Métropole 2020 : A Lyon, Gérard Collomb tend toujours la main à David Kimelfeld

Fin du bras de fer – provisoire – entre David Kimelfeld et Gérard Collomb. Ce dernier a officiellement été investi par La République en marche (LREM). Le maire sortant a aussitôt présenté les grandes lignes de son programme dans une démarche de rassemblement.
Métropole 2020 : Gérard Collomb avec ses premiers soutiens
Métropole 2020 : Gérard Collomb avec ses premiers soutiens (Crédits : S.Borg)

Hier soir, LREM confirmait, par voie de communiqué, ce qui n'était plus un secret à Lyon : le maire sortant Gérard Collomb est officiellement investi, suite à sa demande, par le parti présidentiel pour prendre la tête de liste lors des prochaines élections métropolitaines.

L'ex-ministre de l'Intérieur était engagé dans un bras de fer pour l'investiture avec une autre figure de LREM, David Kimelfeld, son ancien dauphin et actuel président de la métropole de Lyon. Une présidence qui lui avait confié lors de sa nomination au gouvernement en 2017, mais qu'il n'avait pas souhaité reprendre à son retour.

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LREM précise dans son communiqué que ce choix relève de la "fidélité au président de la République et de la cohérence (...) d'un grand élu local qui a porté personnellement la création de la métropole de Lyon, qui a contribué activement à son rayonnement portant une véritable vision pour le territoire".

Sans mention pour David Kimelfed dont l'attitude n'aurait pas, selon plusieurs médias, plu au président de la République, notamment pour sa tribune parue dans le Huffington Post où le président de la métropole dénonce "un mode de désignation des candidats qui ignore les spécificités territoriales".

Tout s'est joué lors de la visite récente d'Emmanuel Macron à l'occasion de la 6e conférence du Fonds mondial.

"J'ai demandé au chef de l'État s'il souhaitait que je sois candidat pour la Métropole : il m'a dit oui", avance Gérard Collomb qui indique avoir, dès le lendemain matin, obtenu le soutien de François Bayrou et du Modem.

"Une porte toujours ouverte"

Cette candidature se veut "la plus large possible", indique le maire sortant. Et d'appeler au rassemblement des forces politiques locales (personnalités du PS, LREM, Modem et Centre droit) autour "d'un projet important, dans la continuité de ce qui a été fait depuis 15 ans".

"Je tiens à préciser que le PS ne s'associe aucunement à cette campagne sous quelques formes que ce soit (...). Si des membres du PS rejoignent la campagne de Gérard Collomb, ils se mettent en contradiction flagrante avec la ligne politique nationale et départementale du PS qu'ils et elles ne peuvent ignorer", a de son côté vivement réagi Yann Crombecque, Premier secrétaire du PS du Rhône.

Dans ce contexte, "où le rassemblement n'est pas terminé", il tend véritablement la main à David Kimelfeld.

"Alors que nous avons été par le passé sur la même liste, portant le même projet sous la même étiquette, solidaire d'un mandat, je ne vois pas comment cela ne se ferait pas. La porte est toujours ouverte. Nous devons ce rassemblement à l'ensemble des habitants de la Métropole", avance Gérard Collomb.

Qui fait la même proposition à Georges Képénékian, en lice pour la mairie de Lyon. Car si le maire sortant est candidat à la présidence de la métropole, il défendra son bilan dans une liste pour les municipales sans pour autant en préciser les détails. "Ensuite, un choix sera fait", souligne-t-il.

Logement, mobilité, péage urbain...

Même s'il n'est pas encore complètement arrêté, le candidat à la présidence de la métropole a évoqué les grandes lignes de son programme : construction de logements pour donner naissance à de nouveaux quartiers, nécessité d'inscrire la métropole dans de grands chantiers, comme le Lyon-Turin et le Nœud ferroviaire lyonnais, reprise du projet REAL (réseau express de l'agglomération lyonnaise), création d'un péage urbain pour les véhicules en transit entre Villefranche-sur-Saône et le sud de l'agglomération, etc.

Avant de faire ses propositions définitives pour un début de campagne en janvier 2020, le candidat indique lancer "une grande enquête auprès des habitants dès le 1er novembre qui servira à recueillir leurs problématiques comme leurs souhaits pour le territoire. Car si Lyon est le cœur de la métropole, nous avons besoin de tous les territoires", ajoute-t-il.

... et "croissance écologique"

Fidèle à ses convictions, Gérard Collomb mise sur l'attractivité économique du territoire, doublé d'une forte empreinte écologique.

"Nous voulons continuer de l'avant en favorisant une croissance écologique pour répondre au défi climatique. C'est de l'écologie pragmatique, un axe central de notre campagne", poursuit-il.

Sur la question du climat, le candidat se défend face aux attaques d'opportunisme électoral.

"C'est une prise de conscience ancienne : c'est moi qui ai fait retirer les voitures des quais du Rhône, fait réaménager les grands axes, voter la rénovation énergétique des bâtiments. J'étais même au 1er sommet de la terre à Rio [en 1992, NDLR]", argumente-t-il

Une position qui ne convainc pas Bruno Bernard, le candidat désigné par Europe Écologie — Les Verts pour mener la campagne métropolitaine.

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"Après 19 ans de bilan, les rapports sont connus. Les résultats sont totalement insuffisants. Bien sûr, Gérard Collomb a le droit de changer, mais cela semble impossible. Par exemple, il a fallu qu'il parte pour que l'on puisse faire baisser la vitesse sur le périphérique, il a toujours bloqué le dossier", indique-t-il.

Quant à un éventuel rassemblement, il confirme que les deux projets "sont incompatibles".

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