean Catsex, afin de calibrer ses aides en complémentarité. Les contours de l'aide régionale restent encore en suspens : "L'accompagnement pourrait être économique ou aider le rapatriement du personnel, un appui aux entreprises en difficultés, sur la restructuration de la filière..." Au total, ce sont déjà 72 implantations régionales en Russie qui ont été signalée à l'exécutif régional, selon la vice-présidente.
"Les entreprises sont encore en état de choc, cela s'ajoute à la hausse des prix de l'énergie pour les entreprises". L'enveloppe attribuée à cette aide pourrait aussi être une réaffectation du plan de relocalisation.
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