CPME – Medef : une nouvelle génération arrive aux commandes dans le Rhône

Ce printemps sera marqué par un tout autre grand "chelem" que celui de la présidentielle dans le Rhône, au sein des institutions patronales lyonnaises et régionales. CPME et Medef sont en effet sur le point de renouveler leur gouvernance, avec des changements majeurs à la clé, notamment dans le cas de la CPME, pour laquelle le départ de son président historique depuis 30 ans est aussi l’occasion de dissocier présidence locale et régionale. Le Medef se préparerait quant à lui à accueillir un profil issu des rangs du gouvernement Castex, selon une information qui a fuité dans la presse locale.
Après 30 ans passés à la tête des deux branches de l'institution représentative de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises, le patron du syndicat patronal a estimé qu'il était temps de passer les rênes. Et dans cette nouvelle page qui s'amorce pour la CPME, le choix a été fait de scinder désormais en deux la gouvernance, comme le font déjà ses homologues du Medef et d'autres institutions.
Après 30 ans passés à la tête des deux branches de l'institution représentative de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises, le patron du syndicat patronal a estimé qu'il était temps de passer les rênes. Et dans cette nouvelle page qui s'amorce pour la CPME, le choix a été fait de scinder désormais en deux la gouvernance, comme le font déjà ses homologues du Medef et d'autres institutions. (Crédits : DR/CPME Studio Joss)

Pour les deux institutions patronales, toutes deux déclinées à l'échelle locale et régionale, l'année 2022 marquera sans conteste une nouvelle étape majeure en matière de gouvernance.

A commencer par la CPME, dont le conseil d'administration entérinait ce mardi soir les noms des deux successeurs de François Turcas, tant pour le Rhône que pour la région Auvergne Rhône-Alpes. Car après 30 ans passés à la tête des deux branches de l'institution représentative de laConfédération des Petites et Moyennes Entreprises), tournée vers les TPE-PME, artisans et commerçants, le patron du syndicat patronal âgé de 75 ans a estimé qu'il était temps de passer les rênes.

Non sans émotion puisque c'est lui qui avait contribué à fonder l'antenne rhodanienne de la CGPME, qui était à l'époque implantée à l'échelon national, mais pas au sein de l'ex-Rhône-Alpes.

Depuis, la CPME regroupe 3.500 adhé­rents et assure notamment la prési­dence de la CCI Lyon Métro­pole depuis 12 ans, qui se positionne comme la plus grande CCI métropolitaine de France, fusionnée en 2016, avec à sa tête depuis 2019, Philippe Valentin.

Et dans cette nouvelle page qui s'amorce pour la CPME, le choix a été fait de scinder désormais en deux la gouvernance de l'institution patronale, comme le font déjà ses homologues du Medef et d'autres institutions. Et de passer à la génération suivante, puisque ce sont désormais majoritairement des quinquas et des quadras qui prendront leurs nouvelles fonctions prochainement.

Officiellement, la CPME a fait les choses en grand à cette occasion, puisque les noms des deux successeurs de François Turcas seront annoncés lors du grand rassemblement Made in PME, qui se tiendra ce jeudi 24 mars à Eurexpo.

Avec à la clé, 500 PME exposantes et plusieurs milliers de visi­teurs atten­dus, et comme point d'orgue, une soirée célébrant les 30 années de présidence qui viennent de s'écouler.

Un habitué pour prendre les rênes de la délégation rhodanienne

Mais désormais, on sait déjà que pour lui succéder dans son fief du Rhône, l'emblématique patron a choisi un nom, lui aussi bien connu au sein de l'institution : il s'agit de son « bras droit » depuis 25 ans, Franck Morize, qui assumait depuis 1998 le poste de secrétaire général de la CPME du Rhône.

Il venait d'ailleurs tout juste de quitter son poste en fin d'année 2021 pour se lancer plus activement dans une carrière entrepreneuriale, puisqu'il avait repris deux ans plus tôt avec son épouse la Laiterie du Mont-Aiguille basée dans le Trièves, en Isère... Mais il aura finalement choisi de revenir pour assurer la continuité au sein de l'organisation.

Franck Morize devrait donc officiellement (re)prendre ses fonctions au 1er juillet prochain, soit après trois mois de passation avec son ancien patron, François Turcas.

Outre son expérience passée à la CPME du Rhône, Franck Morize, 53 ans, avait débuté sa carrière en tant qu'assistant parle­men­taire auprès du député RPR de Villeurbanne de l'époque, Roger Caille en 1993, avant de devenir direc­teur des rela­tions exté­rieures de Jet Services puis de rejoindre ce qui était encore la CGPME du Rhône en 1998, comme secrétaire général de François Turcas.

