Tassin la Demi-Lune, pionnière du jardinage-compostage de balcon

Tassin la Demi-Lune entend verdir son centre-ville via des espaces publics plus naturels mais veut élargir son action aux espaces privés. Elle se lance dans une opération novatrice d’équipement de 300 balcons privés en potagers composteurs. La commande de 100.000 euros environ est passée auprès de la start-up lyonnaise Ceercle qui a mis au point un système innovant basé sur la lombriponie.
Tassin la Demi-Lune va équiper 300 balcons de son centre-ville.
Tassin la Demi-Lune va équiper 300 balcons de son centre-ville. (Crédits : Ceercle)

Du haut de ses 22.000 habitants, la commune de Tassin la Demi-Lune située dans le périmètre de la métropole lyonnaise, s'affiche comme la première municipalité de France à équiper de potagers composteurs les balcons de ses habitants.

Ces équipements permettent de cultiver des plantes, aromates, fruits et légumes et de composter, au même endroit, les biodéchets. Objectif : verdir le centre-ville tout en réduisant les volumes de déchets ménagers. Une centaine de foyers, tirée au sort parmi les plus de 500 ménages tassulinois volontaires et répondant au cahier des charges, sera équipée gratuitement avant cet été. Il y en aura autant en 2024, puis en 2025. La mise en place de ces potagers composteurs sera accompagnée d'une formation dédiée.

Composter et verdir la commune

Cette initiative s'inscrit dans une démarche globale de la métropole lyonnaise qui déploie, depuis le début du mandat de Bruno Bernard, une stratégie d'équipement des particuliers en composteurs (près de 20.000 bacs distribués gratuitement). Avec deux différences notables toutefois : les équipements fournis aux tassulinois proposent, en plus du compostage, un espace de plantation d'une part, et, d'autre part, ils sont réservés aux balcons contrairement aux bacs à compost de la métropole lyonnaise destinés aux habitants disposant d'un accès à un jardin.

« Dès 2024, tous les ménages auront l'obligation de composter. Ce potager composteur permet d'offrir une solution pratique, tout en embellissant notre centre-ville. Rappelons que 88% des habitants de notre commune vivent en appartement, sans accès à un jardin privé ou collectif. De plus, cet équipement correspond parfaitement à notre stratégie d'associer les habitants au travail de végétalisation de la commune. Verdir les espaces publics ne suffit pas, nous devons aussi travailler sur les espaces privés », explique Pascal Charmot, le maire LR de Tassin la Demi-Lune, pour justifier ce pas supplémentaire.

L'édile avait fait de ce sujet du verdissement un axe majeur, en 2020, de la campagne pour sa réélection à la tête de la commune avec notamment la création d'un nouveau parc de 6.500 m² créé ex-nihilo en cœur de ville et qui devrait être prêt en 2025, un travail sur la désimperméabilisassions des sols des parkings, la création d'une pouponnière végétale, l'opération « un arbre/un enfant » avec le don d'un arbre à planter à chaque enfant faisant son entrée en maternelle. Budget ce plan « Nature en ville » : 200.000 euros par an (dont 30.000 euros en 2023 pour les potagers composteurs) auquel s'ajoute 1,5 million d'euros pour l'investissement dans la création du parc.

20.000 jardins composteurs en 2026

Avec cette initiative, Tassin la Demi-Lune représente la première collectivité cliente de la start-up lyonnaise Ceercle, cofondée en 2021 par l'ingénieur agronome Charles Lambert et Marie de Conihout, (ex directrice du H7). « Notre jardin composteur, d'une quarantaine de centimètres de diamètre avec plusieurs étages possibles, s'appuie sur la lombriponie, c'est-à-dire la culture par les vers de compost. L'objectif est de démocratiser l'accès au jardinage en ville et de motiver les urbains à composter. Nos potagers composteurs peuvent s'installer dans un jardin, sur une terrasse, un balcon ou même dans son salon. Avec les vers, il ne se dégage aucune odeur désagréable », explique l'entrepreneure.

Les potagers composteurs de Ceercle permettent, selon leur configuration, de composter 15 à 80 kilos d'épluchures par an, représentant la consommation moyenne d'une à quatre personnes. Avec 4 salariés, la start-up a déjà vendu 1.200 potagers. Objectif 2026 : 20.000 clients, correspondant à la valorisation de 1.000 tonnes de biodéchets par an pour 350 tonnes de compost produites et 50 tonnes de C02 stockés. La profondeur de marché est large, selon Marie de Conihout : 100.000 nouveaux appartements avec balcons se construisent chaque année. « Nous travaillons pour l'instant principalement en B2C mais nous voulons nous développer en B2B, Tassin représente un premier pas ».

La start-up travaille en parallèle sur une expérimentation, dans le 8e arrondissement de Lyon, dans le cadre de l'appel à projets « Quartiers fertiles » de l'ANRU. Sur un terrain mis à disposition par la municipalité, Ceercle va installer une quarantaine de potagers composteurs. Avec en toile de fond, l'idée de rendre ce site accessible aux habitants du quartier.

Ceercle avait réalisé une première levée de fonds à l'été dernier (montant non communiqué) auprès d'entrepreneurs lyonnais dont, notamment Laurent de la Clergerie (LDLC).

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Commentaire 1
à écrit le 31/03/2023 à 19:07
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Ben c'est formidable j'aime la CGT qui lutte contre tous les vilains capitalistes qui se goinfrent de dividendes et contre ces incapables du gouvernement qui sont méchants et j'aime bien critiquer et donner mon avis sur tout est n'importe quoi si y a...

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