France Relance : la CPME et l'ADEME s'allient pour verdir les entreprises auralpines

RELANCE. Leur mission : sensibiliser et mieux accompagner les TPE-PME sur le chemin de la relance, mais à travers la transition écologique. A travers leur nouveau partenariat, l'ADEME et la CPME Auvergne Rhône-Alpes sont bien décidées à mettre les bouchées doubles sur une relance "green", en capitalisant sur le plan de relance, qui flèche 30 des 100 milliards d'euros annoncés vers des enjeux de transition écologique.
Les deux repreneurs de la laiterie du Mont Aiguille (Isère) font partie des entreprises accompagnées par le dispositif Tremplin TPE-PME de l'ADEME. Avec à la clé, un projet d'investissement qui doit leur permettre de mieux gérer les flux d'air et de froid.
Les deux repreneurs de la laiterie du Mont Aiguille (Isère) font partie des entreprises accompagnées par le dispositif Tremplin TPE-PME de l'ADEME. Avec à la clé, un projet d'investissement qui doit leur permettre de mieux gérer les flux d'air et de froid. (Crédits : DR ADEME/CPME)

Près de 5.000 TPE/PME à sensibiliser sur la transition écologique entre 2021 et 2022. C'est la mission que se sont données l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) Auvergne Rhône-Alpes dans le cadre d'un accord « Eco Performance PME/TPE ».

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En Auvergne Rhône-Alpes, la CPME représente environ 12.000 entreprises. Le but est de faciliter la transition de ces entreprises en faisant de la CPME un relai vers les différentes dispositifs de l'ADEME. Pour cela, la confédération régionale prévoit l'embauche d'un chef de projet à plein temps, à travers un accord appelé à s'étaler sur deux ans.

Objectif  : 60 projets concrets réalisés pour 2022

Plus concrètement, sur les 5.000 entreprises à sensibiliser, la CPME prévoir "d'en contacter 250, d'en rencontrer plus de 150. [La CPME] avec l'ADEME [se fixent] que 60 entreprises conduisent un plan d'action ambitieux visant à l'éco-performance."

Dans le cadre de France Relance, le programme de relance de l'économie mis sur pied par le gouvernement français pour faire face à la crise, trente milliards d'euros sont en effet dédiés à la transition écologique et la réduction des émissions de CO2.

Dans cette enveloppe, "l'État a confié quatre milliards d'euros à l'ADEME [au niveau national NDLR]", rappelle Jérôme d'Assigny, directeur régional Auvergne-Rhône-Alpes de l'ADEME. Il y voit-là "un outil pragmatique, tourné vers l'avenir".

Une centaine d'entreprises ont déjà été accompagnées dans la région, dans le cadre de France Relance, ce qui représente 19 millions d'euros d'aides. Et le message sera de dire qu'il n'y aura pas de filière "privilégiée" pour cet accompagnement.

La première étape pour l'ADEME sera d'établir un diagnostic des flux (énergie, déchets...) des entreprises et, ensuite, d'engager des actions. Cet accord entre l'ADEME et la CPME comportera ainsi trois enjeux, selon Jérôme d'Assigny : "Sensibiliser les entreprises pour connaître les opportunités, les accompagner mais aussi décomplexifier les démarches, et valoriser les succès pour donner envie."

Faire connaître les dispositifs aux entreprises

"Nous sommes à un tournant, où le Covid pousse à la reconnaissance d'un certain nombre de réalités. Dans le domaine des énergies renouvelables, il reste beaucoup à faire, et il nous manquait jusqu'ici de l'information à donner aux chefs d'entreprises", reconnaît François Turcas, président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes.

Grâce à cet accord, la CPME se fera donc le relai et la caisse de résonnance des dispositifs de l'ADEME.

Avec, parmi les dispositifs, le Tremplin TPE-PME qui entre particulièrement dans la cible des adhérents de la CPME. En candidatant, les entreprises peuvent notamment faire financer leurs études et investissements en matière de transition écologique. D'autres comme le fonds de décarbonation de l'industrie, ou encore le fonds pour la plasturgie, pourraient aussi entrer dans les clous des TPE-PME de la région.

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Florence Morize a par exemple repris il y a 18 mois la laiterie du Mont-Aiguille, située à Clelles (Isère) avec son mari, et s'inscrit déjà dans ce type de démarche. Elle travaille actuellement de concert avec l'ADEME, et notamment le fournisseur de solutions de réfrigération Clauger, à travers le dispositif Tremplin :

"Notre enjeu était de moderniser nos outils de production pour qu'ils soient les moins polluants possible. Aujourd'hui, les investissements qui restent à réaliser se situent par exemple pour nous dans la gestion du froid et des flux d'air, sans que cela ne nuise pour autant à l'environnement", explique la repreneuse.

Mais elle est loin d'être la seule : l'ADEME et la CPME précisent que plusieurs dossiers, à l'échelle régionale, ont déjà été lancés. Ils espèrent ainsi accompagner jusqu'à une soixantaine d'entreprises en l'espace de deux ans.

Une manière de voir la crise, qui a touché fortement le tissu entrepreneurial, comme une opportunité : "C'est le moment où jamais de prendre ce virage", soutient François Turcas.

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