Préparer la succession et rétablir l'équilibre des forces

Le nouveau président ne reprendra toutefois pas seul la direction de la CPME du Rhône : trois vice-présidents devaient être désignés à ses côtés afin d'incarner à la fois la génération montante, mais aussi celle appelée à prendre à l'avenir sa future succession, alors qu'il devrait être pour l'heure chargé d'un mandat de trois ans.

Franck Morize devrait ainsi être épaulé par Gaëtan de Sainte-Marie, le pdg de la plateforme collaborative de services aux entreprises Qantis (46 ans), mais également de Philippe Bossane, pdg du spécialiste des campings nature Hutto­pia, ainsi que de Vincent Girma, le PDG du groupe d'in­té­rim lyon­nais de RAS Inté­rim (53 ans), qui avait notamment occupé la prési­dence de l'Age­fos PME Rhône-Alpes.

Du côté de la branche régionale de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes, François Turcas a proposé deux noms : en premier lieu l'actuel président de la CPME Loire, Daniel Villa­réale (57 ans) aux commandes de l'imprimeur ligérien ICE Impression numérique et Routage, avec, comme vice-président délégué, le président de la CPME Isère, Jérôme Lopez, dirigeant du fabricant de protecteurs et de collecteurs à aiguilles pour l'industrie médicale Parolai Stil'Eco.

Objectif : éviter ainsi les querelles intestines, et notamment une forme d'hégémonie lyonnaise, qui pourrait ainsi être reprochée. Le secré­taire géné­ral de la CPME régio­nale, Cyril Amprino, 55 ans, devrait quant à lui conserver son siège.

Un recrutement en cours au Medef également, arrivant de Paris

Du côté du Medef Lyon Rhône, c'est aussi la direction générale qui s'apprête à être remise en jeu en mai prochain.

Après avoir renouvelé sa présidence l'an dernier avec l'arrivée de Gilles Courteix, l'antenne lyonnaise du syndicat patronal se prépare également à accueillir le successeur de Jean-Louis Joly, 61 ans, qui a annoncé qu'il quitterait en effet son poste de directeur général, à l'issue de douze années.

Et selon les informations du média local Lyon Décideurs, le nom est déjà connu : il s'agirait de Matthieu Labbé, un profil de portée nationale puisqu'il occupe encore actuellement le poste de chef de cabi­net de Franck Ries­ter au minis­tère du Commerce exté­rieur et de l'At­trac­ti­vité.

Si rien n'est confirmé à ce stade comme le rappelle le Medef Lyon Rhône, interrogé par La Tribune, on peut toutefois observer que le nom de Matthieu Labbé, dévoilé dans la presse, traduit un profil solide : à la fois en dehors du sérail lyonnais, tout en étant au fait des préoccupations du monde économique.

Le parcours de ce possible candidat

Diplômé, entre autres, d'un Master 2 de Sciences Politiques à l'ISMAPP, le pressenti Matthieu Labbé a en effet débuté sa carrière sur la scène politique, aux côtés d'un député LR de la région, le drômois Hervé Mari­ton.

Il aura ensuite gravi les échelons de deux syndicats professionnels : en prenant en premier lieu le secrétariat géné­ral du Syndi­cat des profes­sion­nels de centres de contacts (SP2C) qui fédère le secteur des centres d'ap­pels, puis le poste de délégué géné­ral de la Fédé­ra­tion des entre­prises de boulan­ge­rie et pâtis­se­rie (FEB).

Il a ensuite rejoint le cabi­net de Franck Ries­ter, en premier lieu en tant que conseiller en charge des terri­toires, de la société civile et des élus locaux, avant de devenir son chef de cabinet l'an dernier.

A ce titre, sa nomination au Medef du Rhône pourrait suivre une logique de calendrier puisqu'au vu des prochaines élections présidentielles, le gouvernement Castex devrait démissionner à la fin avril, pour laisser la place à sa succession. Du côté du Medef, le calendrier, toujours pas confirmé à ce stade, pourrait cependant coïncider avec une arrivée prévue en mai, alors que l'assemblée générale de l'institution est prévue en juin prochain.

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Commentaire 1
à écrit le 24/03/2022 à 20:02
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"La plus grande CCI métropolitaine" ? Avec un taux de participation de 5,17% aux dernières élections consulaires, quelle est la légitimité de cette équipe ? Ils ne représentent pas les entreprises, juste un petit groupe de copains qui se partagent le...

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