Anti-gaspillage : dans la Métropole de Lyon, les bornes à compost rendues accessibles aux petits commerces

L'expérimentation des composts en libre-service lancée par la Métropole de Lyon en 2021 va s'étendre dorénavant aux petits commerces. Une façon d'aider à s'adapter à la loi Agec (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) concernant le tri biodéchets qui s'appliquera en janvier 2024 pour les plus petits d'entre-eux.
(Crédits : DR ZFA)

En tout, 740 bornes à compost en libre-service ont été installées dans la métropole de Lyon, depuis 2021. Après le 7e arrondissement de Lyon et six autres communes de la métropole, le 1er et le 4e arrondissements ont aussi été dotés de bornes. Une étape de plus dans le déploiement de ce service assuré par la Métropole de Lyon. Lundi 12 juin, la collectivité a par ailleurs annoncé qu'elle allait élargir son usage aux petits commerces, via une délibération, dans les semaines à venir. « Dans les grandes métropoles, nous sommes les premiers à le faire », a souligné Bruno Bernard, président de la collectivité.

La Métropole met à disposition gratuitement des kits (seaux à compost et sacs en papier) et ces bornes sont accessibles librement en permanence par les usagers. Les déchets sont récoltés par Suez et ensuite acheminés vers trois plateformes de compost, gérés par Les Alchimistes, Racine et Oui Compost.

«  On leur propose de bénéficier du service public »

Cette extension aux petits commerces intervient dans un contexte où la loi se resserre quant à la gestion de leurs biodéchets. En effet, comme le prévoit la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire), dès le 1er janvier 2023, l'obligation de trier les biodéchets et de les faire valoriser dans des filières adaptées (compostage ou méthanisation) a été appliquée « à tous les professionnels produisant plus de 5 tonnes par an de biodéchets, avant d'être étendue à l'ensemble des acteurs professionnels, sans seuil minimum, à la date du 1er janvier 2024 », rappelle le ministère de la Transition écologique sur son site.

Pour ces petits commerces, le seuil pour pouvoir utiliser les bornes à compost de la Métropole de Lyon est fixé à cent couverts par jour, soit cinquante places assises, avec un maximum de 120 litres de biodéchets par semaine.

« Ils ont l'obligation réglementaire de trier leurs déchets, donc on leur propose de bénéficier du service public. Les autres doivent passer par un prestataire », détaille Isabelle Petiot, vice-présidente de la Métropole de Lyon déléguée à la réduction, au traitement des déchets et à la propreté.

Aussi, « pour maîtriser l'ensemble du cycle, la Métropole travaille à la création de trois plateformes de compostage qui permettront de rendre le compost disponible aux habitants et agriculteurs du territoire. Un premier terrain a été acquis à Rillieux-la-Pape pour mettre en place la première plateforme », fait savoir la collectivité.

Objectif : 21.000 tonnes par an

Les biodéchets représentent encore un tiers du contenu de la poubelle résiduelle des Français, selon le ministère  de la Transition écologique. Les concernant, la loi Agec prévoit d'ailleurs que « tous les particuliers disposent d'une solution pratique de tri à la source de leurs biodéchets dès le 1er janvier 2024. » Le déploiement de ces bornes répond donc en partie à cette obligation réglementaire.

Dans la métropole, du côté des particuliers, ces bornes ont, en général, trouvé leur public. « C'est une réussite indiscutable, car on peut tout mettre dedans », souligne Bruno Bernard. A titre d'exemple, 76 tonnes de déchets ont été collectées dans les 140 nouvelles bornes du 1er et 4e, entre le 13 avril et le 12 juin. « C'est un travail de dentelle dans les territoires, il faut surveiller la réaction des habitants, pour voir si ça prend ou pas et établir un nouveau règlement pour avoir des règles claires », explique Isabelle Petiot.

D'ici la fin de l'année, 2.000 bornes devraient être déployées dans la métropole, à raison d'une tous les 150 mètres, avec l'objectif de récolter 21.000 tonnes de déchets alimentaires par an. Cela représente un investissement total d'environ 12 millions d'euros, dont 7,6 millions financés par l'Ademe.

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