Banque de France : dans le Puy-de-Dôme, la production de l'imprimerie "prête à reprendre rapidement" après l'incendie

Le site de fabrication des billets de la Banque de France, à Chamalières, a été victime d'un incendie ce mercredi. Alors que 34 blessés légers ont été constatés (dont 10 évacués au CHU), la production devrait cependant reprendre rapidement, dans les locaux de cet établissement centenaire, qui réunit un modèle de production intégré "unique en son genre parmi les banques centrales de l'Union européenne", dédié à la production de billets en euros, mais aussi en devises. Un projet de regroupement avec le site voisin de Vic-le-Comte était d'ailleurs envisagé à horizon 2026.
(Crédits : DR)

Il y a désormais près de 48 heures, un incendie s'est déclaré sur le site de l'imprimerie de la Banque de France, à Chamalières, ce mercredi 9 avril. Immédiatement, les services de police et de secours sont intervenus et les 387 employés présents sur le site ont été évacués. Les opérations du SDIS63 se sont ensuite poursuivies toute la journée, alors que le feu a été maîtrisé près de trois heures plus tard, vers 13h10, après s'être propagé tout de même sur près de 300 m².

Au pic de l'événement, près de 24 engins et 70 sapeurs-pompiers auront été dépêchés sur place. Le dernier bilan s'établit à 34 blessés légers constatés (dont 10 évacués au CHU, avec parmi eux, deux sapeurs-pompiers).

"L'incendie est parti du laboratoire de design. Les collaborateurs, qui ont fait preuve d'un remarquable sang froid, ont été rapidement mis en sécurité. Les stocks de billets et de papier étant intacts et parfaitement sécurisés, la production globale de billets se poursuivra sans encombre, les opérations de production devant reprendre rapidement", confirmait la Banque de France, dans un communiqué.

Cependant, le secrétaire du CSE de la Banque de France, Arnaud Hubert, évoquait pour sa part au micro de France Bleu "un service stratégique et très sécurisé", "employant 7 à 8 salariés", et pour lesquels les causes de cet incident n'étaient pas encore établies.

Mercredi soir, les reconnaissances se poursuivaient par ailleurs alors qu'une enquête a été ouverte. Des opérations de sécurisation étaient encore en cours, concernant notamment les installations qui auraient pu être impactées par les eaux, en raison des opérations de maîtrise de l'incendie. A ce stade, aucun produit chimique ne semble avoir été touché.

Une modèle unique à l'échelle de l'Union européenne

Cette imprimerie, qui a fêté son centenaire en 2021, se pose plus largement comme un site stratégique, au sein du réseau de la Banque de France. Près de 2,5 milliards de billets y sont imprimés chaque année.

Un peu plus de la moitié de la production de ce site auvergnat concerne des euros, tandis que le reste est composé de devises étrangères, destinées à une vingtaine de pays à travers le monde, comme le franc CFA.

Son autre caractéristique demeure son intégration au sein d'une chaîne de production qui se veut "locale", puisque ce sont bien l'ensemble des activités de la fabrication des billets de la Banque de France qui sont en réalité regroupées en Auvergne, dans le Puy-de-Dôme.

Et ce, autour de deux sites, implantés à une trentaine de kilomètres l'un de l'autre : avec d'une part, l'imprimerie à Chamalières, qui réunit en effet les services de production des billets avec un centre de recherche et de développement ainsi que des services centraux (direction générale, direction commerciale, etc), et de l'autre, une papeterie, qui se trouve quant à elle sur la commune de Vic-le-Comte ( Puy-de-Dôme).

"Ce modèle de production intégré est unique parmi les banques centrales de l'Union européenne permet une concentration optimale de la chaîne de valeur, conférant ainsi à la Banque de France une forte expertise dans la conception et la fabrication du billet de banque", précise l'institution.

Un déménagement était envisagé pour 2026

D'ailleurs, un projet de déménagement de l'imprimerie vers le site voisin de la Banque de France de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme) était étudié depuis plusieurs années. Abandonné une première fois en raison de la défaillance du maître d'œuvre, le Conseil Général qui conduisait le projet, avait annoncé la commande de nouvelles études fin 2020, après trois années de retard pris sur son calendrier. Horizon désormais évoqué : 2026, même si ce calendrier devrait encore faire l'objet d'une confirmation au cours des prochains mois.

Avec parmi les inconnues, la dimension que pourrait prendre ce nouveau projet de regroupement des deux entités. Car suite à la crise sanitaire et aux nouvelles habitudes de consommation, l'essor des paiements dématérialisés a gagné du terrain à l'échelle de l'Hexagone, tandis que le nombre de billets en circulation n'a jamais été aussi élevé. De quoi revoir la taille de son projet ?

La Banque de France demeure un acteur de référence sur le marché fiduciaire international, qui devra s'adapter lui aussi aux besoins de ses usagers : premier producteur de billets de l'Eurosystème, l'institution aura produit, depuis le lancement en 2002 de la monnaie unique, un cumul de près de 24 milliards de billets en euros, soit 22,5 % du volume total imprimé à ce jour.

(avec ML)

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