Lyon-Bordeaux : faux départ pour la première ligne de Railcoop, à nouveau reportée

C'est une nouvelle déconvenue pour un projet très attendu : la première coopérative ferroviaire française Railcoop, qui souhaitait faire revenir le train dans les campagnes, annonce un nouveau retard en vue pour le lancement de sa première ligne de transport de passagers, Lyon-Bordeaux. Cette fois, ce n'est pas l'achoppement des discussions avec la SNCF, mais des difficultés rencontrées dans le montage financier ainsi que dans l'achat de ses rames, qui contraignent la coopérative à décaler son lancement, qui devait intervenir en décembre 2022.
C'est à nouveau la douche froide pour les supporters de la première ligne qui comptait relier Lyon à Bordeaux à compter de décembre 2022 : le lancement de cette première ligne de transports de passagers, permis par l'ouverture à la concurrence du ferroviaire, devra à nouveau être reporté, cette fois sans date précise.
C'est à nouveau la douche froide pour les supporters de la première ligne qui comptait relier Lyon à Bordeaux à compter de décembre 2022 : le lancement de cette première ligne de transports de passagers, permis par l'ouverture à la concurrence du ferroviaire, devra à nouveau être reporté, cette fois sans date précise. (Crédits : DR)

Son top départ n'aura finalement pas lieu en décembre 2022. Le lancement de la première ligne voyageurs de Railcoop, Lyon-Bordeaux, sera finalement à nouveau reporté.

Courant 2021, son calendrier avait déjà été décalé de six mois, en raison de l'achoppement des discussions avec la SNCF. Cette fois, ce sont des "barrières persistantes" que dénonce la nouvelle entreprise ferroviaire, par voie de communiqué ce mercredi soir.

Son conseil d'administration aurait en effet décidé, lors d'une rencontre qui s'est tenue le 28 mars dernier, de procéder à un nouveau report, brandissant pour cela deux facteurs centraux : d'une part, la finalisation de son tour de table financier XXL (une nouvelle levée de 27 millions avait été engagée début février, en vue de sécuriser jusqu'à 5 année d'exploitation du Lyon-Bordeaux, ndlr), qui demeure cependant aujourd'hui encore "conditionnée à l'engagement ferme et définitif des banques, des investisseurs institutionnels et des acteurs de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS)".

Mais c'est aussi "la disponibilité du matériel roulant ferroviaire" qui lui fait encore défaut, puisqu'elle "dépend de la capacité des industriels à rénover les rames d'occasion disponibles dans un délai raisonnable", souligne la coopérative, alors qu'il s'agit pour elle d'un maillon essentiel dans son modèle, afin d'assurer l'exploitation de 2 allers-retours par jour, comme ce qui était jusqu'ici projeté.

Le financement d'un marché naissant, plus complexe que prévu

Malgré un fort engouement dans sa levée de fonds citoyenne, qui a déjà réuni 7 millions d'euros en fonds propres auprès de 12 000 sociétaires personnes physiques, 200 entreprises et associations, ainsi qu'une trentaine de collectivités locales, la coopérative, qui emploie déjà 33 salariés, dresse aujourd'hui un constat en demi-teinte :

"Les acteurs bancaires et financiers peinent à s'engager, y compris les acteurs qui revendiquent de soutenir l'émergence de nouveaux modèles économiques et le développement des territoires ruraux, face à un marché prometteur, mais naissant."

Avec, en cause, la difficulté pointée par ces financeurs de "supporter un risque trafic d'un service ferroviaire non exploité à date".

De quoi démontrer, selon la première coopérative ferroviaire française, "la nécessité d'accompagner de manière plus adéquate l'ouverture du marché, notamment par la mise en place de mécanismes de garanties publiques de nature à faciliter l'accès aux emprunts".

Railcoop affirme d'ailleurs avoir engagé, à ce sujet, des discussions avec les pouvoirs publics et compte poursuivre, en parallèle, sa levée de fonds auprès des citoyens, entreprises, associations et collectivités locales.

Des rames d'occasion difficiles à trouver, et longues à rénover

Du côté du matériel roulant, Railcoop avait déjà signé un contrat de cession de plusieurs rames X72500, notamment avec la Région Auvergne Rhône-Alpes, comme nous l'évoquions déjà ici.

Cependant, elle note qu'à l'issue des échanges réalisés avec les industriels pré-sélectionnés pour la rénovation de ces rames, il apparaît notamment que "celles-ci ne pourront être disponibles fin 2022, comme initialement prévu".

La coopérative affirme qu'elle "continue néanmoins de construire son service Bordeaux-Lyon", en lien avec ses différents partenaires, concernant notamment "la construction des sillons avec SNCF Réseau, l'aménagement des espaces en gares en lien avec SNCF Gares & Connexions, l'élaboration de l'offre de restauration à bord avec Isara, ou encore le développement des outils billettiques"...

La date de lancement du service n'est pas encore connue et sera désormais conditionnée à la finalisation du plan de financement ainsi qu'au calendrier de rénovation des rames.

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Commentaires 2
à écrit le 31/03/2022 à 16:43
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Typiquement Français en comparaison des pays anglos saxons, et des USA d'abord: la frilosité du système bancaire Français, plus prompt à prêter à la SNCF ou AIR FRANCE KLM: super endettées mais pas aux sociétés privées car le rail a peu de rentabilit...

à écrit le 31/03/2022 à 10:02
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Forcément ça doit pas être simple de débouler dans une activité massacrée par les politiciens au nom de leurs maîtres actionnaires milliardaires et de leur sacrosainte marge bénéficiaire. Courage les gars !

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