Première usine : « Ce coup de pouce va nous permettre de franchir une étape »

Trois des dix-huit lauréats de la nouvelle vague de l’appel à projets Première usine sont implantés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il s'agit de MicroOled, Chab Solutions et Absolut System. Ils vont bénéficier d’un accompagnement financier pour lancer leurs implantations industrielles et transformer les innovations en applications concrètes.
MicroOled est encore à la recherche du site idéal pour implanter sa première usine.
MicroOled est encore à la recherche du site idéal pour implanter sa première usine. (Crédits : DR)

Après une première sélection de 18 lauréats à l'automne dernier, le Ministère de l'Economie et des Finances a choisi ce printemps 13 nouvelles startups et PME industrielles, dans le cadre de l'appel à projets Première Usine, qui fait partie du vaste plan de relance France 2030.

Dans cette nouvelle vague de lauréats, on retrouve trois entreprises de la région Auvergne Rhône Alpes : CHAB Solutions, fabricant de chaussettes à béton en géotextile, dans le Rhône ainsi que MicroOLED, spécialiste du micro-écran et Absolut System, spécialiste de la gestion thermique cryogénique, en Isère.

Réindustrialiser le territoire

Au total, l'appel à projets prévoit une dotation de 550 millions d'euros d'ici fin 2026. Avec l'objectif d'accompagner les jeunes entreprises de secteurs stratégiques dans le lancement de leurs premières implantations industrielles et de « transformer l'excellence française dans la recherche, l'innovation et l'entrepreneuriat en sites de production porteurs d'innovations technologiques qui réindustrialiseront nos territoires, ressourceront notre industrie et lui donneront des positions compétitives puissantes », explique le Ministère dans un communiqué.

Ce dispositif s'intègre plus globalement dans la stratégie « Startups industrielles » du plan France 2030, dotée de 2,3 milliards d'euros et opérée par Bpifrance. Objectif : créer 100 sites industriels inaugurés par des start-ups et des PME industrielles sur le territoire, à l'horizon 2025.

« Devenir un industriel plus qu'un bureau d'études high tech »

« C'est une vraie reconnaissance pour le groupe », estime Julien Tanchon, président du groupe Absolut System, implanté à Seyssinet-Pariset, en Isère. « La cryogénie est une clé de voûte sur plusieurs sujets autour de l'environnement et de l'industrialisation verte. Nous sommes contents de pouvoir accélérer notre déploiement, dans la logique d'agir vraiment et de ne pas rester sur du développement en laboratoire. Ce coup de pouce du gouvernement va nous permettre d'aller plus loin, de franchir cette étape et de devenir un industriel plus qu'un bureau d'études high tech".

« Cette usine va nous permettre des prototypages plus rapides et d'être beaucoup plus réactifs dans nos développements », ajoute Julien Tanchon. Elle sera implantée à Eybens, en Isère, où le groupe a acheté un des anciens bâtiments du site d'HP. « Nous démarrons l'aménagement de la partie bureaux, ensuite nous nous consacrerons au rez-de-chaussée qui va accueillir le prototypage, la production et les tests ». Le groupe espère commencer les prototypages et la R&D sur le site début 2024.

Une ligne de production

« Nous produisons principalement sur une ligne pilote. Notre objectif est de passer à l'étape suivante, avec une vraie ligne de production optimisée pour la capacité dont nous avons besoin », explique de son côté Eric Marcellin-Dibon, CEO de MicroOLED, autre lauréat de l'appel à projets.

« Nous pourrons ainsi mettre en production une nouvelle technologie que nous avons développée : des écrans plus brillants et plus efficaces énergétiquement. Cette innovation permet de gagner encore sur la partie énergétique, d'être plus économes, car toutes les applications dans lesquelles les écrans sont intégrés fonctionnent sur batterie (les viseurs de caméra ou les lunettes de réalité virtuelle, par exemple). Les appareils pourront donc être plus efficaces et plus légers ».

« Cette aide ne va financer qu'une petite partie du projet, précise toutefois Eric Marcellin-Dibon. Elle va accompagner notre stratégie, autour d'une levée de fonds ». Son entreprise est, elle, encore à la recherche d'un site pour sa future usine, avec l'objectif de rester dans la région. Elle vise une ouverture au plus tard dans les deux ans, selon le volume de travaux nécessaires. « Suivant s'il faut partir d'un terrain vierge, réhabiliter un site ou adapter des salles blanches déjà équipées », précise le directeur général de MicroOLED.

Lors de la première vague de l'appel à projets, en novembre dernier, trois entreprises de la région AURA faisaient déjà partie de la sélection : Atawey, en Savoie, sur la question des nouvelles mobilités hydrogène, ainsi que Limatech (nouvelles mobilités également) et eCential Robotics (santé), en Isère.

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