Monkey Factory avait déjà levé 2,4 millions d'euros en 2019 auprès d'EDF et de la Banque des territoires pour affuter sa technologie. Elle vient de remettre le couvert, avec les mêmes convives, pour une enveloppe cette fois de trois millions d'euros.

La start-up s'était construite, depuis sa création en 2014 par Frédéric Pacotte et Franck Raynaud, autour de deux activités, sous la marque MyBus : les applications digitales destinées à l'information des utilisateurs de transport en commun (avec trajets et fréquences en temps réel) et la billettique dématérialisée (achat de billets via un smartphone et validation en scannant un QR code apposé dans les bus). Dans l'escarcelle de Monkey Factory (33 salariés) : 410 réseaux français de transport en commun couverts en information voyageurs dont 140 bénéficient d'une offre d'achat de billet.

Mulhouse et la Guadeloupe pour commencer

Monkey Factory veut désormais aller plus loin. Beaucoup plus loin, en visant un ancrage sur le marché du MaaS, c'est-à-dire sur ces plateformes numériques permettant aux voyageurs d'utiliser tous les moyens de transport disponibles sur un territoire (transports en commun évidemment mais aussi vélos, taxis, covoiturage etc) avec un moyen de paiement centralisé. Facilités et encouragés par la loi LOM, ces MaaS sont aujourd'hui encore peu présents en France mais leur nombre devrait exploser dans les trois prochaines années au vu de l'éclosion des appels d'offres.

« Les usages ont changé, les voyageurs veulent désormais combiner plusieurs modes de transport : des transports en commun, du vélo, du covoiturage, du taxi etc mais ils ont besoin de simplicité. Pour accompagner cette transition écologique et la décarbonation de leur territoire, les collectivités locales ont bien compris l'intérêt des MaaS », pointe Frédéric Pacotte.

En s'appuyant sur la technologie déployée pour son offre Mybus, Monkey Factory vient de livrer, en un temps record, sa première plateforme MaaS. Son client : la métropole de Mulhouse. Avec Saint-Etienne, cette dernière fait figure de pionnière en France. Les deux collectivités avaient en effet été les premières, en 2020, à lancer leur MaaS. Toutes deux avaient été équipées par Transdev et sa filiale Cityway. Pour sa V2, Mulhouse a fait le choix de se tourner vers Monkey Factory. Un marché représentant un chiffre d'affaires de 960.000 euros sur trois ans.

Référencement UGAP

Deuxième acte sur le chemin du Maas : l'entreprise du Puy-en-Velay, définie par la loi LOM comme acteur SNM (Service Numérique Multimodal) vient d'être retenue par la Région Guadeloupe pour déployer une plateforme d'information voyageurs et m-ticket multimodal.

« Nous franchissons un nouveau cap, nous constatons que nous avons franchi une marche très importante en termes de crédibilité grâce à la démonstration avec Mulhouse de notre capacité de livrer, et vite, un système parfaitement fonctionnel. Nous avions démarré avec MyBus, nous allons poursuivre, mais notre voie de développement, notre priorité stratégique est aujourd'hui clairement tournée vers le MaaS », dévoile Frédéric Pacotte.

Monkey Factory devrait être largement soutenue dans cette ambition par son référencement, mi juin, par l'UGAP, la puissante centrale publique d'achats. Monkey Factory y est, pour le moment, le seul fournisseur Maas référencé. « Ce référencement va faciliter grandement les relations puisque les collectivités pourront contractualiser directement avec nous, sans appel d'offres ».

Pour accompagner cette montée en puissance, une dizaine de personnes devraient être recrutées d'ici à la fin de l'année.