Doté de 25 millions d'euros, ce que comprendra le premier budget participatif lyonnais

Voté début 2022 en conseil municipal, le premier budget participatif lyonnais a reçu le feu vert pour une mise en place, dès mars prochain. A l'instar d'autres villes de la région et de France, la Ville de Lyon s'est saisie de cet outil participatif pour faire émerger de nouveaux projets. Au total, c'est une enveloppe de 25 millions d'euros qui leur sera bientôt dédiée.
L'enveloppe globale de ce nouveau budget participatif souhaité par la majorité écologiste sera divisée en deux sessions, de 12,5 millions d'euros chacune. Elles inclueront 10,5 millions pour les arrondissements et 2 millions d'euros pour des projets transversaux.
L'enveloppe globale de ce nouveau budget participatif souhaité par la majorité écologiste sera divisée en deux sessions, de 12,5 millions d'euros chacune. Elles inclueront 10,5 millions pour les arrondissements et 2 millions d'euros pour des projets transversaux. (Crédits : Pixabay)

Après Paris, Grenoble, Clermont-Ferrand, Lyon va bientôt se doter d'un budget participatif. Selon la Banque des Territoires, ce sont même déjà près de 200 villes de France en 2019 qui auraient, elles aussi, franchi le pas.

Une décision emblématique pour la nouvelle municipalité écologiste, déjà actée dans son PPI 2021-2026 (plan pluriannuel d'investissement), puis votée en conseil municipal le 27 janvier dernier.

Pour la municipalité écologiste, il s'agit d'un moyen de "rendre le pouvoir d'agir aux habitants". Au total, ce sont près de 25 millions d'euros qui seront remis "entre les mains des lyonnais et des lyonnaises", selon les mots du maire, Grégory Doucet. A cette somme, se rajouteront aussi 25 millions d'euros, "pour des dispositifs de concertation territorialisés", annonce Chloë Vidal, adjointe à la démocratie locale, la redevabilité, l'évaluation et la prospective, et à la vie étudiante.

Un budget qui s'avère à titre de comparaison, plus élevé que celui de la ville de Grenoble (800.000 euros par année), mais aussi que Clermont-Ferrand (fixé à l'équivalent de 5 % du budget d'investissement de la Ville, soit au moins 2 millions d'euros).

La somme annoncée de 25 millions d'euros dédiée à ce budget participatif sera en réalité partagée en deux tranches, de 12,5 millions d'euros chacune.

Des enveloppes par arrondissements

Cette enveloppe inclura 10,5 millions pour les arrondissements et 2 millions d'euros pour des projets transversaux. La répartition des enveloppes par arrondissement s'établira en fonction du nombre d'habitants. Ce qui donnera, à titre d'exemple : 605.850 euros pour le 1er arrondissement, 622.180 euros pour le 2e arrondissement, 2,063.992 euros pour le 3e, 725.294 euros pour le 4e, 1,016.423 euros pour le 5e, 1,065.161 euros pour le 6e, 1,645.860 euros pour le 7e, 1,723.045 euros pour le 8e et 1,032.196 euros pour le 9e arrondissement.

La première session de ce nouveau budget participatif s'ouvrira le 14 mars prochain. Les lyonnais pourront proposer leurs idées en ligne, via la plateforme "Oyé" ou en participant à l'un des 27 "ateliers d'émergences" organisés par la municipalité, en s'appuyant sur les mairies, MJC et conseils de quartier. Aussi un "vaste plan de communication" va être lancé pour faire connaître l'existence de ce budget au citoyens. Reste à savoir si les lyonnais vont s'en emparer.

Du 14 mars au 17 juin, les lyonnais pourront ainsi soumettre leurs idées, en ligne ou en atelier, tandis que du 9 mai au 4 novembre prochains, les services de la Ville analyseront les aspects techniques et juridiques de ces projets.

Avec, en bout de ligne, un vote final des projets qui sera proposé à la population du 7 novembre au 4 décembre prochains, tandis que les lauréats seront annoncés début 2023, permettant ensuite leur réalisation.

"Un budget ouvert à tous"

"Ce budget sera ouvert à tous les habitants et les habitantes, ainsi qu'aux collectifs. Il est destiné également aux personnes qui pratiquent le territoire, sans condition d'âge ou de nationalité", promet Chloë Vidal.

Avec, pour cela, plusieurs critères : les projets proposés devront se placer dans "l'intérêt général", constituer "une dépense d'investissement, et non pas de fonctionnement", et être également "techniquement et juridiquement faisables", tout "en relevant de la compétence municipale", cadre l'adjointe à la démocratie locale.

Il pourra s'agir par exemple de projets culturels, d'une demande d'aire de jeux pour enfants, d'arts de rue, de création d'un fablab, d'espaces ludiques, d'installation de défibrillateurs dans la rue, etc.

A Grenoble, en 2020, parmi les idées retenues, on retrouvait par exemple de toits végétalisés, une distribution gratuite de serviettes hygiéniques biologiques, une ginguette, un lieu d'accueil pour les enfants autistes Asperger...

Une fois les projets retenus, la mairie de Lyon s'est fixé un plafond de deux ans pour leur réalisation.

A Paris, où le dispositif a connu un renforcement en 2020 avec l'engagement que "25% du budget d'investissement soit construit de manière participative, contre 5% jusqu'ici", une réforme est finalement intervenue un an plus tard, en février 2021, par la municipalité conduite par Anne Hidalgo, afin de répondre aux critiques concernant son fonctionnement. Elle a notamment acté d'une réduction du nombre de projets financés de 70% et de plusieurs autres pistes, visant entre autres à sécuriser les conditions de vote des projets.

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