La ville et la métropole de Lyon présidées par le socialiste Gérard Collomb reviendront-elles à la table des discussions sur l'avenir du musée des tissus et arts décoratifs de Lyon ? Ce vendredi aucun représentant de ces collectivités n'a assisté à la réunion organisée à la Préfecture.
"Hier soir j'ai été informé de leur probable absence. Les autres partenaires du dossier ont été choqués", reconnaît Michel Delpuech, le préfet d'Auvergne Rhône-Alpes, qui pilotait cette réunion.
"Nous attendons de savoir pourquoi ils observent la politique de la chaise vide", déplore Florence Verney-Carron, vice-présidente en charge de la culture à la région Auvergne Rhône-Alpes.
"A ma connaissance cette absence n'a pas été motivée. J'en prends acte", constate Emmanuel Imberton, président de la CCI Lyon métropole actuel propriétaire du musée et aujourd'hui dans l'incapacité financière d'assumer seul son exploitation.
Pas le doigt dans la structure
De son côté, un porte-parole de la ville de Lyon, contacté par Acteurs de l'économie - La Tribune, invoque d'autres contraintes dans l'emploi du temps de Gérard Collomb : "nous avons beaucoup de choses sur le feu. C'était une réunion comme une autre". Quoi qu'il en soit, poursuit ce porte-parole :
"le maire ne veut pas mettre le doigt dans une structure qu'il n'a jamais financée par le passé et qu'il a accepté d'aider pour l'année 2016. Nous avons déjà le musée des Confluences pour lequel le président du département a annoncé son retrait. Tous ceux qui sont touchés par le désengagement d'autres collectivités nous sollicitent. Or les finances sont ce qu'elles sont".
Néanmoins, il est indiqué que Gérard Collomb cherche des mécènes mais "c'est moins facile que pour la cité de la gastronomie".
"Aucun blocage ne viendra nous"
La participation lyonnaise est une condition sine qua non pour que les autres partenaires confirment leur engagement. Il en va ainsi de l'Etat qui, sous cette réserve, a promis 900 000 euros de contribution au budget de fonctionnement des trois prochaines années. Idem pour la région AURA qui s'est dite prête à mettre 5 millions d'euros pour les investissements.
"Aucun blocage ne viendra de nous", certifie Florence Verney-Carron.
Les participants à la réunion de ce vendredi ont fait contre mauvaise fortune bon cœur :
"J'ai proposé que l'on continue d'avancer. On va confier à un cabinet spécialisé une mission pour bâtir un projet mobilisateur pour l'avenir de ce musée", dévoile le préfet.
En conséquence, le sursis de l'institution est assuré jusqu'en février prochain avec les financements nécessaires à l'exploitation.
Quadrature du cercle
Par ailleurs, Blandine Chavanne, de la direction des musées de France, a présenté le cadre juridique préconisé pour la gestion à venir du musée. La formule association loi 1901 mettrait ainsi tout le monde au même niveau dans la gouvernance sans nécessité d'avoir un pilote. Un fonds de dotation lui serait adossé pour drainer de l'argent de mécènes et des industriels du textile, en particulier. Le syndicat Unitex, présent à la réunion, se montre toujours volontariste.
"Soit on arrive à se mettre tous d'accord, soit le musée fermera", conclut Emmanuel Imberton. "Nous sommes dans la quadrature du cercle où chacun est dépendant des autres".
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