Savoir pitcher devient un exercice indispensable à maîtriser et pas seulement pour les startups. Convaincre en public des partenaires, des investisseurs, des institutionnels ou de futurs clients en quelques minutes fait désormais partie du cursus de n'importe quel entrepreneur.

Les cinq porteurs de projets d'entreprise accompagnés par la CCI de Lyon en ont bien conscience. Ils se sont affrontés ce mardi lors de la "CCI Academy"  via leurs pitchs, dans le cadre du Salon des entrepreneurs. Ils ont même reçu une formation en ce sens.

"J'ai accompagné ces créateurs d'entreprise dans le cadre du Pack Création de la CCI", explique Brice Mounier, expert création de la chambre consulaire. "Mais pour leur apprendre à bien pitcher, ils ont bénéficié d'une demi-journée de formation apportée par un consultant extérieur, spécialisé".

Assurer la crédibilité du projet

C'est la règle du jeu : trois minutes de pitch, cinq minutes de questions du jury. Esprit de synthèse, humour, conviction, éloquence, sens de la répartie, complicité avec le public, sont autant d'armes pour que les créateurs d'entreprises se distinguent les uns des autres et assurent la crédibilité de leur projet.

Il y a ceux pour qui l'exercice est naturel comme Chakib Haboubi. Sa société Adele H  une SAS conçoit, fabrique et commercialise des pianos numériques pliables de prestige :

"J'ai l'habitude de pitcher sur mon projet, je l'ai fait en 10 minutes, en 20 minutes et, pianiste, j'ai l'habitude du public".

Fondatrice de « Clarange » qui commercialise des disques démaquillants et lingettes pour bébé lavables et réutilisables, Géraldine Monchalin a elle été dévorée par le trac : "

"C'est la première fois que je parlais devant un public pendant trois minutes. C'est vraiment peu pour dire beaucoup de choses. J'avais écrit mon texte avant, répété, je me suis même filmée... j'avais le trac, mais finalement je m'attendais à pire".

Bertrand Cheze, qui ouvrira à la rentrée prochaine à Lyon l'école "Little Maternelle " s'est lui fait coincer par le jury. À la question "quels sont vos points faibles", il n'a pas su quoi répondre.

Julien Tedde ,cofondateur d'Opera Energie, courtier en énergie (gaz et électricité)

Des projets difficile à pitcher

Bien que n'ayant rien préparé, Ivan Goineau a déroulé avec entrain et humour son parcours d'ingénieur informatique à la tête d'une entreprise de 100 personnes, pour finalement se reconvertir dans le métier de boulanger.

Tous les projets ne sont pas aisément présentables. Lors du concours, Julien Tedde ,cofondateur d'Opera Energie, courtier en énergie (gaz et électricité) pour les PME et les collectivités, n'a pas fait des exploits à l'applaudimètre. "Je ne m'attendais pas à une holà, car le projet est complexe", explique-t-il.

Son activité n'est pas évidente à pitcher, car celle-ci est pionnière et très B To B. Pourtant, son pitch sérieux a plu au jury, c'est lui qui a remporté le Prix spécial du jury avec 2 500 euros à la clef.